mardi 25 janvier 2011

"À table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux."




Matthieu 8, 1-17
1 Lorsqu'il fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent.
2 Un lépreux survint, qui se prosternait devant lui en disant : Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.
3 Il tendit la main, le toucha et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt il fut pur de sa lèpre.
4 Puis Jésus lui dit : Garde-toi d'en parler à personne, mais va te montrer au prêtre et présente l'offrande que Moïse a prescrite ; ce sera pour eux un témoignage.

5 Comme il était entré dans Capharnaüm, un centurion l'aborda
6 et le supplia : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, paralysé et violemment tourmenté.
7 Il lui répondit : Moi, je viendrai le guérir.
8 Le centurion répondit : Seigneur, ce serait trop d'honneur pour moi que tu entres sous mon toit ; dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri !
9 Car je suis moi-même sous l'autorité de mes supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : « Va ! » et il va, à l'autre : « Viens ! » et il vient, et à mon esclave : « Fais ceci ! » et il le fait.
10 Après l'avoir entendu, Jésus, étonné, dit à ceux qui le suivaient : Amen, je vous le dis, chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi.
11 Je vous le dis, beaucoup viendront de l'est et de l'ouest pour s'installer à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux.
12 Mais les fils du Royaume seront chassés dans les ténèbres du dehors ; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents.
13 Puis Jésus dit au centurion : Va, qu'il t'advienne selon ta foi. Et à ce moment même le serviteur fut guéri.

14 Jésus se rendit ensuite chez Pierre, dont il vit la belle-mère couchée ; elle avait de la fièvre.
15 Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta ; elle se leva et se mit à le servir.

16 Le soir venu, on lui amena beaucoup de démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole et guérit tous les malades.
17 Ainsi s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Ésaïe : Il a pris nos infirmités et il s'est chargé de nos maladies.

*

Les institutions légales du culte d’Israël conservent toute leur valeur lorsque se manifeste le Fils de Dieu (v. 1-4), qui non seulement ne les abolit mais les légitime comme ayant fonction d’attester auprès des hommes ce qui se déploie depuis les cieux. Ainsi lorsqu’il guérit miraculeusement un lépreux, c’est le sacerdoce institué en Israël qui en attestera — la mission de Jésus s’effectuant dans le secret. Sa révélation n’est donnée que dans l’annonce de l’événement du dimanche de Pâques.

La venue du Royaume pour toutes les nations, qui relève de sa source céleste et dont Jésus est le porteur ne fait ni rupture d’avec l’institution mosaïque, ni ne pose sa mise à l’écart. C’est bien dans la révélation qu’entre le geste de Jésus (v. 5-13) répondant à la foi du centurion romain — celui-ci voit en Jésus celui en qui advient le royaume promis en Abraham, Isaac et de Jacob.

C’est des cieux, du Dieu d’Israël que provient l’autorité que déploie Jésus sur la terre. Une vérité qui vaut même pour les héritiers de la tradition. Même les plus marquants des représentants de la tradition, y compris celle qui est en train de naître, autour de Pierre — témoin ici sa belle-mère (v. 14-15) —, voient leur liberté fondée au-delà d’eux mêmes.

Jésus annonce et porte un royaume qui ainsi vaut non seulement pour tous les hommes, mais jusqu’aux créatures invisibles et célestes (v. 16)… « Sur la terre comme au ciel. » Et le carrefour du déploiement de ce royaume, de sa venue parmi nous s’ouvre sur la croix où « il a pris nos infirmités et s'est chargé de nos maladies. » (v. 17 / Ésaïe 53, 4)


RP
CP Vence, 25.01.11


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