1 Rois 6
1 C'est la quatre cent quatre-vingtième année après que les Israélites furent sortis d'Egypte, la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de Ziv — le deuxième mois — qu'il bâtit la maison pour le Seigneur.
2 La maison que le roi Salomon bâtit pour le Seigneur mesurait trente mètres de long, dix mètres de large et quinze mètres de haut.
3 Devant la grande salle du temple, il y avait un vestibule d'entrée, de dix mètres de large, comme le temple, et de cinq mètres de profondeur.
[…]
11 La parole du Seigneur parvint à Salomon :
12 Quant à cette maison que tu bâtis, si tu suis mes prescriptions, si tu mets en pratique mes règles, si tu observes tous mes commandements et si tu les suis, je réaliserai à ton égard la parole que j'ai dite à David, ton père.
13 Je demeurerai au milieu des Israélites et je n'abandonnerai pas Israël, mon peuple.
14 Salomon bâtit la Maison et l'acheva.
On sait que les successeurs de David et Salomon n’ont pas tous mis la loi de Dieu au-dessus de leur statut royal.
La dégradation de la situation débouchera sur la destruction du temple et sur l’exil…
Après l’exil, le nouveau Temple se bâtit. On est entre joie et tristesse, avec une question : où est la gloire du Temple, c’est-à-dire son vrai sens ?…
Esdras 3, 10-12
10 Lorsque les constructeurs posèrent les fondations du temple du Seigneur, on fit avancer les prêtres, en vêtements de cérémonie, avec des trompettes, et les lévites, descendants d’Assaf, avec des cymbales, pour acclamer le Seigneur selon les prescriptions de David, roi d’Israël.Aggée 2, 3-9
11 Ils acclamèrent et louèrent le Seigneur en chantant à tour de rôle ce refrain : "Le Seigneur est bon, et son amour pour Israël n’a pas de fin !" Le peuple aussi faisait une ovation au Seigneur en poussant de grandes acclamations, parce que l’on posait les fondations de son temple.
12 Un grand nombre de prêtres, de lévites et de chefs de famille, assez âgés pour avoir connu le temple d’autrefois, pleuraient bruyamment pendant qu’on posait sous leurs yeux les fondations du nouveau temple ;
3 "Y a-t-il encore parmi vous quelqu’un qui se rappelle quelle était la gloire du Temple d’autrefois ? Or que constatez-vous maintenant ? Ne voyez-vous pas que sa splendeur a été réduite à néant ?
4 C’est pourquoi, moi, le Seigneur, je vous dis: Reprenez courage ! […] Mettez-vous au travail, je serai avec vous, je vous le promets, moi, le Seigneur de l’univers.
5 J’ai pris cet engagement lorsque vous êtes sortis du pays d’Égypte. Mon Esprit sera présent au milieu de vous. Vous n’avez rien à craindre !
6 Oui, moi le Seigneur de l’univers, je le déclare, dans peu de temps je vais ébranler le ciel et la terre, les mers et les continents.
7 Je mettrai toutes les nations étrangères sens dessus dessous. Leurs richesses afflueront ici et je redonnerai au temple une grande splendeur, je vous le déclare.
8 En effet, l’or et l’argent du monde entier m’appartiennent.
9 Ainsi la gloire du nouveau temple surpassera celle du premier. Et en ce lieu je vous accorderai la paix, c’est moi, le Seigneur de l’univers, qui le promets."
*
Revenons aux origines, pour retrouver les fondements de la vraie gloire du Temple…
« Le roi Salomon avait hérité de son père David de grandes richesses qu'il avait su, grâce à la sagesse de son gouvernement, faire prospérer. Chacun de ses desseins était toujours mené à bien, et sa gloire se répandait dans le monde entier. Mais, au fond de son cœur, Salomon demeurait attristé.
"À quoi me servent tous ces trésors, si les années s'écoulent sans que soit remplie la promesse faite à mon père ? pensait-il avec amertume. J'ai fait édifier des dizaines de palais, mais le Temple en l'honneur de Dieu n'est toujours pas bâti. Le Seigneur m'est témoin que ce n'est pas mauvaise volonté de ma part si j'en diffère la construction. Comment cependant reconnaîtrais-je l'emplacement qui lui convient le mieux ? La terre d'Israël est tout entière sainte, mais le sol où s'élèveront les murs du Temple devrait être le plus précieux à Dieu."
Une nuit, Salomon songeait de nouveau à l'emplacement où il devait construire l'édifice. Son ancienne promesse lui pesait, et c'est en vain qu'il cherchait le sommeil. À minuit, ne dormant toujours pas, il décida de se lever et d'aller faire un tour. Il s'habilla rapidement et, sans bruit, afin de n'être pas vu des serviteurs, il se glissa hors du palais.
Il marcha dans Jérusalem endormie, passa à proximité de vastes jardins et de bosquets qui murmuraient dans le vent et arriva finalement au pied du mont Moria. C'était juste après la moisson, et sur le flanc sud de la montagne se dressaient des gerbes de blé coupé.
Salomon s'adossa au tronc d'un olivier, ferma les yeux et dans son esprit se mirent à défiler les lieux les plus divers de son royaume. Il revit des collines, des vallées et des bois qui lui avaient semblé destinés au Temple, ainsi que des dizaines d'autres lieux où il était arrivé plein d'espoir, mais qu'il avait quittés déçu.
Soudain Salomon entendit des pas. Il ouvrit les yeux et aperçut dans le clair de lune un homme portant dans ses bras une gerbe de blé. "Un voleur !" pensa-t-il tout de suite.
Il s'apprêtait à sortir de sa cachette, dans l'ombre de l'arbre, mais se ravisa au dernier moment. "Attendons plutôt de voir ce que l'homme mijote", se dit-il.
Le visiteur nocturne travaillait vite et sans bruit. Il déposa la gerbe au bord du champ voisin, puis retourna en chercher d'autres, et continua ainsi jusqu'à ce qu'il eût cinquante gerbes. Puis, jetant un coup d’œil hésitant autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait vu, il s'en alla.
- "Charmant voisin, pensa Salomon. Le propriétaire du champ ne sait sans doute pas pourquoi sa moisson diminue la nuit."
Mais il n'eut pas le temps de réfléchir à la façon de punir le voleur : déjà, non loin de l'olivier sous lequel il se trouvait, un autre homme arrivait. Il contourna les deux champs prudemment et, croyant être seul, prit une gerbe de blé qu'il emporta sur l'autre champ.
Il fit exactement comme le premier visiteur nocturne, si ce n'est qu'il portait le blé en sens inverse. Il reprit ainsi les cinquante gerbes, et repartit sans bruit.
"Ces voisins ne sont pas meilleurs l'un que l'autre, se dit Salomon. Je pensais qu'il n'y en avait qu'un qui volait, mais en fait le voleur lui-même est volé."
Dès le lendemain, Salomon convoqua les deux propriétaires des champs. Il fit attendre le plus âgé dans une pièce contiguë et interrogea le plus jeune sévèrement : - Dis-moi de quel droit tu prends le blé du champ de ton voisin.
L'homme regarda Salomon avec surprise, et rougit de honte : - Seigneur, répondit-il, jamais je ne me permettrais pareille chose. Le blé que je transporte m'appartient, et je le dépose sur le champ de mon frère. Je souhaitais que personne ne le sache, mais puisque j'ai été surpris, je te dirai la vérité. Mon frère et moi avons hérité de notre père un champ qui fut partagé en deux moitiés égales, bien que lui soit marié et ait trois enfants, alors que moi je vis seul. Mon frère a besoin de plus de froment que moi, mais il n'accepte pas que je lui donne le moindre épi. C'est pourquoi je lui apporte secrètement les gerbes. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin.
Salomon fit passer l'homme dans la pièce contiguë et appela le propriétaire du second champ : - Pourquoi voles-tu ton voisin ? s'enquit-il d'un ton rude. Je sais que tu lui prends du blé pendant la nuit.
- Dieu me garde de faire pareille chose, protesta l'homme, horrifié. C'est en vérité tout le contraire, Salomon. Mon frère et moi avons hérité de notre père deux parts égales d’un champ; mais, dans mon travail, je suis aidé par ma femme et mes trois enfants, tandis que lui est seul. Il doit faire venir le faucheur, le lieur et le batteur, de sorte qu'il perd plus d'argent que moi et sera plus tôt dans le besoin. Il ne veut pas accepter de moi un seul grain de blé ; c'est pourquoi je lui apporte au moins ces quelques gerbes en secret. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin.
Alors Salomon rappela le premier homme et, serrant avec émotion les deux frères dans ses bras, il dit : - J'ai vu bien des choses dans ma vie, mais jamais je n'ai rencontré de frères aussi désintéressés que vous. Pendant des années, vous vous êtes témoigné une bonté réciproque, que vous avez gardée secrète. Je tiens à vous exprimer toute mon affection et vous prie de me pardonner de vous avoir soupçonnés d'être des voleurs, quand vous êtes les hommes les plus nobles de la terre. À présent, j'ai une prière à vous adresser. Vendez-moi vos champs, que je fasse construire sur ce sol sanctifié par l'amour fraternel le Temple de Dieu. Aucun lieu n'en est plus digne, nulle part le Temple ne trouvera de fondements plus solides.
Les frères accédèrent volontiers au vœu de Salomon. Il lui laissèrent leur champ, et le roi d'Israël les en récompensa richement. En échange, il leur donna des terres plus fertiles et plus vastes, et fit annoncer dans tout le pays que l'emplacement pour le Temple de Dieu avait été trouvé.» (D’après Contes juifs, éditions Grund)
« Le roi Salomon avait hérité de son père David de grandes richesses qu'il avait su, grâce à la sagesse de son gouvernement, faire prospérer. Chacun de ses desseins était toujours mené à bien, et sa gloire se répandait dans le monde entier. Mais, au fond de son cœur, Salomon demeurait attristé.
"À quoi me servent tous ces trésors, si les années s'écoulent sans que soit remplie la promesse faite à mon père ? pensait-il avec amertume. J'ai fait édifier des dizaines de palais, mais le Temple en l'honneur de Dieu n'est toujours pas bâti. Le Seigneur m'est témoin que ce n'est pas mauvaise volonté de ma part si j'en diffère la construction. Comment cependant reconnaîtrais-je l'emplacement qui lui convient le mieux ? La terre d'Israël est tout entière sainte, mais le sol où s'élèveront les murs du Temple devrait être le plus précieux à Dieu."
Une nuit, Salomon songeait de nouveau à l'emplacement où il devait construire l'édifice. Son ancienne promesse lui pesait, et c'est en vain qu'il cherchait le sommeil. À minuit, ne dormant toujours pas, il décida de se lever et d'aller faire un tour. Il s'habilla rapidement et, sans bruit, afin de n'être pas vu des serviteurs, il se glissa hors du palais.
Il marcha dans Jérusalem endormie, passa à proximité de vastes jardins et de bosquets qui murmuraient dans le vent et arriva finalement au pied du mont Moria. C'était juste après la moisson, et sur le flanc sud de la montagne se dressaient des gerbes de blé coupé.
Salomon s'adossa au tronc d'un olivier, ferma les yeux et dans son esprit se mirent à défiler les lieux les plus divers de son royaume. Il revit des collines, des vallées et des bois qui lui avaient semblé destinés au Temple, ainsi que des dizaines d'autres lieux où il était arrivé plein d'espoir, mais qu'il avait quittés déçu.
Soudain Salomon entendit des pas. Il ouvrit les yeux et aperçut dans le clair de lune un homme portant dans ses bras une gerbe de blé. "Un voleur !" pensa-t-il tout de suite.
Il s'apprêtait à sortir de sa cachette, dans l'ombre de l'arbre, mais se ravisa au dernier moment. "Attendons plutôt de voir ce que l'homme mijote", se dit-il.
Le visiteur nocturne travaillait vite et sans bruit. Il déposa la gerbe au bord du champ voisin, puis retourna en chercher d'autres, et continua ainsi jusqu'à ce qu'il eût cinquante gerbes. Puis, jetant un coup d’œil hésitant autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait vu, il s'en alla.
- "Charmant voisin, pensa Salomon. Le propriétaire du champ ne sait sans doute pas pourquoi sa moisson diminue la nuit."
Mais il n'eut pas le temps de réfléchir à la façon de punir le voleur : déjà, non loin de l'olivier sous lequel il se trouvait, un autre homme arrivait. Il contourna les deux champs prudemment et, croyant être seul, prit une gerbe de blé qu'il emporta sur l'autre champ.
Il fit exactement comme le premier visiteur nocturne, si ce n'est qu'il portait le blé en sens inverse. Il reprit ainsi les cinquante gerbes, et repartit sans bruit.
"Ces voisins ne sont pas meilleurs l'un que l'autre, se dit Salomon. Je pensais qu'il n'y en avait qu'un qui volait, mais en fait le voleur lui-même est volé."
Dès le lendemain, Salomon convoqua les deux propriétaires des champs. Il fit attendre le plus âgé dans une pièce contiguë et interrogea le plus jeune sévèrement : - Dis-moi de quel droit tu prends le blé du champ de ton voisin.
L'homme regarda Salomon avec surprise, et rougit de honte : - Seigneur, répondit-il, jamais je ne me permettrais pareille chose. Le blé que je transporte m'appartient, et je le dépose sur le champ de mon frère. Je souhaitais que personne ne le sache, mais puisque j'ai été surpris, je te dirai la vérité. Mon frère et moi avons hérité de notre père un champ qui fut partagé en deux moitiés égales, bien que lui soit marié et ait trois enfants, alors que moi je vis seul. Mon frère a besoin de plus de froment que moi, mais il n'accepte pas que je lui donne le moindre épi. C'est pourquoi je lui apporte secrètement les gerbes. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin.
Salomon fit passer l'homme dans la pièce contiguë et appela le propriétaire du second champ : - Pourquoi voles-tu ton voisin ? s'enquit-il d'un ton rude. Je sais que tu lui prends du blé pendant la nuit.
- Dieu me garde de faire pareille chose, protesta l'homme, horrifié. C'est en vérité tout le contraire, Salomon. Mon frère et moi avons hérité de notre père deux parts égales d’un champ; mais, dans mon travail, je suis aidé par ma femme et mes trois enfants, tandis que lui est seul. Il doit faire venir le faucheur, le lieur et le batteur, de sorte qu'il perd plus d'argent que moi et sera plus tôt dans le besoin. Il ne veut pas accepter de moi un seul grain de blé ; c'est pourquoi je lui apporte au moins ces quelques gerbes en secret. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin.
Alors Salomon rappela le premier homme et, serrant avec émotion les deux frères dans ses bras, il dit : - J'ai vu bien des choses dans ma vie, mais jamais je n'ai rencontré de frères aussi désintéressés que vous. Pendant des années, vous vous êtes témoigné une bonté réciproque, que vous avez gardée secrète. Je tiens à vous exprimer toute mon affection et vous prie de me pardonner de vous avoir soupçonnés d'être des voleurs, quand vous êtes les hommes les plus nobles de la terre. À présent, j'ai une prière à vous adresser. Vendez-moi vos champs, que je fasse construire sur ce sol sanctifié par l'amour fraternel le Temple de Dieu. Aucun lieu n'en est plus digne, nulle part le Temple ne trouvera de fondements plus solides.
Les frères accédèrent volontiers au vœu de Salomon. Il lui laissèrent leur champ, et le roi d'Israël les en récompensa richement. En échange, il leur donna des terres plus fertiles et plus vastes, et fit annoncer dans tout le pays que l'emplacement pour le Temple de Dieu avait été trouvé.» (D’après Contes juifs, éditions Grund)
*
Signe de ce que l’Alliance est solide, quoiqu’il arrive, son fondement symbolisé par ce conte donne le cœur de loi comme cœur de l’Alliance dont le temple est le signe — « tu aimeras le Seigneur de ton Dieu de tout ton être et ton prochain comme toi-même ».
Une Alliance garantie par la promesse :
« Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, Quand les collines chancelleraient, Ma bonté pour toi ne faiblira point et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée. Je t’aime d’un amour éternel, et je te garde ma miséricorde. » (Ésaïe 54,10)
R.P.
Antibes,
Mardi 18 mai 2010
Mardi 18 mai 2010
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