mardi 12 octobre 2010

Aux douze tribus dans la dispersion




Jacques 1, 1-11
1 Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus vivant dans la dispersion, salut.
2 Prenez de très bon cœur, mes frères, toutes les épreuves par lesquelles vous passez,
3 sachant que le test auquel votre foi est soumise produit de l’endurance.
4 Mais que l’endurance soit parfaitement opérante, afin que vous soyez parfaits et accomplis, exempts de tout défaut.
5 Si la sagesse fait défaut à l’un de vous, qu’il la demande au Dieu qui donne à tous avec simplicité et sans faire de reproche; elle lui sera donnée.
6 Mais qu’il demande avec foi, sans éprouver le moindre doute; car celui qui doute ressemble à la houle marine que le vent soulève.
7 Que ce personnage ne s’imagine pas que le Seigneur donnera quoi que ce soit
8 à un homme partagé, fluctuant dans toutes ses démarches.
9 Que le frère de condition modeste tire fierté de son élévation,
10 et le riche, de son déclassement, parce qu’il passera comme la fleur des prés.
11 Car le soleil s’est levé avec le sirocco et a desséché l’herbe, dont la fleur est tombée et dont la belle apparence a disparu; de la même façon, le riche, dans ses entreprises, se flétrira.
*

La couleur est annoncée d’entrée : l’épître est adressée aux douze tribus dans la diaspora, de la part de Jacques.

Le texte ne dit pas qui est ce Jacques. On a pris l’habitude d’y voir le frère de Jésus, encore que certains considèrent qu’il pourrait s’agir de Jacques dit « le Majeur », sans rapport de famille direct avec Jésus et mis à mort à haute époque à Jérusalem.

Douze tribus : quel que soit l’élargissement aux païens de l’annonce de l’Évangile, il s’agit toujours bien de toute façon d’une réalité judéo-centrée à laquelle s’adresse cette annonce, et cela jusqu’en sa réalité dispersée. La diaspora en question concernant sans doute plus le fait de l’éloignement de Dieu qu’une notion strictement géographique.

L’épître vaut alors message de rassemblement au nom de Jésus Christ, et dès lors message de consolation au cœur de l’épreuve — dont la fin est donnée à la foi, dont s’autorise la prière.

« Si la sagesse fait défaut à l’un de vous, qu’il la demande au Dieu qui donne à tous avec simplicité et sans faire de reproche; elle lui sera donnée. » (v. 5), tel est le cœur et l’objet de la prière dont l’exaucement est accordé à la foi.

L’Épître de Jacques rejoint ici d’autres textes du Nouveau Testament comme Luc sur la prière suite à la demande des disciples (Luc 11). Jésus leur enseigne le Notre Père et conclut son enseignement en disant : « si vous, tout mauvais que vous êtes, savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent ! » (Luc 11, 13). Sagesse, don de l’Esprit saint !

Telle est la prière exaucée ! qui permet de tout refonder à sa place : le riche abaissé, le pauvre élevé, la brièveté de la vie et des attraits passagers dévoilés comme tels. Autant de signes, au cœur de la face sombre de l’épreuve dans la dispersion loin de Dieu — autant de signes dont le rapprochement de Dieu, le retour à Dieu des douze tribus, est la face lumineuse…

RP, Antibes, CP, 12.10.10


Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire