Proverbes 8, 22-31 ; Psaume 8 ; Romains 5, 1-5 ; Jean 16, 12-15
Proverbes 8, 22-31
Jean 16, 12-15
SEIGNEUR, notre Seigneur,
Que ton nom est magnifique par toute la terre !
Mieux que les cieux, elle chante ta splendeur !
Par la bouche des tout-petits et des nourrissons,
tu as fondé une forteresse contre tes adversaires. (Psaume 8, 2-3)
Les tout-petits… Si la vérité est tout proche de nous, nous sommes loin d’elle : elle relève de ce que Dieu a « caché aux sages, et a révélé aux tout-petits » (Matthieu 11, 25). « L’Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière », promet alors Jésus, au jour de son départ. Adressée à ses Apôtres, c'est une parole qui concerne aussi ceux qui suivront, recevant la parole des Apôtres — c’est-à-dire nous.
« L’Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière ». Cela, bien sûr, ne préjuge en rien de ce qu’il en est de notre participation effective à cet accès à la vérité : celui qui aime en paroles et non en action et en vérité n’a pas connu Dieu, et ment en prétendant l’avoir connu, de même que ment celui qui prétend n'avoir pas de péché (1 Jean 2, 4 ; 3, 18). Celui qui pèche n’a pas connu Dieu et celui qui prétend n’avoir pas de péché ne l’a pas connu non plus et n'est pas dans la vérité (1 Jean 1, 8). Le don de la vérité est appelé à se déployer.
Au jour où Jésus s’adresse à ses disciples dans ce texte de Jean 16, la croix s’approche, chose cachée aux sages, chose incompréhensible à toutes nos sagesses. Celui qui est annoncé comme le Bien-aimé de Dieu, le maître du Royaume, peut-il mourir de la sorte ? Voilà qui est incompréhensible et qui pourtant est le don de la vérité, qui se dévoilera comme telle au matin du dimanche de Pâques, sans qu’alors tout le sens n’en ait été saisi par les disciples.
C’est l’Esprit saint, l’Esprit du Père qui vit en Jésus qui leur dévoilera la signification de la croix du Ressuscité : qui le glorifiera ! Le glorifiera ! Rappelons que sous ce terme l’évangile de Jean désigne la croix ! (Cf. Jean 12, 23 & 32-33.) Or cela, au jour où Jésus parle, les disciples ne peuvent le saisir. Et même le simple événement du dimanche de Pâques, comme événement, n’est que la première ouverture vers un dévoilement dans lequel l’Esprit saint va conduire les disciples, et avec eux, nous tous. Ce qui doit venir, à commencer par la croix au jour où Jésus parle, va être dévoilé.
Un dévoilement qui dit cette vérité entière inaccessible comme telle à nos intelligences, cachée aux sages et aux intelligents. La vérité de Dieu se donne dans l’humilité du Fils, une révélation qui vaut pour toute la vie humaine de Jésus, de Pâques à la Croix et à Noël, ce premier moment d’humilité du Fils de Dieu rendu infiniment proche de nous par une vérité dont nous sommes très loin mais qui porte pour nous toute consolation et à laquelle seul l’Esprit consolateur peut nous conduire.
Une vérité pleinement révélée aux Apôtres dans le Nouveau Testament, et par eux, à nous, mais qui devra être reçue et vécue par chacun dans la suite des temps et jusqu’à nous. Cela commence par le don de l’Esprit qui conduit les plus sages dans l’humilité de la vérité. Hors cela, la Croix est incompréhensible, tout comme la venue en chair de la Parole éternelle — choses cachées aux sages et aux intelligents, mais révélées à l’humilité, ce don des plus petits.
Autant de choses incompréhensibles à commencer par la Croix et à continuer par Noël et par toute la vie du Christ, que l’Esprit saint fait découvrir comme sagesse plus sage que le monde. Une vérité inaccessible comme telle aux plus hautes intelligences tant l’humilité de Dieu est au-delà de toute attente, comme il était incompréhensible que Jésus mourût.
Au jour où Jésus prononce ces paroles annonçant l’Esprit de vérité à ses disciples, à la veille de sa mort, ils ne pourront pas comprendre avant que l’Esprit ne les y guide, ne leur fasse découvrir que Dieu se donne où on ne l’attend pas : dans ce qui est humble.
Alors, la vérité, dont nous sommes loin, s’est approchée, très proche de nous, venue parmi nous et en nous par l’Esprit de vérité, pour nous ouvrir à sa consolation : notre faiblesse, celle de notre intelligence qui ne peut saisir tous les paramètres de ce qui fonde nos êtres, celle de nos maigres vertus, est la faiblesse dans laquelle s’accomplit la puissance de Dieu.
Car sa puissance s’accomplit dans la faiblesse, pour que nous recherchions dans ce qui est humble cette sagesse cachée dans l’humilité de notre prochain, dévoilée à nous en Jésus humble et mourant, lui parole éternelle glorifiée de la sorte, de sorte que tout genou fléchisse devant le Crucifié !
Or, c’est Dieu même qui est manifesté ici. Ce dimanche est traditionnellement appelé dimanche de la Trinité. Notre texte de Jean, proposé à notre méditation en ce dimanche, nous dit ce qu’il est en de cette manifestation de Dieu, ce que veut dire ce terme de Trinité : l’Esprit nous conduit dans la vérité entière, qui est que Dieu, Père d’éternité, se dévoile pleinement dans l’humilité, vécue jusqu’en son cœur par son Fils.
Dans le terme Trinité, et c’est pour cela qu’on en dit qu’il est un mystère, Dieu se manifeste comme celui que l’on attendrait en aucun cas de cette façon : donné dans celui qui a pris forme d’esclave, nous rejoignant jusqu’à la mort pour être déployé en nous par l’Esprit dans tout ce qui doit venir. Il nous précède dans tous nos lendemains et nous y ouvre la vérité entière.
Proverbes 8, 22-31
22 Le SEIGNEUR m’a engendrée, prémisse de son activité,
prélude à ses œuvres anciennes.
23 J'ai été sacrée depuis toujours,
dès les origines, dès les premiers temps de la terre.
24 Quand les abîmes n’étaient pas, j’ai été enfantée,
quand n’étaient pas les sources profondes des eaux.
25 Avant que n’aient surgi les montagnes,
avant les collines, j’ai été enfantée,
26 alors qu’Il n’avait pas encore fait la terre et les espaces
ni le premier grain de la poussière du monde.
27 Quand Il affermit les cieux, moi, j’étais là,
quand Il grava un cercle face à l’abîme,
28 quand Il condensa les masses nuageuses en haut
et quand les sources de l’abîme montraient leur violence ;
29 quand Il assigna son décret à la mer – et les eaux n’y contreviennent pas –,
quand Il traça les fondements de la terre. 30 Je fus maître d’œuvre à son côté,
objet de ses délices chaque jour, jouant en sa présence en tout temps,
31 jouant dans son univers terrestre ;
et je trouve mes délices parmi les hommes.
Jean 16, 12-15
12 J’ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez les porter maintenant ;
13 lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir.
14 Il me glorifiera car il recevra de ce qui est à moi, et il vous le communiquera.
15 Tout ce que possède mon Père est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il vous communiquera ce qu’il reçoit de moi.
*
SEIGNEUR, notre Seigneur,
Que ton nom est magnifique par toute la terre !
Mieux que les cieux, elle chante ta splendeur !
Par la bouche des tout-petits et des nourrissons,
tu as fondé une forteresse contre tes adversaires. (Psaume 8, 2-3)
Les tout-petits… Si la vérité est tout proche de nous, nous sommes loin d’elle : elle relève de ce que Dieu a « caché aux sages, et a révélé aux tout-petits » (Matthieu 11, 25). « L’Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière », promet alors Jésus, au jour de son départ. Adressée à ses Apôtres, c'est une parole qui concerne aussi ceux qui suivront, recevant la parole des Apôtres — c’est-à-dire nous.
« L’Esprit de vérité vous fera accéder à la vérité tout entière ». Cela, bien sûr, ne préjuge en rien de ce qu’il en est de notre participation effective à cet accès à la vérité : celui qui aime en paroles et non en action et en vérité n’a pas connu Dieu, et ment en prétendant l’avoir connu, de même que ment celui qui prétend n'avoir pas de péché (1 Jean 2, 4 ; 3, 18). Celui qui pèche n’a pas connu Dieu et celui qui prétend n’avoir pas de péché ne l’a pas connu non plus et n'est pas dans la vérité (1 Jean 1, 8). Le don de la vérité est appelé à se déployer.
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Au jour où Jésus s’adresse à ses disciples dans ce texte de Jean 16, la croix s’approche, chose cachée aux sages, chose incompréhensible à toutes nos sagesses. Celui qui est annoncé comme le Bien-aimé de Dieu, le maître du Royaume, peut-il mourir de la sorte ? Voilà qui est incompréhensible et qui pourtant est le don de la vérité, qui se dévoilera comme telle au matin du dimanche de Pâques, sans qu’alors tout le sens n’en ait été saisi par les disciples.
C’est l’Esprit saint, l’Esprit du Père qui vit en Jésus qui leur dévoilera la signification de la croix du Ressuscité : qui le glorifiera ! Le glorifiera ! Rappelons que sous ce terme l’évangile de Jean désigne la croix ! (Cf. Jean 12, 23 & 32-33.) Or cela, au jour où Jésus parle, les disciples ne peuvent le saisir. Et même le simple événement du dimanche de Pâques, comme événement, n’est que la première ouverture vers un dévoilement dans lequel l’Esprit saint va conduire les disciples, et avec eux, nous tous. Ce qui doit venir, à commencer par la croix au jour où Jésus parle, va être dévoilé.
Un dévoilement qui dit cette vérité entière inaccessible comme telle à nos intelligences, cachée aux sages et aux intelligents. La vérité de Dieu se donne dans l’humilité du Fils, une révélation qui vaut pour toute la vie humaine de Jésus, de Pâques à la Croix et à Noël, ce premier moment d’humilité du Fils de Dieu rendu infiniment proche de nous par une vérité dont nous sommes très loin mais qui porte pour nous toute consolation et à laquelle seul l’Esprit consolateur peut nous conduire.
Une vérité pleinement révélée aux Apôtres dans le Nouveau Testament, et par eux, à nous, mais qui devra être reçue et vécue par chacun dans la suite des temps et jusqu’à nous. Cela commence par le don de l’Esprit qui conduit les plus sages dans l’humilité de la vérité. Hors cela, la Croix est incompréhensible, tout comme la venue en chair de la Parole éternelle — choses cachées aux sages et aux intelligents, mais révélées à l’humilité, ce don des plus petits.
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Autant de choses incompréhensibles à commencer par la Croix et à continuer par Noël et par toute la vie du Christ, que l’Esprit saint fait découvrir comme sagesse plus sage que le monde. Une vérité inaccessible comme telle aux plus hautes intelligences tant l’humilité de Dieu est au-delà de toute attente, comme il était incompréhensible que Jésus mourût.
Au jour où Jésus prononce ces paroles annonçant l’Esprit de vérité à ses disciples, à la veille de sa mort, ils ne pourront pas comprendre avant que l’Esprit ne les y guide, ne leur fasse découvrir que Dieu se donne où on ne l’attend pas : dans ce qui est humble.
Alors, la vérité, dont nous sommes loin, s’est approchée, très proche de nous, venue parmi nous et en nous par l’Esprit de vérité, pour nous ouvrir à sa consolation : notre faiblesse, celle de notre intelligence qui ne peut saisir tous les paramètres de ce qui fonde nos êtres, celle de nos maigres vertus, est la faiblesse dans laquelle s’accomplit la puissance de Dieu.
Car sa puissance s’accomplit dans la faiblesse, pour que nous recherchions dans ce qui est humble cette sagesse cachée dans l’humilité de notre prochain, dévoilée à nous en Jésus humble et mourant, lui parole éternelle glorifiée de la sorte, de sorte que tout genou fléchisse devant le Crucifié !
Or, c’est Dieu même qui est manifesté ici. Ce dimanche est traditionnellement appelé dimanche de la Trinité. Notre texte de Jean, proposé à notre méditation en ce dimanche, nous dit ce qu’il est en de cette manifestation de Dieu, ce que veut dire ce terme de Trinité : l’Esprit nous conduit dans la vérité entière, qui est que Dieu, Père d’éternité, se dévoile pleinement dans l’humilité, vécue jusqu’en son cœur par son Fils.
Dans le terme Trinité, et c’est pour cela qu’on en dit qu’il est un mystère, Dieu se manifeste comme celui que l’on attendrait en aucun cas de cette façon : donné dans celui qui a pris forme d’esclave, nous rejoignant jusqu’à la mort pour être déployé en nous par l’Esprit dans tout ce qui doit venir. Il nous précède dans tous nos lendemains et nous y ouvre la vérité entière.
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