Actes 14.21-27 ; Psaume 145 ; Apocalypse 21.1-5 ; Jean 13.31-35
Genèse 11, 1-9
Apocalypse 21, 1-7
Jean 13, 31-35
Nouveau Temple
Nous voilà entre l’ancienne Babel et son faux temple — cette tour qui vise à atteindre le ciel —, nous voilà entre cette ancienne Babel et la nouvelle Jérusalem où il n'y a plus de temple, où Dieu même est le Temple, demeurant lui-même avec les hommes.
L'Apocalypse nous montre le Royaume promis : "voici la demeure de Dieu avec les hommes, il demeurera avec eux" (Ap 21:3). Car il n'y a plus d’autre Temple dans la cité, "son Temple, c'est le Seigneur, le Dieu tout-puissant ainsi que l'agneau" (Ap 21:22).
À l’opposé de Babel, où les hommes tentent d’atteindre le ciel et de se faire un nom (Genèse 11:4), l'Apocalypse nous annonce une nouvelle Cité, Jérusalem céleste, où Dieu lui-même demeure avec les humains, dotés d’un nom nouveau (Ap 2:17), où cette rencontre-même forme le Temple éternel. "Voici la demeure de Dieu avec les hommes, il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux" (Ap 21:3). C’est la réalisation de la promesse de Jésus : "tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jean 13:35) — signe actuel de cette terre nouvelle et de ces nouveaux cieux.
Babel avec son faux temple, annonce déjà la destruction du Temple de Jérusalem par Babylone puis par Rome, nouvelle Babylone, nouvelle Babel. Jésus a pleuré sur la destruction du Temple de Jérusalem ; destruction chargée de cette consolation : en trois jours le Temple de mon corps vous apparaîtra, ressuscité. Il en est ainsi du Temple éternel dont nous sommes appelés à être nous-mêmes les pierres.
En voici l’accomplissement : celui qui est assis sur le trône, après avoir dit "je fais toutes choses nouvelles", précise, (Ap 21:6) : "c'est fait". Le nouveau ciel et la nouvelle terre sont faits, déjà en place. "C'est fait" ! Dans le monde nouveau, il n'y a pas d'identité fabriquée, on ne cherche plus comme à Babel à se faire un nom. Pas d’identité fabriquée, mais notre seule vraie identité éternelle : "c'est fait", pas à faire ! Ce nom nouveau et éternel est dévoilé partiellement, comme entr'aperçu, dans notre baptême — où un coin du voile est levé.
Avec quelles pierres ?
Le voile est comme levé sur le matériau, les pierres — pas celles de Babel cuites au feu, mais les pierres nouvelles avec lesquelles se bâtit ce Temple nouveau dont nous sommes appelés à participer : quelles pierres ? Des pierres vivantes, que nous sommes appelés à être.
Car comment se construit ce Temple nouveau ? "Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils" (Ap 21:7) : il s'agit d’être, comme fils et filles de Dieu, libres ; libérés de tous les esclavages et ainsi citoyens de la Cité de Dieu, la Cité de la liberté qui est d'être devant Dieu. C’est là être pierre vivante et unique du temple éternel.
Or nos esclavages cachés sont nombreux : déjà notre façon de dépendre de l'approbation d'autrui, du qu'en dira t-on, de nous cacher derrière le petit doigt de nos mensonges, ces masques qui ne voilent que notre liberté. Chercher à se faire des noms. Esclavages cachés.
D'où le don de la liberté, le don de l'Esprit — est aussi caché aux yeux du monde. "Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils". Contrairement à Babel où les hommes cherchent à se faire un nom, nous recevons ici un nom nouveau que nul autre ne connaît : "au vainqueur, dit l'Esprit, je donnerai un nom caché, que Dieu seul connaît, ainsi que celui qui le reçoit" (Ap 2:17).
Nous portons tous plusieurs noms connus, plus ou moins connus : notre nom de famille, nos prénoms, le nom de notre conjoint, nos surnoms, le nom de notre fonction (boulanger, préfet, coiffeur), le nom de nos lieux d'origine, etc. Autant de pierres d’une cité visible. Les pierres de la Cité éternelle reçoivent leur nom de Dieu seul.
On peut multiplier les exemples des noms divers que nous nous donnons, ou que l’on nous donne. Tous relèvent plus ou moins de ce qu'on pense de nous, des jugements que l'on porte sur nous, et dont nous souhaitons désespérément qu'ils soient positifs. Tous ces noms nous donnent une identité en relation avec ce qu'ils désignent, ou avec ceux qui nous les donnent : fils ou fille de, époux ou épouse de, employé de tel ou tel, etc.
Autant de réalités qui correspondent à pas mal de choses — bonnes ou mauvaises, ou ambiguës —, mais pas à ce que nous sommes vraiment devant Dieu. Devant Dieu nous sommes plus dépendants de tel ou tel, employé de tel ou tel, dans telle ou telle fonction, bien ou mal noté dans tel ou tel domaine, etc.
Ce que nous sommes vraiment est unique et caché devant Dieu. Lui seul le connaît et il le dévoile à celui qui est vainqueur du combat de la vie dans l'Esprit, suite à la victoire au terme de laquelle seulement il lui fait connaître ce vrai nom, qui il est vraiment. Dieu seul peut le faire en vérité : Dieu est éternel, notre identité véritable est éternelle, notre nom de fils et filles de Dieu, au-delà du temps, au-delà des âges, est inaccessible à nos agitations et à nos inquiétudes. "Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils."
Toutes les identités dont nous nous réclamons face aux hommes ne sont que pour un temps, parfois comme autant de couches de fausseté, autant de bitume d’une tour de Babel qui nous masque la vérité et la liberté. Mais nous sommes les pierres vivantes d’une autre Cité.
L'Esprit de Dieu nous y place déjà, des ici-bas — dans le monde de la résurrection. "C’est fait". C'est ce que signifie recevoir l'Esprit saint : commencer à devenir enfant de Dieu, un être né, non du temps, avec ses âges, d'enfant, d'adolescent, d’adulte, bientôt vieillard, mais né de l'éternité.
Sur quelle pierre ?
"Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" — c’est là le ciment du Temple —, enseigne alors celui, Jésus, qui sera présenté dans l’Apocalypse comme l'agneau de Dieu immolé dès la fondation du monde (Ap 13:8). La Création du monde est comprise ainsi comme reposant sur l’agneau de Dieu immolé, un renoncement donc — c’est de la sorte que "je vous ai aimés". "Agneau de Dieu immolé dès la fondation du monde". Rien peut-être, n'a jamais été dit d'aussi profond sur la Création, sur la Création comme acte d'amour.
La Création — ou Dieu se retirant, renonçant pour n’avoir de Nom que caché. Dieu n'a rien ajouté en créant : il a ôté. Il a renoncé au tout de sa plénitude.
C'est aussi ce que nous dit le sacrifice de l'agneau de Dieu. Jésus reçoit de son renoncement le Nom qui est au-dessus de tout nom.
Signe du renoncement de Dieu qui ainsi laisse place à autre que lui — appelé à participer à sa joie éternelle ; et nous invitant par là à lâcher prise pour notre part. Ciment nouveau.
Renoncement au cœur de Dieu que l’acte de la Création, renoncement comme immolation de l’agneau de Dieu : voilà la pierre d'angle du Temple éternel. Voilà la signification de la Création comme acte de renoncement sans lequel le monde ne peut advenir, puisque Dieu est sans manque.
Renoncement comme lâcher prise. C’est le cadeau qui nous est fait. C'est ici le Temple éternel, "la demeure de Dieu avec les hommes". Lâcher prise.
Qu'est ce d'autre que la promesse qui est au cœur de la parole que donne Jésus comme héritage à ses disciples : comme mon Père a fait place à la création, comme j’ai renoncé — comme je vous ai aimé, donc —, laissez-vous donner par Dieu votre vrai nom caché, laissez-vous ainsi la liberté d’aimer, de chérir, de découvrir ce qui est précieux, à votre tour. Vous n’avez pas à vous bâtir de tour pour atteindre le ciel, vous n’avez pas à vous faire un nom. Votre vrai nom, votre vrai être, c’est cadeau !
Genèse 11, 1-9
1 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots.
2 Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent.
3 Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment.
4 Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.
5 L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.
6 Et l’Eternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté.
7 Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres.
8 Et l’Eternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.
9 C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dispersa sur la face de toute la terre.
Apocalypse 21, 1-7
1 Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n’est plus.
2 Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, comme une épouse qui s’est parée pour son époux.
3 Et j’entendis, venant du trône, une voix forte qui disait: Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux.
4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu.
5 Et celui qui siège sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Puis il dit: Ecris: Ces paroles sont certaines et véridiques.
6 Et il me dit: C’en est fait. Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement.
7 Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils.
Jean 13, 31-35
31 […] "Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié par lui;
32 Dieu le glorifiera en lui-même, et c’est bientôt qu’il le glorifiera.
33 Mes petits enfants, je ne suis plus avec vous que pour peu de temps. Vous me chercherez et comme j’ai dit aux Judéens : Là où je vais, vous ne pouvez venir, à vous aussi maintenant je le dis.
34 "Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.
35 A ceci, tous vous reconnaîtront pour mes disciples: à l’amour que vous aurez les uns pour les autres."
*
Nouveau Temple
Nous voilà entre l’ancienne Babel et son faux temple — cette tour qui vise à atteindre le ciel —, nous voilà entre cette ancienne Babel et la nouvelle Jérusalem où il n'y a plus de temple, où Dieu même est le Temple, demeurant lui-même avec les hommes.
L'Apocalypse nous montre le Royaume promis : "voici la demeure de Dieu avec les hommes, il demeurera avec eux" (Ap 21:3). Car il n'y a plus d’autre Temple dans la cité, "son Temple, c'est le Seigneur, le Dieu tout-puissant ainsi que l'agneau" (Ap 21:22).
À l’opposé de Babel, où les hommes tentent d’atteindre le ciel et de se faire un nom (Genèse 11:4), l'Apocalypse nous annonce une nouvelle Cité, Jérusalem céleste, où Dieu lui-même demeure avec les humains, dotés d’un nom nouveau (Ap 2:17), où cette rencontre-même forme le Temple éternel. "Voici la demeure de Dieu avec les hommes, il demeurera avec eux. Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux" (Ap 21:3). C’est la réalisation de la promesse de Jésus : "tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jean 13:35) — signe actuel de cette terre nouvelle et de ces nouveaux cieux.
Babel avec son faux temple, annonce déjà la destruction du Temple de Jérusalem par Babylone puis par Rome, nouvelle Babylone, nouvelle Babel. Jésus a pleuré sur la destruction du Temple de Jérusalem ; destruction chargée de cette consolation : en trois jours le Temple de mon corps vous apparaîtra, ressuscité. Il en est ainsi du Temple éternel dont nous sommes appelés à être nous-mêmes les pierres.
En voici l’accomplissement : celui qui est assis sur le trône, après avoir dit "je fais toutes choses nouvelles", précise, (Ap 21:6) : "c'est fait". Le nouveau ciel et la nouvelle terre sont faits, déjà en place. "C'est fait" ! Dans le monde nouveau, il n'y a pas d'identité fabriquée, on ne cherche plus comme à Babel à se faire un nom. Pas d’identité fabriquée, mais notre seule vraie identité éternelle : "c'est fait", pas à faire ! Ce nom nouveau et éternel est dévoilé partiellement, comme entr'aperçu, dans notre baptême — où un coin du voile est levé.
Avec quelles pierres ?
Le voile est comme levé sur le matériau, les pierres — pas celles de Babel cuites au feu, mais les pierres nouvelles avec lesquelles se bâtit ce Temple nouveau dont nous sommes appelés à participer : quelles pierres ? Des pierres vivantes, que nous sommes appelés à être.
Car comment se construit ce Temple nouveau ? "Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils" (Ap 21:7) : il s'agit d’être, comme fils et filles de Dieu, libres ; libérés de tous les esclavages et ainsi citoyens de la Cité de Dieu, la Cité de la liberté qui est d'être devant Dieu. C’est là être pierre vivante et unique du temple éternel.
Or nos esclavages cachés sont nombreux : déjà notre façon de dépendre de l'approbation d'autrui, du qu'en dira t-on, de nous cacher derrière le petit doigt de nos mensonges, ces masques qui ne voilent que notre liberté. Chercher à se faire des noms. Esclavages cachés.
D'où le don de la liberté, le don de l'Esprit — est aussi caché aux yeux du monde. "Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils". Contrairement à Babel où les hommes cherchent à se faire un nom, nous recevons ici un nom nouveau que nul autre ne connaît : "au vainqueur, dit l'Esprit, je donnerai un nom caché, que Dieu seul connaît, ainsi que celui qui le reçoit" (Ap 2:17).
Nous portons tous plusieurs noms connus, plus ou moins connus : notre nom de famille, nos prénoms, le nom de notre conjoint, nos surnoms, le nom de notre fonction (boulanger, préfet, coiffeur), le nom de nos lieux d'origine, etc. Autant de pierres d’une cité visible. Les pierres de la Cité éternelle reçoivent leur nom de Dieu seul.
On peut multiplier les exemples des noms divers que nous nous donnons, ou que l’on nous donne. Tous relèvent plus ou moins de ce qu'on pense de nous, des jugements que l'on porte sur nous, et dont nous souhaitons désespérément qu'ils soient positifs. Tous ces noms nous donnent une identité en relation avec ce qu'ils désignent, ou avec ceux qui nous les donnent : fils ou fille de, époux ou épouse de, employé de tel ou tel, etc.
Autant de réalités qui correspondent à pas mal de choses — bonnes ou mauvaises, ou ambiguës —, mais pas à ce que nous sommes vraiment devant Dieu. Devant Dieu nous sommes plus dépendants de tel ou tel, employé de tel ou tel, dans telle ou telle fonction, bien ou mal noté dans tel ou tel domaine, etc.
Ce que nous sommes vraiment est unique et caché devant Dieu. Lui seul le connaît et il le dévoile à celui qui est vainqueur du combat de la vie dans l'Esprit, suite à la victoire au terme de laquelle seulement il lui fait connaître ce vrai nom, qui il est vraiment. Dieu seul peut le faire en vérité : Dieu est éternel, notre identité véritable est éternelle, notre nom de fils et filles de Dieu, au-delà du temps, au-delà des âges, est inaccessible à nos agitations et à nos inquiétudes. "Le vainqueur recevra cet héritage, et je serai son Dieu, et lui sera mon fils."
Toutes les identités dont nous nous réclamons face aux hommes ne sont que pour un temps, parfois comme autant de couches de fausseté, autant de bitume d’une tour de Babel qui nous masque la vérité et la liberté. Mais nous sommes les pierres vivantes d’une autre Cité.
L'Esprit de Dieu nous y place déjà, des ici-bas — dans le monde de la résurrection. "C’est fait". C'est ce que signifie recevoir l'Esprit saint : commencer à devenir enfant de Dieu, un être né, non du temps, avec ses âges, d'enfant, d'adolescent, d’adulte, bientôt vieillard, mais né de l'éternité.
Sur quelle pierre ?
"Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" — c’est là le ciment du Temple —, enseigne alors celui, Jésus, qui sera présenté dans l’Apocalypse comme l'agneau de Dieu immolé dès la fondation du monde (Ap 13:8). La Création du monde est comprise ainsi comme reposant sur l’agneau de Dieu immolé, un renoncement donc — c’est de la sorte que "je vous ai aimés". "Agneau de Dieu immolé dès la fondation du monde". Rien peut-être, n'a jamais été dit d'aussi profond sur la Création, sur la Création comme acte d'amour.
La Création — ou Dieu se retirant, renonçant pour n’avoir de Nom que caché. Dieu n'a rien ajouté en créant : il a ôté. Il a renoncé au tout de sa plénitude.
C'est aussi ce que nous dit le sacrifice de l'agneau de Dieu. Jésus reçoit de son renoncement le Nom qui est au-dessus de tout nom.
Signe du renoncement de Dieu qui ainsi laisse place à autre que lui — appelé à participer à sa joie éternelle ; et nous invitant par là à lâcher prise pour notre part. Ciment nouveau.
Renoncement au cœur de Dieu que l’acte de la Création, renoncement comme immolation de l’agneau de Dieu : voilà la pierre d'angle du Temple éternel. Voilà la signification de la Création comme acte de renoncement sans lequel le monde ne peut advenir, puisque Dieu est sans manque.
Renoncement comme lâcher prise. C’est le cadeau qui nous est fait. C'est ici le Temple éternel, "la demeure de Dieu avec les hommes". Lâcher prise.
Qu'est ce d'autre que la promesse qui est au cœur de la parole que donne Jésus comme héritage à ses disciples : comme mon Père a fait place à la création, comme j’ai renoncé — comme je vous ai aimé, donc —, laissez-vous donner par Dieu votre vrai nom caché, laissez-vous ainsi la liberté d’aimer, de chérir, de découvrir ce qui est précieux, à votre tour. Vous n’avez pas à vous bâtir de tour pour atteindre le ciel, vous n’avez pas à vous faire un nom. Votre vrai nom, votre vrai être, c’est cadeau !
R.P.
Poitiers, Confirmations, 28.04.13
Poitiers, Confirmations, 28.04.13
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