Psaume 148 ; Exode 34, 4-9 ; 2 Corinthiens 13, 11-13
Jean 3, 16-18
Lorsque Jésus s’en va, il accomplit sa promesse : « il est préférable pour vous que je m’en aille, car alors vous recevrez l’Esprit saint qui m’anime » — souffle de la nouvelle création.
L'Esprit saint a saisi les disciples de Jésus : il est venu combler le vide creusé par l'absence de leur maître ; et il fait de chacun d'eux la voix d’une Parole créatrice appelée à résonner jusqu’aux extrémités du monde.
De même qu’en Genèse 2 v. 2-3, Dieu entre dans son repos comme pour laisser place au monde et aux êtres humains — leur insufflant l’esprit : Genèse 2 v. 7, « le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’être humain devint vivant » — ; de même lors le Christ se retire pour insuffler l’Esprit à ses disciples.
Prend place une nouvelle création — ; comme la première création se propage par la naissance, prend place le monde de la naissance d’en haut.
Il accomplit sa promesse à travers ce geste reprenant la Genèse : souffler sur ses disciples en signe de ce qu’il leur donne l’Esprit saint, l’Esprit de Dieu son Père.
Son geste est un signe, qui utilise le double sens du mot pour souffle : souffle et esprit. L’Esprit qui est comme le vent, que l’on ne « voit », que l’on ne « sent », qu’à ses effets — ou plutôt dont ne voit, ne sent, que les effets. Cela, il le disait en Jean 3, juste avant notre texte de ce jour, ce texte central de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde… »
Dans la Genèse, Dieu donne la vie à l’être humain en « insufflant dans ses narines le souffle de vie » — c’est-à-dire l’esprit de vie. À présent Jésus reprend le geste du récit de la Genèse : il met ainsi en place une nouvelle création : il donne tout à nouveau l’Esprit de Dieu.
De même qu’il a vécu lui-même dans la vérité de l’Esprit qui l’a animé, la nouvelle création, celle du monde de la résurrection est animée de la vie de l’Esprit, tout à nouveau.
Cela pour notre envoi, en mission : Jean 20, 21 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » C’est par nous que le projet de la création est appelé à s’accomplir. Jésus nous passe le relais en nous donnant l’Esprit du Père qui l’a animé : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
Jésus accomplit alors ce qu’il a expliqué au chef religieux Nicodème au texte de ce jour : « Dieu a tant aimé le monde… » Souvenons-nous des paroles qui précèdent — Jean 3, 2-5 :
Nouvelle création. Nicodème, un homme que l’on connaît par ailleurs dans l’évangile comme proche de Jésus, espère que Jésus est bien celui qui va réaliser la promesse de Dieu, celle de faire venir son Règne, pour un monde enfin heureux.
Mais Nicodème, pour se rapprocher de Jésus — veut savoir à qui il a vraiment à faire. Quoi de plus naturel ! D’où ce dialogue en forme de test. Il l’interroge sans en avoir l’air : tu fais des signes (c’est-à-dire des miracles), tu viens donc peut-être de Dieu…
Et Jésus, qui voit bien que Nicodème veut se rapprocher de lui, va alors lui dire comment on trouve ce Royaume de Dieu qu’il est venu apporter.
Ici s’accomplit la promesse des prophètes.
Pour mettre cela en lumière, Jésus fait référence à ces prophètes que Nicodème connaît bien, comme Ézéchiel (ch. 36) parlant d’esprit nouveau et de cœur nouveau — toujours cette nouvelle création :
Ézéchiel 36, 24-27 :
Il s’agit de recevoir l’Esprit de Dieu, et d’en recevoir comme un cœur nouveau. Bref : il s’agit comme de naître de nouveau. On peut traduire aussi : naître d’en haut — au sens le plus fort de « de nouveau » —, naître de l’Esprit, du souffle de Dieu, pour connaître son Royaume.
Jésus poursuit, expliquant à Nicodème — Jean 3, 6-13 :
Une naissance d’en-haut à laquelle on ne peut rien. Comme personne ne décide de naître. Cette naissance nouvelle vient de Dieu seul, comme effet de son souffle, mystérieux comme le vent…
Nicodème connaît évidemment les prophètes : sa question — « un homme peut-il naître quand il est vieux en retournant dans le ventre de sa mère ? » — est une question faussement naïve… Il sait ce qu’a dit Ézéchiel à ce sujet.
Et lorsque Jésus lui parle du vent que l’on ne peut pas maîtriser, comme l’Esprit de Dieu qui vient d’en-haut ; lorsqu’il lui dit que lui-même, Jésus, peut en parler parce qu’il vient lui-même d’en-haut, — alors Nicodème est désormais renseigné : Jésus est celui qui vient de Dieu, et qui porte le Royaume — comme une nouvelle création, par-delà la mort-même. Un Royaume que Dieu, par son Esprit, fait venir parmi nous…
Jean 3, 16-18 :
On est passé au-delà du jugement de l’ancien monde. Ou plus exactement, ce tournant est le jugement de l’ancien monde, au-delà duquel on passe, par la seule foi en ce qui s’est accompli en Jésus. Comme au jour de Moïse où l’on était sauvé de la morsure des serpents par la foi seule, simplement en levant les yeux vers le serpent de métal forgé à l’ordre de Moïse — Jésus vient de faire référence à cet épisode de l’Exode. De même quiconque lève simplement le regard de la foi vers le Christ en croix a la Vie éternelle.
Le don de Jésus est le passage de la mort à laquelle, on ne le sait que trop, est voué l’ancien monde, au monde de la résurrection : le monde nouveau qui prend place par la seule foi en ce qu’en sa mort, Jésus a mis fin à la mort. Il a partagé la mort qui est la nôtre pour nous faire accéder en sa résurrection à la vie de résurrection. La création nouvelle.
Recevoir dans la foi ce don de la vie de celui qui a partagé notre mort, c’est être passé au-delà du jugement, qui a eu lieu en Jésus, sur sa croix.
Jean 20, 22-23 : Jésus souffla sur eux et leur dit : "Recevez l’Esprit Saint ; ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis."
C’est cela que nous avons reçu et que nous sommes appelés à porter. La victoire est totale. Le jugement est du passé : qui ne croit pas est déjà jugé, mais qui croit en lui n’est pas jugé ; il est passé de la mort à la vie, par la libération à l’égard du poids du mal, du péché, de la culpabilité, autant d’aboutissements du mal, qui retenaient le monde captif.
Telle est l’immense nouvelle de ce verset central de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » — bonne nouvelle qu’il nous envoie porter jusqu’aux extrémités de la terre. C’est la nouvelle création, rien moins, qui se met en place par cette annonce.
Jean 3, 16-18
16 Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
17 Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 Qui croit en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
*
Lorsque Jésus s’en va, il accomplit sa promesse : « il est préférable pour vous que je m’en aille, car alors vous recevrez l’Esprit saint qui m’anime » — souffle de la nouvelle création.
L'Esprit saint a saisi les disciples de Jésus : il est venu combler le vide creusé par l'absence de leur maître ; et il fait de chacun d'eux la voix d’une Parole créatrice appelée à résonner jusqu’aux extrémités du monde.
De même qu’en Genèse 2 v. 2-3, Dieu entre dans son repos comme pour laisser place au monde et aux êtres humains — leur insufflant l’esprit : Genèse 2 v. 7, « le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’être humain devint vivant » — ; de même lors le Christ se retire pour insuffler l’Esprit à ses disciples.
Prend place une nouvelle création — ; comme la première création se propage par la naissance, prend place le monde de la naissance d’en haut.
Il accomplit sa promesse à travers ce geste reprenant la Genèse : souffler sur ses disciples en signe de ce qu’il leur donne l’Esprit saint, l’Esprit de Dieu son Père.
Son geste est un signe, qui utilise le double sens du mot pour souffle : souffle et esprit. L’Esprit qui est comme le vent, que l’on ne « voit », que l’on ne « sent », qu’à ses effets — ou plutôt dont ne voit, ne sent, que les effets. Cela, il le disait en Jean 3, juste avant notre texte de ce jour, ce texte central de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde… »
Dans la Genèse, Dieu donne la vie à l’être humain en « insufflant dans ses narines le souffle de vie » — c’est-à-dire l’esprit de vie. À présent Jésus reprend le geste du récit de la Genèse : il met ainsi en place une nouvelle création : il donne tout à nouveau l’Esprit de Dieu.
De même qu’il a vécu lui-même dans la vérité de l’Esprit qui l’a animé, la nouvelle création, celle du monde de la résurrection est animée de la vie de l’Esprit, tout à nouveau.
Cela pour notre envoi, en mission : Jean 20, 21 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » C’est par nous que le projet de la création est appelé à s’accomplir. Jésus nous passe le relais en nous donnant l’Esprit du Père qui l’a animé : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
*
Jésus accomplit alors ce qu’il a expliqué au chef religieux Nicodème au texte de ce jour : « Dieu a tant aimé le monde… » Souvenons-nous des paroles qui précèdent — Jean 3, 2-5 :
2 "Rabbi, nous savons que tu es un maître qui vient de la part de Dieu, car personne ne peut opérer les signes que tu fais si Dieu n’est pas avec lui" lui a dit Nicodème.
3 Jésus lui répondit, poursuit le texte : "En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le Royaume de Dieu."
4 Nicodème lui dit : "Comment un homme pourrait-il naître s’il est vieux ? Pourrait-il entrer une seconde fois dans le ventre de sa mère et naître ?"
5 Jésus lui répondit : "En vérité, en vérité, je te le dis : personne, s’il ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.
Nouvelle création. Nicodème, un homme que l’on connaît par ailleurs dans l’évangile comme proche de Jésus, espère que Jésus est bien celui qui va réaliser la promesse de Dieu, celle de faire venir son Règne, pour un monde enfin heureux.
Mais Nicodème, pour se rapprocher de Jésus — veut savoir à qui il a vraiment à faire. Quoi de plus naturel ! D’où ce dialogue en forme de test. Il l’interroge sans en avoir l’air : tu fais des signes (c’est-à-dire des miracles), tu viens donc peut-être de Dieu…
Et Jésus, qui voit bien que Nicodème veut se rapprocher de lui, va alors lui dire comment on trouve ce Royaume de Dieu qu’il est venu apporter.
*
Ici s’accomplit la promesse des prophètes.
Pour mettre cela en lumière, Jésus fait référence à ces prophètes que Nicodème connaît bien, comme Ézéchiel (ch. 36) parlant d’esprit nouveau et de cœur nouveau — toujours cette nouvelle création :
Ézéchiel 36, 24-27 :
24 "Après vous avoir retirés du milieu des peuples et des pays où vous vous trouvez, je vous rassemblerai et vous ramènerai dans votre patrie.
25 Je verserai sur vous l’eau pure qui vous purifiera ; […].
26 Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur insensible comme une pierre et je le remplacerai par un cœur réceptif.
27 Je mettrai mon souffle en vous et je ferai en sorte que vous suiviez mes prescriptions, que vous observiez mes règles et les mettiez en pratique."
Il s’agit de recevoir l’Esprit de Dieu, et d’en recevoir comme un cœur nouveau. Bref : il s’agit comme de naître de nouveau. On peut traduire aussi : naître d’en haut — au sens le plus fort de « de nouveau » —, naître de l’Esprit, du souffle de Dieu, pour connaître son Royaume.
Jésus poursuit, expliquant à Nicodème — Jean 3, 6-13 :
6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit.
7 Ne t’étonne pas si je t’ai dit : Il vous faut naître d’en haut.
8 Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit."
9 Nicodème lui dit : "Comment cela peut-il se faire ?"
10 Jésus lui répondit : "Tu es maître en Israël et tu n’as pas la connaissance de ces choses !
11 En vérité, en vérité, je te le dis: nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et, pourtant, vous ne recevez pas notre témoignage.
12 Si vous ne croyez pas lorsque je vous dis les choses de la terre, comment croiriez-vous si je vous disais les choses du ciel ?
13 Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.
Une naissance d’en-haut à laquelle on ne peut rien. Comme personne ne décide de naître. Cette naissance nouvelle vient de Dieu seul, comme effet de son souffle, mystérieux comme le vent…
Nicodème connaît évidemment les prophètes : sa question — « un homme peut-il naître quand il est vieux en retournant dans le ventre de sa mère ? » — est une question faussement naïve… Il sait ce qu’a dit Ézéchiel à ce sujet.
Et lorsque Jésus lui parle du vent que l’on ne peut pas maîtriser, comme l’Esprit de Dieu qui vient d’en-haut ; lorsqu’il lui dit que lui-même, Jésus, peut en parler parce qu’il vient lui-même d’en-haut, — alors Nicodème est désormais renseigné : Jésus est celui qui vient de Dieu, et qui porte le Royaume — comme une nouvelle création, par-delà la mort-même. Un Royaume que Dieu, par son Esprit, fait venir parmi nous…
Jean 3, 16-18 :
16 Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
17 Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 Qui croit en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
On est passé au-delà du jugement de l’ancien monde. Ou plus exactement, ce tournant est le jugement de l’ancien monde, au-delà duquel on passe, par la seule foi en ce qui s’est accompli en Jésus. Comme au jour de Moïse où l’on était sauvé de la morsure des serpents par la foi seule, simplement en levant les yeux vers le serpent de métal forgé à l’ordre de Moïse — Jésus vient de faire référence à cet épisode de l’Exode. De même quiconque lève simplement le regard de la foi vers le Christ en croix a la Vie éternelle.
Le don de Jésus est le passage de la mort à laquelle, on ne le sait que trop, est voué l’ancien monde, au monde de la résurrection : le monde nouveau qui prend place par la seule foi en ce qu’en sa mort, Jésus a mis fin à la mort. Il a partagé la mort qui est la nôtre pour nous faire accéder en sa résurrection à la vie de résurrection. La création nouvelle.
Recevoir dans la foi ce don de la vie de celui qui a partagé notre mort, c’est être passé au-delà du jugement, qui a eu lieu en Jésus, sur sa croix.
Jean 20, 22-23 : Jésus souffla sur eux et leur dit : "Recevez l’Esprit Saint ; ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis."
C’est cela que nous avons reçu et que nous sommes appelés à porter. La victoire est totale. Le jugement est du passé : qui ne croit pas est déjà jugé, mais qui croit en lui n’est pas jugé ; il est passé de la mort à la vie, par la libération à l’égard du poids du mal, du péché, de la culpabilité, autant d’aboutissements du mal, qui retenaient le monde captif.
Telle est l’immense nouvelle de ce verset central de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » — bonne nouvelle qu’il nous envoie porter jusqu’aux extrémités de la terre. C’est la nouvelle création, rien moins, qui se met en place par cette annonce.
RP
Vence, 19.06.11
Vence, 19.06.11
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