Matthieu 7, 15-29
Voilà un texte qui semble s'opposer à ce que nous apprend Paul sur la parole qui libère, celle de la grâce seule reçue par la foi seule. Il n'est de fait pas rare d’opposer Matthieu à Paul.
Mais à y regarder de près...
Paul aux Romains, ch. 10, v. 8-10 : "Tout près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur. Cette parole, c'est la parole de la foi que nous proclamons. Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. En effet, croire dans son cœur conduit à la justice et confesser de sa bouche conduit au salut."
Voilà qui induirait quelque chose de moins simple que l’opposition que l'on pose peut-être trop facilement entre Matthieu et Paul... Si l'on ajoute à cela les injonctions sur lesquelles Paul débouche invariablement en fin de ses épîtres, on se retrouve peut-être plus proche de Matthieu que prévu... Ex. Romains 12, 1-2 : "Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu : ce sera là votre culte spirituel. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait."
Où l'on retrouve exactement ce que nous donne Matthieu, à savoir une parole reçue de façon intime : c'est bien le message central du Sermon sur la montagne (Mt 5-7) dont ce chapitre 7 donne l'issue.
La parole reçue dans l'intimité, "dans ton coeur", selon Ro 10, entre dans le concret tout d'abord en étant confessée (id. Ro 10). C'est aussi ce que dit Matthieu, parlant de ceux qui disent "Seigneur ! Seigneur !", tandis que - c'est déjà sous entendu dans la connotation négative de cette référence en Matthieu - cette confession est le premier temps d'une "incarnation" encore plus concrète de cette parole reçue et confessée.
Une "incarnation" qui en est le fruit. La parole reçue sauve seule. Et elle sauve concrètement, jusqu'au monde, à "la création entière qui en attend la délivrance" (Romains 8), en entrant concrètement dans le monde, en déployant ses aspect missionnaires, diaconaux, politiques...
En s'enracinant pour donner au salut appelé à emporter concrètement le monde, des fondations solides.
15 Gardez-vous des prophètes de mensonge. Ils viennent à vous déguisés en moutons, mais au dedans ce sont des loups voraces.
16 C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ?
17 Tout bon arbre produit de beaux fruits, tandis que l'arbre malade produit de mauvais fruits.
18 Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, ni un arbre malade produire de beaux fruits.
19 Tout arbre qui ne produit pas de beau fruit est coupé et jeté au feu.
20 C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
21 Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
22 Beaucoup me diront en ce jour-là : « Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas par ton nom que nous avons parlé en prophètes, par ton nom que nous avons chassé des démons, par ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? »
23 Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connus ; éloignez-vous de moi, vous qui faites le mal ! »
24 Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera comme un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc.
25 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont précipités sur cette maison : elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc.
26 Mais quiconque entend de moi ces paroles et ne les met pas en pratique sera comme un fou qui a construit sa maison sur le sable.
27 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison : elle est tombée, et sa chute a été grande.
28 Lorsque Jésus eut achevé ces discours, les foules étaient ébahies de son enseignement,
29 car il les instruisait comme quelqu'un qui a de l'autorité, et non pas comme leurs scribes.
*
Voilà un texte qui semble s'opposer à ce que nous apprend Paul sur la parole qui libère, celle de la grâce seule reçue par la foi seule. Il n'est de fait pas rare d’opposer Matthieu à Paul.
Mais à y regarder de près...
Paul aux Romains, ch. 10, v. 8-10 : "Tout près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur. Cette parole, c'est la parole de la foi que nous proclamons. Si, de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur et si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. En effet, croire dans son cœur conduit à la justice et confesser de sa bouche conduit au salut."
Voilà qui induirait quelque chose de moins simple que l’opposition que l'on pose peut-être trop facilement entre Matthieu et Paul... Si l'on ajoute à cela les injonctions sur lesquelles Paul débouche invariablement en fin de ses épîtres, on se retrouve peut-être plus proche de Matthieu que prévu... Ex. Romains 12, 1-2 : "Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu : ce sera là votre culte spirituel. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait."
Où l'on retrouve exactement ce que nous donne Matthieu, à savoir une parole reçue de façon intime : c'est bien le message central du Sermon sur la montagne (Mt 5-7) dont ce chapitre 7 donne l'issue.
La parole reçue dans l'intimité, "dans ton coeur", selon Ro 10, entre dans le concret tout d'abord en étant confessée (id. Ro 10). C'est aussi ce que dit Matthieu, parlant de ceux qui disent "Seigneur ! Seigneur !", tandis que - c'est déjà sous entendu dans la connotation négative de cette référence en Matthieu - cette confession est le premier temps d'une "incarnation" encore plus concrète de cette parole reçue et confessée.
Une "incarnation" qui en est le fruit. La parole reçue sauve seule. Et elle sauve concrètement, jusqu'au monde, à "la création entière qui en attend la délivrance" (Romains 8), en entrant concrètement dans le monde, en déployant ses aspect missionnaires, diaconaux, politiques...
En s'enracinant pour donner au salut appelé à emporter concrètement le monde, des fondations solides.
RP
CP Antibes, 11.01.11
CP Antibes, 11.01.11
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire