Ésaïe 11, 1-10 ; Psaume 72 ; Romains 15, 4-9 ; Matthieu 3, 1-12
Matthieu 3, 1-12
Lorsque paraît Jean le Baptiste, le judaïsme connaît déjà une pratique du baptême, et cela jusqu’à aujourd’hui. Le judaïsme l’appelle, du mot hébreu, le miqvé.
Le miqvé est une immersion rituelle, symbole de purification, un bain d’eau courante, par exemple dans une rivière ou un bassin non fermé. Comme dans le Jourdain où Jean baptise, ou dans les « piscines » alimentées par les ruisseaux de Jérusalem — nommées par les évangiles : ainsi les miqvaoth (pluriel de miqvé) de Siloé ou de Béthesda.
Le baptême qui accompagne la prédication de Jean le Baptiste relève naturellement du miqvé. Cette prédication annonce bien l’urgence et la nécessité d’une purification, dans la repentance ; à savoir : faire retour — techouva en hébreu —, « changer d’intelligence » selon le terme grec du Nouveau Testament (métanoïa). En français : le repentir, ou la conversion.
Selon Jean le Baptiste, pas d’alternative : sans retour sur soi, sans repentance donc, il n’est d’avenir que mortifère, que repli collectif ou communautaire sur un passé dont on ne fait que regretter qu’il soit passé : « nous avons Abraham pour père »…
« Engeance de vipères ! » réplique Jean. Car il s’agit pour ceux auxquels Jean lance son appel, de se détourner d’attitudes indignes d’Abraham ; comme est indigne cette façon de se réclamer de lui sans en avoir la dignité — en transgression de la Torah, la Loi de Dieu ; autant de façons de vipères dans le vocabulaire cru de Jean. Il s’agit, dans le signe du baptême, de se détourner de cela précisément, pour être plongés dans une vie nouvelle, symbolisée par le signe de l’eau.
Ce moment de la prédication du Baptiste marque un tournant vers le futur baptême chrétien, en exprimant, la soulignant d’une façon particulière, une distinction nette entre vie biologique et vie spirituelle — distinction bien inscrite dans la tradition hébraïque : on peut descendre biologiquement d’Abraham sans participer à la vie, à l’expérience spirituelle qui a été la sienne.
La référence à Abraham est ici essentielle : Abraham est dans la Bible « le père de l’Alliance ». En lui, Dieu s’allie un peuple, avec pour signe de l’Alliance la circoncision — à l’occasion de laquelle la tradition fera passer les nouveaux venus au judaïsme par le miqvé.
Car le miqvé est pratiqué, entre autres, lorsqu’une famille non-juive vient au judaïsme : outre la circoncision des mâles, hommes, femmes et enfants passent par le rite du miqvé familial. Leur passage à la religion d’Abraham et de Moïse, symbolise la purification de cette famille, par son exode, comme celui d’Abraham — de la Chaldée, terre de Babylone, vers la promesse — ; ou celui de Moïse et de son peuple — d’Égypte à la Terre promise, — exode qui se terminait chaque fois par la traversée du Jourdain. Le baptême rappelle alors cette traversée du Jourdain.
On pense irrésistiblement à la purification de Naaman le Syrien, ce chef de la hiérarchie militaire syrienne, qui, lépreux, accepte pour sa guérison de se plier au geste auquel au départ il était très réticent, ce geste d’humilité qui était de se faire laver dans cette rivière d’Israël. On pense aussi, concernant toujours ce baptême juif, à la promesse d’Ésaïe ou d’Ézéchiel, d’un nouvel exode à travers le Jourdain, de Babylone à Jérusalem. Jean baptise dans le Jourdain, précisément. Un nouvel exode qui rappelle que nous sommes tous étrangers devant Dieu. Rappelle-toi que tu as été étranger au pays d’Égypte — avec deux conséquences : sois reconnaissant d’avoir été accueilli sur la terre qui appartient à Dieu seul, et sois respectueux et accueillant envers l’étranger (tu l’es aussi, au fond).
En son cœur le baptême de Jean rappelle que tous, quelles que soient nos origines ou notre passé, y compris religieux, fût-il authentiquement de l’ascendance d’Abraham, ou de quelque autre grand ancêtre ou peuple au passé glorieux, tous avons besoin de faire retour à Dieu — depuis le pays d’Égypte. Cela avec tout son sens : au plan moral, retour à Dieu, ou repentance.
Ici on passe à un autre plan, à savoir : nous sommes tous moralement inadéquats devant Dieu — « engeance de vipères », dit Jean. Où il faut remarquer l’humilité des pharisiens qui viennent à Jean. Car il reste quand même de leur geste, se faire laver, que le baptême marque une véritable humilité, dans la confession de son indignité. Et quand on se confesse indigne, on ne se sent pas si fier que l’on ose poser des exigences. On demande si des fois il serait possible...
Et là Jean Baptiste peut prononcer la parole de la grâce et de la consolation, et la promesse de l’Esprit qui est octroyé de façon invisible et préalablement même, par celui qui en est porteur, le Messie, Jésus. Cela, donc, non sans avoir au préalable traité d’abord le candidat, pour qu’il ne s’imagine pas être exempt d’une réelle repentance, d’ « engeance de vipères ».
Mais il est toujours temps de produire du fruit de repentance, tout de suite. Pour cela, il faut recourir à la grâce, au don gratuit de Dieu, par la foi, en fonction d'une désespérance de soi-même dans l'exil loin de Dieu. Effectivement tout cela est désespérant : je suis impur et pécheur ; mais il y a un recours, un seul, demander grâce. C’est cela, la demande du baptême. Cela se fonde sur la prise au sérieux de la Loi de Dieu, qui révèle la culpabilité ; et qui met le doigt sur la cause de cet exil dont Dieu promet la fin dans le Messie.
C'est là la fonction du précurseur Jean Baptiste sur lequel ce temps de l'Avent nous invite à méditer : la justice sera établie, « les collines abaissées et les vallées comblées » ; c’est-à-dire : les fiers seront humiliés et les humbles seront relevés. La Loi est l'instrument de cette justice : qui la transgresse connaît le jugement dont l'exil est déjà l'expression, jugement impitoyable. Or, tous la transgressent : « engeance de vipères » dit Jean le Baptiste à ces enfants d'Abraham. Dans sa vigueur, ces paroles indélicates soulignent qu'il n'y a ni excuse, ni exception face à cette exigence de prise au sérieux de la Loi, c’est-à-dire de repentir.
Mais la mission de Jean Baptiste, selon le prophète lui-même citant Ésaïe 40, est de consoler le peuple (cit. Ésaïe 40, 1-3). Consolation. Quel est donc le rapport entre repentir, ou repentance, et consolation : la consolation étant la grâce, de don gratuit que Dieu fait au peuple, doit-on succomber à la tentation de conclure que la grâce dépend de la repentance ? Et alors peut-on encore vraiment parler de grâce, de don gratuit ? N'est-on pas dans la voie d'un salut par les œuvres ? Non, la consolation ne dépend pas de notre repentir. Mais, sans les fruits du repentir qu’exige Jean de son ramassis de vipères, la consolation reste théorique.
Car le repentir est dans la Bible le mouvement par lequel Dieu fait revenir le peuple. On l’a dit, pour « repentir », ou « repentance », on pourrait aussi dire « retour ». Et, donc, historiquement, il s'agit d’abord du retour d'exil. Il est important de remarquer que la grâce de Dieu précède le retour du peuple. Mais le retour a vraiment lieu. Parmi les textes de la Bible hébraïque sur lesquels Jean a pu fonder sa pratique baptismale, on trouve par exemple Ézéchiel ch. 36, annonçant le retour du peuple exilé à Babylone. On y lit que c’est Dieu qui prend l’initiative de faire revenir son peuple d’exil en le sanctifiant par une « aspersion d’eau pure » et une effusion de son Esprit.
On retrouve bien là l’œuvre de Jean relative au repentir et au baptême, ainsi que l'annonce que le prophète fait de l’œuvre du Messie qui « baptisera d'Esprit ». Dieu y précède tout mouvement.
Mais le mouvement en question étant le repentir, il faut ne pas oublier le sens profond de l'exil dont le peuple est appelé à revenir. Au-delà de sa dimension géographique, l'exil de Terre Sainte à la terre de Babylone, il est au fond question d'une dimension spirituelle : l'exil dans le péché et la culpabilité, que l'exil à Babylone ne fait que signifier et sceller dans la géographie. Babylone, ou l’Égypte, ou tout autre lieu d’exil. Déjà au temps de Moïse, l'exode d'Égypte était une montée vers Dieu.
Si le peuple se retrouve en exil, c'est, selon le prophète Ésaïe, que la Terre, signe de la présence de Dieu, le rejette, à cause de ses fautes : « ce sont vos péchés qui vous éloignent de moi » disait Dieu dans le livre du prophète Ésaïe (59, 2). C'est ainsi, qu'en son cœur spirituel, le retour géographique du peuple exilé, son exode, signifie un retour spirituel vers Dieu.
Le temps définitif de ce retour d'exil, de cet exode hors du péché est le temps du Messie, le temps du Royaume. C'est ce temps qu'annonce et prépare Jean Baptiste, et qu'accomplit Jésus...
Matthieu 3, 1-12
1 En ces jours-là paraît Jean le Baptiste, proclamant dans le désert de Judée:
2 "Repentez-vous: le Règne des cieux s’est approché!"
3 C’est lui dont avait parlé le prophète Ésaïe quand il disait: "Une voix crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
4 Jean avait un vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir autour des reins; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
5 Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui;
6 ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en confessant leurs péchés.
7 Comme il voyait beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venir à son baptême, il leur dit: "Engeance de vipères, qui vous a montré le moyen d’échapper à la colère qui vient?
8 Produisez donc du fruit qui témoigne de votre conversion;
9 et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes: Nous avons pour père Abraham. Car je vous le dis, des pierres que voici, Dieu peut susciter des enfants à Abraham.
10 Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu.
11 "Moi, je vous baptise dans l’eau en vue de la conversion; mais celui qui vient après moi est plus fort que moi: je ne suis pas digne de lui ôter ses sandales; lui, il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
12 Il a sa pelle à vanner à la main, il va nettoyer son aire et recueillir son blé dans le grenier; mais la bale, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas."
*
Lorsque paraît Jean le Baptiste, le judaïsme connaît déjà une pratique du baptême, et cela jusqu’à aujourd’hui. Le judaïsme l’appelle, du mot hébreu, le miqvé.
Le miqvé est une immersion rituelle, symbole de purification, un bain d’eau courante, par exemple dans une rivière ou un bassin non fermé. Comme dans le Jourdain où Jean baptise, ou dans les « piscines » alimentées par les ruisseaux de Jérusalem — nommées par les évangiles : ainsi les miqvaoth (pluriel de miqvé) de Siloé ou de Béthesda.
Le baptême qui accompagne la prédication de Jean le Baptiste relève naturellement du miqvé. Cette prédication annonce bien l’urgence et la nécessité d’une purification, dans la repentance ; à savoir : faire retour — techouva en hébreu —, « changer d’intelligence » selon le terme grec du Nouveau Testament (métanoïa). En français : le repentir, ou la conversion.
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Selon Jean le Baptiste, pas d’alternative : sans retour sur soi, sans repentance donc, il n’est d’avenir que mortifère, que repli collectif ou communautaire sur un passé dont on ne fait que regretter qu’il soit passé : « nous avons Abraham pour père »…
« Engeance de vipères ! » réplique Jean. Car il s’agit pour ceux auxquels Jean lance son appel, de se détourner d’attitudes indignes d’Abraham ; comme est indigne cette façon de se réclamer de lui sans en avoir la dignité — en transgression de la Torah, la Loi de Dieu ; autant de façons de vipères dans le vocabulaire cru de Jean. Il s’agit, dans le signe du baptême, de se détourner de cela précisément, pour être plongés dans une vie nouvelle, symbolisée par le signe de l’eau.
Ce moment de la prédication du Baptiste marque un tournant vers le futur baptême chrétien, en exprimant, la soulignant d’une façon particulière, une distinction nette entre vie biologique et vie spirituelle — distinction bien inscrite dans la tradition hébraïque : on peut descendre biologiquement d’Abraham sans participer à la vie, à l’expérience spirituelle qui a été la sienne.
La référence à Abraham est ici essentielle : Abraham est dans la Bible « le père de l’Alliance ». En lui, Dieu s’allie un peuple, avec pour signe de l’Alliance la circoncision — à l’occasion de laquelle la tradition fera passer les nouveaux venus au judaïsme par le miqvé.
Car le miqvé est pratiqué, entre autres, lorsqu’une famille non-juive vient au judaïsme : outre la circoncision des mâles, hommes, femmes et enfants passent par le rite du miqvé familial. Leur passage à la religion d’Abraham et de Moïse, symbolise la purification de cette famille, par son exode, comme celui d’Abraham — de la Chaldée, terre de Babylone, vers la promesse — ; ou celui de Moïse et de son peuple — d’Égypte à la Terre promise, — exode qui se terminait chaque fois par la traversée du Jourdain. Le baptême rappelle alors cette traversée du Jourdain.
On pense irrésistiblement à la purification de Naaman le Syrien, ce chef de la hiérarchie militaire syrienne, qui, lépreux, accepte pour sa guérison de se plier au geste auquel au départ il était très réticent, ce geste d’humilité qui était de se faire laver dans cette rivière d’Israël. On pense aussi, concernant toujours ce baptême juif, à la promesse d’Ésaïe ou d’Ézéchiel, d’un nouvel exode à travers le Jourdain, de Babylone à Jérusalem. Jean baptise dans le Jourdain, précisément. Un nouvel exode qui rappelle que nous sommes tous étrangers devant Dieu. Rappelle-toi que tu as été étranger au pays d’Égypte — avec deux conséquences : sois reconnaissant d’avoir été accueilli sur la terre qui appartient à Dieu seul, et sois respectueux et accueillant envers l’étranger (tu l’es aussi, au fond).
En son cœur le baptême de Jean rappelle que tous, quelles que soient nos origines ou notre passé, y compris religieux, fût-il authentiquement de l’ascendance d’Abraham, ou de quelque autre grand ancêtre ou peuple au passé glorieux, tous avons besoin de faire retour à Dieu — depuis le pays d’Égypte. Cela avec tout son sens : au plan moral, retour à Dieu, ou repentance.
Ici on passe à un autre plan, à savoir : nous sommes tous moralement inadéquats devant Dieu — « engeance de vipères », dit Jean. Où il faut remarquer l’humilité des pharisiens qui viennent à Jean. Car il reste quand même de leur geste, se faire laver, que le baptême marque une véritable humilité, dans la confession de son indignité. Et quand on se confesse indigne, on ne se sent pas si fier que l’on ose poser des exigences. On demande si des fois il serait possible...
Et là Jean Baptiste peut prononcer la parole de la grâce et de la consolation, et la promesse de l’Esprit qui est octroyé de façon invisible et préalablement même, par celui qui en est porteur, le Messie, Jésus. Cela, donc, non sans avoir au préalable traité d’abord le candidat, pour qu’il ne s’imagine pas être exempt d’une réelle repentance, d’ « engeance de vipères ».
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Mais il est toujours temps de produire du fruit de repentance, tout de suite. Pour cela, il faut recourir à la grâce, au don gratuit de Dieu, par la foi, en fonction d'une désespérance de soi-même dans l'exil loin de Dieu. Effectivement tout cela est désespérant : je suis impur et pécheur ; mais il y a un recours, un seul, demander grâce. C’est cela, la demande du baptême. Cela se fonde sur la prise au sérieux de la Loi de Dieu, qui révèle la culpabilité ; et qui met le doigt sur la cause de cet exil dont Dieu promet la fin dans le Messie.
C'est là la fonction du précurseur Jean Baptiste sur lequel ce temps de l'Avent nous invite à méditer : la justice sera établie, « les collines abaissées et les vallées comblées » ; c’est-à-dire : les fiers seront humiliés et les humbles seront relevés. La Loi est l'instrument de cette justice : qui la transgresse connaît le jugement dont l'exil est déjà l'expression, jugement impitoyable. Or, tous la transgressent : « engeance de vipères » dit Jean le Baptiste à ces enfants d'Abraham. Dans sa vigueur, ces paroles indélicates soulignent qu'il n'y a ni excuse, ni exception face à cette exigence de prise au sérieux de la Loi, c’est-à-dire de repentir.
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Mais la mission de Jean Baptiste, selon le prophète lui-même citant Ésaïe 40, est de consoler le peuple (cit. Ésaïe 40, 1-3). Consolation. Quel est donc le rapport entre repentir, ou repentance, et consolation : la consolation étant la grâce, de don gratuit que Dieu fait au peuple, doit-on succomber à la tentation de conclure que la grâce dépend de la repentance ? Et alors peut-on encore vraiment parler de grâce, de don gratuit ? N'est-on pas dans la voie d'un salut par les œuvres ? Non, la consolation ne dépend pas de notre repentir. Mais, sans les fruits du repentir qu’exige Jean de son ramassis de vipères, la consolation reste théorique.
Car le repentir est dans la Bible le mouvement par lequel Dieu fait revenir le peuple. On l’a dit, pour « repentir », ou « repentance », on pourrait aussi dire « retour ». Et, donc, historiquement, il s'agit d’abord du retour d'exil. Il est important de remarquer que la grâce de Dieu précède le retour du peuple. Mais le retour a vraiment lieu. Parmi les textes de la Bible hébraïque sur lesquels Jean a pu fonder sa pratique baptismale, on trouve par exemple Ézéchiel ch. 36, annonçant le retour du peuple exilé à Babylone. On y lit que c’est Dieu qui prend l’initiative de faire revenir son peuple d’exil en le sanctifiant par une « aspersion d’eau pure » et une effusion de son Esprit.
On retrouve bien là l’œuvre de Jean relative au repentir et au baptême, ainsi que l'annonce que le prophète fait de l’œuvre du Messie qui « baptisera d'Esprit ». Dieu y précède tout mouvement.
Mais le mouvement en question étant le repentir, il faut ne pas oublier le sens profond de l'exil dont le peuple est appelé à revenir. Au-delà de sa dimension géographique, l'exil de Terre Sainte à la terre de Babylone, il est au fond question d'une dimension spirituelle : l'exil dans le péché et la culpabilité, que l'exil à Babylone ne fait que signifier et sceller dans la géographie. Babylone, ou l’Égypte, ou tout autre lieu d’exil. Déjà au temps de Moïse, l'exode d'Égypte était une montée vers Dieu.
Si le peuple se retrouve en exil, c'est, selon le prophète Ésaïe, que la Terre, signe de la présence de Dieu, le rejette, à cause de ses fautes : « ce sont vos péchés qui vous éloignent de moi » disait Dieu dans le livre du prophète Ésaïe (59, 2). C'est ainsi, qu'en son cœur spirituel, le retour géographique du peuple exilé, son exode, signifie un retour spirituel vers Dieu.
Le temps définitif de ce retour d'exil, de cet exode hors du péché est le temps du Messie, le temps du Royaume. C'est ce temps qu'annonce et prépare Jean Baptiste, et qu'accomplit Jésus...
R.P
Antibes, 05.12.2010
Antibes, 05.12.2010
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