Jean 20, 19-31
Poursuivons nos paraboles entomologiques de la semaine dernière, pour illustrer aujourd’hui deux choses : à la fois le thème de la résurrection dans la vie des disciples et celui de la peur, de la crainte qui les hante.
Certains papillons, en présentant de fortes ressemblances avec d'autres espèces, bénéficient d'une protection passive contre les prédateurs. Le naturaliste anglais Henry Walter Bates a étudié le mimétisme chez les papillons amazoniens durant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. H.-W. Bates a donné son nom au mimétisme dit "batésien", qui désigne le fait que ces papillons se cachent, en imitant ce qu’ils ne sont pas — prenant allure de prédateurs ou allure dégoûtante. Chez de nombreux papillons, la couleur des ailes joue ainsi un rôle dans la protection contre les prédateurs. Certaines espèces sont difficilement détectables dans leur environnement grâce aux motifs complexes qui ornent leurs ailes. Ils se cachent…
Comme pour les disciples, qui pourtant passés au stade de liberté, se cachent encore. « Par crainte des Judéens, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées ». Puis ils vont passer de la crainte (des Judéens, de la part de ces Galiléens : pas des juifs !) à la libération : « Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : "La paix soit avec vous." »
De la crainte à la libération ; c’est-à-dire : à la Mission — « Jésus leur dit : "La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie." » — Recevez l’Esprit Saint : et déliez ceux qui sont liés – cf. Mt 16, 19. Jésus souffla sur eux comme pour l’envol d’un papillon sortant de sa chrysalide. Souffle de l’Esprit…
« La paix soit avec vous » — cette parole annonce le comment du don de cette paix : par l’Esprit saint. S’ouvre la porte de la liberté à laquelle nous sommes invités à notre tour.
La liberté est une question de pardon. Je ne me rallie pas à une certaine traduction qui veut que Jésus disent aux Apôtres : « ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Comme si les Apôtres avaient pour mission de retenir captifs de leurs péchés certains de ceux à qui ils sont envoyés !
Les Apôtres sont envoyés pour communiquer la libération que Jésus vient de leur octroyer dans le don de l’Esprit saint. De la communiquer abondamment. Pas de la mégoter.
Il se trouve qu’une toute autre traduction de cette parole est possible : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis ». Ce qui correspond à l’équivalent chez Matthieu, « délier ». Voilà donc qui donne tout autre chose : remettre les péchés et les soumettre. Deux faces de la libération. Remettre les péchés, c’est pardonner, soumettre les péchés, c’est permettre de les dominer.
Être libéré du fruit du péché. Et cela est en rapport étroit avec le pardon. Souvenez-vous de l’épisode de Caïn. Je lis, au livre de la Genèse, ch. 4, v. 6-8 : « Le Seigneur dit à Caïn : "Pourquoi t’irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n’agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le." Caïn parla à son frère Abel et, lorsqu’ils furent aux champs, Caïn attaqua son frère et le tua. »
Le péché est tapi à ta porte… Mais toi, domine-le. On a lu la suite, Caïn ne l’a pas dominé. Caïn n’a pas reçu le pardon, la rémission de ses péchés. Il jalousait son frère. Il n’a pas reçu le pardon, l’élargissement de son cœur et la capacité de pardonner. Il n’a pas reçu la capacité de soumettre le péché et son fruit, à savoir ses péchés : le péché l’a vaincu, Caïn ne l’a pas dominé.
Et voici le fruit de l’Esprit saint, dans la promesse de Jésus aux Apôtres : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis ».
La puissance du péché, c’est la mort, affirme la Bible. Jésus a vaincu la mort. « Il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. » Le Ressuscité qui a vaincu la mort a pouvoir sur tout. Il a pouvoir même sur le péché. Il ouvre même comme possible, l’impossible commandement donné à Caïn : « domine sur le péché ».
C’est cela, la liberté. Vos fautes vous sont pardonnées, l’Esprit saint vous les soumet. Jésus souffla sur eux. Les Apôtres libérés par l’Esprit deviennent, par leur liberté, libérateurs à leur tour. C’est la bonne nouvelle qui nous est à nouveau donnée. Jésus souffla sur eux : recevez l’Esprit saint. Percevons-nous son souffle aujourd’hui ?
Dans ce souffle est la paix que donne Jésus : la paix soit avec vous. La paix de se savoir pardonné. Pleinement pardonné : vos péchés vous sont remis, l’Esprit saint vous les soumet. Allez dans cette liberté. Vous n’avez pas même à vous venger pour quelque obscur désir ou jalousie, comme Caïn qui a été par là dominé. Vous n’avez que la liberté de vous savoir pardonnés, de savoir par là octroyer le pardon à votre tour. Le péché vous est soumis par l’Esprit saint.
C’est pourquoi l’Esprit saint prie en nous : Abba, Notre Père, pour l’accomplissement de cette demande : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Non pas que le pardon que nous octroyons soit la condition de notre propre pardon ! Mais la liberté qui est dans le fait d’être pardonnés nous libère du poids d’avoir à ne pas pardonner. Nous voilà donc devant le Christ ressuscité présent au milieu de nous, soufflant sur nous l’Esprit : recevez l’Esprit saint.
Son geste est un signe, qui utilise le double sens du mot : souffle et esprit. L’Esprit qui est comme le vent, que l’on ne « voit », que l’on ne « sent » qu’à ses effets — ou plutôt dont ne voit, ne sent, que les effets. Comme pour une nouvelle création : Genèse 2, 7 : « Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’être humain devint vivant. »
« Tu envoies ton souffle, ils sont créés, et tu renouvelles la surface du sol, » dit le Psaume 104 (v. 30). Dieu donne la vie à l’être humain en « insufflant dans ses narines le souffle de vie » — c’est-à-dire l’Esprit de vie. Jésus reprend le geste du récit de la Genèse à son compte : il met en place une nouvelle création : il donne tout à nouveau l’Esprit de Dieu.
De même qu’il a vécu lui-même dans la vérité de l’Esprit qui l’a animé, la nouvelle création, la création menée à son accomplissement comme monde de la résurrection, est animée de la vie de l’Esprit. Cela commence par notre envoi, notre mission — Jean 20, 21 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » C’est par nous que le projet de la création est appelé à être accompli. Jésus nous passe le relais en nous donnant l’Esprit du Père qui l’a animé : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
Thomas, lui, n’était pas là. Ils disent avoir rencontré le Ressuscité. Mais y a-t-il un rapport entre ce qu’ils ont cru et le Crucifié ? C’est cela que Thomas veut savoir.
Ce sont les libellules qui illustrent la réponse qu’obtient Thomas…
Les libellules déposent leurs œufs dans l'eau, sur la tige des plantes aquatiques ; d'autres, notamment des "demoiselles", incisent la tige des plantes à la surface de l'eau ou sous l'eau et y déposent des œufs. Dans toutes les espèces, les œufs donnent des larves aquatiques, qui peuvent subir une quinzaine de mues avant la métamorphose, donnant la forme adulte. Parce que les larves ressemblent beaucoup aux adultes (mis à part les ailes et le mode de vie), la métamorphose est dite "incomplète" : en d’autres termes, c'est bien le même insecte.
Comme pour les disciples le temps auprès de Jésus… Puis il est cloué. Et Thomas croit avant même de toucher les plaies du Ressuscité. Plaies dans les mains et le côté — avant et après résurrection… Bref, c’est bien le même, en d’autres termes : la vie de résurrection, la libération de toute crainte peut intervenir dès ce côté-ci du ciel.
Cela s’est passé « huit jours plus tard » que le premier dimanche de Pâques, la première partie de notre texte nous l’a rappelé : « Ce même jour qui était le premier de la semaine » ; « Huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis » : ainsi commence la deuxième partie du texte celle où apparaît Thomas.
Dimanche de culte, les deux fois : les deux premiers dimanches de culte ; et cela vaut pour la suite, pour nous. Comme pour toutes les autres rencontre, le Christ est présent ; une présence alors visible, provisoirement ; une présence désormais invisible. Ou : la seule visibilité est celle des sacrements : voir et toucher… C’est cela qu’enseigne l’épisode de Thomas. "Mon Seigneur et mon Dieu", confesse-t-il alors.
"La paix soit avec vous", a dit Jésus pour la troisième fois, pour nous, parole de notre liberté.
19 Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des Judéens, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : "La paix soit avec vous."
20 Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie.
21 Alors, à nouveau, Jésus leur dit : "La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie."
22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : "Recevez l’Esprit Saint ;
23 ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis."
24 Cependant Thomas, l’un des Douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.
25 Les autres disciples lui dirent donc : "Nous avons vu le Seigneur !" Mais il leur répondit : "Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n’enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas !"
26 Or huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d’eux et leur dit : "La paix soit avec vous."
27 Ensuite il dit à Thomas : "Avance ton doigt ici et regarde mes mains; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule et deviens un homme de foi."
28 Thomas lui répondit : "Mon Seigneur et mon Dieu."
29 Jésus lui dit : "Parce que tu m’as vu, tu as cru; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru."
30 Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas rapportés dans ce livre.
31 Ceux-ci l’ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.
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Poursuivons nos paraboles entomologiques de la semaine dernière, pour illustrer aujourd’hui deux choses : à la fois le thème de la résurrection dans la vie des disciples et celui de la peur, de la crainte qui les hante.
Certains papillons, en présentant de fortes ressemblances avec d'autres espèces, bénéficient d'une protection passive contre les prédateurs. Le naturaliste anglais Henry Walter Bates a étudié le mimétisme chez les papillons amazoniens durant la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. H.-W. Bates a donné son nom au mimétisme dit "batésien", qui désigne le fait que ces papillons se cachent, en imitant ce qu’ils ne sont pas — prenant allure de prédateurs ou allure dégoûtante. Chez de nombreux papillons, la couleur des ailes joue ainsi un rôle dans la protection contre les prédateurs. Certaines espèces sont difficilement détectables dans leur environnement grâce aux motifs complexes qui ornent leurs ailes. Ils se cachent…
Comme pour les disciples, qui pourtant passés au stade de liberté, se cachent encore. « Par crainte des Judéens, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées ». Puis ils vont passer de la crainte (des Judéens, de la part de ces Galiléens : pas des juifs !) à la libération : « Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : "La paix soit avec vous." »
De la crainte à la libération ; c’est-à-dire : à la Mission — « Jésus leur dit : "La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie." » — Recevez l’Esprit Saint : et déliez ceux qui sont liés – cf. Mt 16, 19. Jésus souffla sur eux comme pour l’envol d’un papillon sortant de sa chrysalide. Souffle de l’Esprit…
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« La paix soit avec vous » — cette parole annonce le comment du don de cette paix : par l’Esprit saint. S’ouvre la porte de la liberté à laquelle nous sommes invités à notre tour.
La liberté est une question de pardon. Je ne me rallie pas à une certaine traduction qui veut que Jésus disent aux Apôtres : « ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » Comme si les Apôtres avaient pour mission de retenir captifs de leurs péchés certains de ceux à qui ils sont envoyés !
Les Apôtres sont envoyés pour communiquer la libération que Jésus vient de leur octroyer dans le don de l’Esprit saint. De la communiquer abondamment. Pas de la mégoter.
Il se trouve qu’une toute autre traduction de cette parole est possible : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis ». Ce qui correspond à l’équivalent chez Matthieu, « délier ». Voilà donc qui donne tout autre chose : remettre les péchés et les soumettre. Deux faces de la libération. Remettre les péchés, c’est pardonner, soumettre les péchés, c’est permettre de les dominer.
Être libéré du fruit du péché. Et cela est en rapport étroit avec le pardon. Souvenez-vous de l’épisode de Caïn. Je lis, au livre de la Genèse, ch. 4, v. 6-8 : « Le Seigneur dit à Caïn : "Pourquoi t’irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n’agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le." Caïn parla à son frère Abel et, lorsqu’ils furent aux champs, Caïn attaqua son frère et le tua. »
Le péché est tapi à ta porte… Mais toi, domine-le. On a lu la suite, Caïn ne l’a pas dominé. Caïn n’a pas reçu le pardon, la rémission de ses péchés. Il jalousait son frère. Il n’a pas reçu le pardon, l’élargissement de son cœur et la capacité de pardonner. Il n’a pas reçu la capacité de soumettre le péché et son fruit, à savoir ses péchés : le péché l’a vaincu, Caïn ne l’a pas dominé.
Et voici le fruit de l’Esprit saint, dans la promesse de Jésus aux Apôtres : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis ».
La puissance du péché, c’est la mort, affirme la Bible. Jésus a vaincu la mort. « Il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. » Le Ressuscité qui a vaincu la mort a pouvoir sur tout. Il a pouvoir même sur le péché. Il ouvre même comme possible, l’impossible commandement donné à Caïn : « domine sur le péché ».
C’est cela, la liberté. Vos fautes vous sont pardonnées, l’Esprit saint vous les soumet. Jésus souffla sur eux. Les Apôtres libérés par l’Esprit deviennent, par leur liberté, libérateurs à leur tour. C’est la bonne nouvelle qui nous est à nouveau donnée. Jésus souffla sur eux : recevez l’Esprit saint. Percevons-nous son souffle aujourd’hui ?
Dans ce souffle est la paix que donne Jésus : la paix soit avec vous. La paix de se savoir pardonné. Pleinement pardonné : vos péchés vous sont remis, l’Esprit saint vous les soumet. Allez dans cette liberté. Vous n’avez pas même à vous venger pour quelque obscur désir ou jalousie, comme Caïn qui a été par là dominé. Vous n’avez que la liberté de vous savoir pardonnés, de savoir par là octroyer le pardon à votre tour. Le péché vous est soumis par l’Esprit saint.
C’est pourquoi l’Esprit saint prie en nous : Abba, Notre Père, pour l’accomplissement de cette demande : « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Non pas que le pardon que nous octroyons soit la condition de notre propre pardon ! Mais la liberté qui est dans le fait d’être pardonnés nous libère du poids d’avoir à ne pas pardonner. Nous voilà donc devant le Christ ressuscité présent au milieu de nous, soufflant sur nous l’Esprit : recevez l’Esprit saint.
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Son geste est un signe, qui utilise le double sens du mot : souffle et esprit. L’Esprit qui est comme le vent, que l’on ne « voit », que l’on ne « sent » qu’à ses effets — ou plutôt dont ne voit, ne sent, que les effets. Comme pour une nouvelle création : Genèse 2, 7 : « Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’être humain devint vivant. »
« Tu envoies ton souffle, ils sont créés, et tu renouvelles la surface du sol, » dit le Psaume 104 (v. 30). Dieu donne la vie à l’être humain en « insufflant dans ses narines le souffle de vie » — c’est-à-dire l’Esprit de vie. Jésus reprend le geste du récit de la Genèse à son compte : il met en place une nouvelle création : il donne tout à nouveau l’Esprit de Dieu.
De même qu’il a vécu lui-même dans la vérité de l’Esprit qui l’a animé, la nouvelle création, la création menée à son accomplissement comme monde de la résurrection, est animée de la vie de l’Esprit. Cela commence par notre envoi, notre mission — Jean 20, 21 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » C’est par nous que le projet de la création est appelé à être accompli. Jésus nous passe le relais en nous donnant l’Esprit du Père qui l’a animé : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
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Thomas, lui, n’était pas là. Ils disent avoir rencontré le Ressuscité. Mais y a-t-il un rapport entre ce qu’ils ont cru et le Crucifié ? C’est cela que Thomas veut savoir.
Ce sont les libellules qui illustrent la réponse qu’obtient Thomas…
Les libellules déposent leurs œufs dans l'eau, sur la tige des plantes aquatiques ; d'autres, notamment des "demoiselles", incisent la tige des plantes à la surface de l'eau ou sous l'eau et y déposent des œufs. Dans toutes les espèces, les œufs donnent des larves aquatiques, qui peuvent subir une quinzaine de mues avant la métamorphose, donnant la forme adulte. Parce que les larves ressemblent beaucoup aux adultes (mis à part les ailes et le mode de vie), la métamorphose est dite "incomplète" : en d’autres termes, c'est bien le même insecte.
Comme pour les disciples le temps auprès de Jésus… Puis il est cloué. Et Thomas croit avant même de toucher les plaies du Ressuscité. Plaies dans les mains et le côté — avant et après résurrection… Bref, c’est bien le même, en d’autres termes : la vie de résurrection, la libération de toute crainte peut intervenir dès ce côté-ci du ciel.
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Cela s’est passé « huit jours plus tard » que le premier dimanche de Pâques, la première partie de notre texte nous l’a rappelé : « Ce même jour qui était le premier de la semaine » ; « Huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis » : ainsi commence la deuxième partie du texte celle où apparaît Thomas.
Dimanche de culte, les deux fois : les deux premiers dimanches de culte ; et cela vaut pour la suite, pour nous. Comme pour toutes les autres rencontre, le Christ est présent ; une présence alors visible, provisoirement ; une présence désormais invisible. Ou : la seule visibilité est celle des sacrements : voir et toucher… C’est cela qu’enseigne l’épisode de Thomas. "Mon Seigneur et mon Dieu", confesse-t-il alors.
"La paix soit avec vous", a dit Jésus pour la troisième fois, pour nous, parole de notre liberté.
RP
Poitiers, 7.04.13
Poitiers, 7.04.13
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