Actes 15.1-29 ; Psaume 67 ; Apocalypse 21.10-23 ; Jean 14.23-29
Actes 15, 19-29
Jean 14, 23-29
Jean 14, 26 : l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Actes 15, 28-29 : il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde.
Ce texte du livre des Actes des Apôtres (ch. 15) nous situe peu avant le tournant des années 50 ; l’Église prend alors une décision dont les conséquences pour son histoire deviendront bientôt incalculables. Une décision donnée ainsi : il a paru bon au Saint-Esprit et à nous !
Voilà qui sonne étrangement, presque humoristique si on ne se rappelle Jean 14, 26 : l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Voir aussi Jean 16, 13 : quand Lui, l'Esprit de vérité, sera venu, Il vous conduira dans toute la vérité.
Mais rappelons les circonstances de cette injonction qui a paru bonne au Saint-Esprit et aux dirigeants de l’Eglise : sous la pression des réalités et suite à l’œuvre de Paul principalement, de nombreuses personnes étrangères à la tradition de l’Église d'alors (les non-juifs dans le texte) se sont jointes à la communauté que l’on appellera, pour faire bref, chrétienne — je parle de tradition chrétienne pour faire bref, puisque la religion chrétienne n’existe pas encore : notre texte met en scène des juifs disciples d’un juif crucifié dont ils croient à la résurrection et au nom duquel ils annoncent aux nations la proximité du Royaume de Dieu.
Et à Jérusalem, dans l'Église-mère, on s’interroge sur les modalités d’accueil de ces nouveaux disciples du Crucifié. On voudrait les voir pratiquer les rites communs, les rites traditionnels, la façon légale de manger, etc. Après tout, c'est ce que tout le monde a toujours pratiqué. Mais, suite à l'insistance particulière de Paul, l'Église de Jérusalem, par l'autorité de son ministre Jacques, consent des concessions à ces croyants d'autres origines, issus des nations.
La vivacité des débats laisse à penser que ce ne fut pas facile. La décision de Jérusalem en faveur des nouveaux croyants, étrangers, est pourtant prise. Toutefois, pour être maintenus dans la communion, ils devront observer certains éléments de la Loi biblique, à savoir ce que le judaïsme appelle jusqu'à aujourd'hui la Loi de Noé.
Tirée du Livre de la Genèse, la Loi de Noé, ou Loi « noachique », comprend quelques commandements généraux comme s'abstenir de manger du sang, incluant le meurtre, s'abstenir de relations sexuelles illégitimes, et du culte des idoles (Actes 15, 29), ce qui parait finalement raisonnable et modéré. Jacques donnait ces prescriptions en rappelant que c'est là ce que l'on prêche chaque Shabbat dans les synagogues (v. 21). Sept commandements pour les 613 de la Loi de Moïse.
Talmud de Babylone traité Sanhédrin 56 a — Nos sages ont enseigné : sept lois ont été données aux fils de Noé [à l’humanité, donc] : établir des tribunaux (1) ; l’interdiction de blasphémer (2) ; l’interdiction de l’idolâtrie (3) ; l’interdiction des unions illicites (4) ; l’interdiction de l’assassinat (5) ; l’interdiction du vol (6) ; l’interdiction d’arracher un membre d’un animal vivant (7).
Aussi modérée soit-elle, cette décision en accord avec la pratique synagogale, permettant aux étrangers nouveaux venus de ne pas se voir obligés d'observer l’intégralité de la Loi de Moïse, a été difficile à prendre. Et les modalités de l'application de la décision de Jérusalem seront loin de s'imposer d'elles-mêmes.
Car pour les adversaires de Paul, quiconque « mange et boit » tout ce qui se vend sur le marché cosmopolite des villes de l'Antiquité, quiconque, de ce fait transgresse les coutumes alimentaires traditionnelles et légales, quiconque comprend l’ouverture de l'Église à l'universalité à la façon que prône l'Apôtre, se verra, ce qui est compréhensible, suspecté. Paul pourtant recommande lui-même l’abstinence quant aux viandes consacrées aux idoles ! (Qui semble bien ressortir de l’interdiction de participer à l'idolâtrie.)
Or c’est sur l’ouverture façon Paul, mais allant sans doute plus loin que ce qu’enseigne l’Apôtre, que débouchera la très modérée décision de Jérusalem, selon une interprétation sans doute moins restrictive que celle qu’aurait souhaité Jacques, pourtant en accord formel avec Paul lui-même ! Effets imprévus d’une décision et des dérives de son interprétation…
Et le christianisme comme religion universelle — sans signes de restriction, ou n’en retenant qu’un minimum très réduit (le baptême) —, le christianisme, d’une certaine façon, est né à une universalité concrète de la décision de Jérusalem que nous avons entendue et des ouvertures sans doute imprévues qui s’en sont suivis. Une décision qui ouvrira sur une religion où rien de ce qui est humain n'est à rejeter, y compris en matière alimentaire.
Par la décision de Jérusalem, l'Église, à sa façon dans la ligne des prophètes bibliques et de la tradition juive, réalisait concrètement une espérance ancienne, remontant autour de la Méditerranée des nations non-juives au moins à Alexandre le Grand, l’empereur grec. Il y avait dans l'Antiquité plusieurs Alexandrie, dont la plus célèbre jusqu'à aujourd'hui est celle d'Égypte. Alexandrie, nom de ville qui correspondait au vœu d'Alexandre de réaliser une cité universelle, Alexandrie devenue ville phare d’un judaïsme étendant l’universalisme jusqu’à l’adoption de la langue des nations, jusqu’à y traduire la Bible, le grec. Le projet d’Alexandre, lui, échouerait, on le sait, mais il laisserait des traces et une espérance dont hériterait l'Empire romain, et que commencerait à réaliser, à la suite du judaïsme hellénistique, la communauté juive qu'était l'Église primitive. Mais pour cela, certaines frontières, certaines barrières, ont dû être ouvertes. Une synthèse s’opère entre l’universalisme juif et prophétique, et la mise en place de ses possibilités concrètes par ce qui fut d’abord pour beaucoup du malheur : les conquêtes impériales d’Alexandre, allant de l’Europe jusqu’à l’Inde. Un des points de départ de la synthèse entre ces deux héritages universalistes est dans notre texte.
Qu’en aurait-il été si l’ouverture promue par le vœu prophétique auquel obéissait l'Église primitive, répondant au commandement divin d'ouverture aux peuples de tout l'univers ; qu’en aurait-il été si le processus qui en relevait avait été interrompu quelque part dans l'histoire, dans une interprétation restrictive de la décision de Jacques ? — décision qui entendait, elle, tenir les deux bouts : ouverture et identité. Si la décision avait été autre, l’Église ultérieure aurait sans doute été autre… Mais il en a paru autrement au Saint-Esprit.
… Au Saint-Esprit et aux premiers disciples… On peut aussi s’interroger à propos d’autres décisions qui ont été prises, ou ne l’ont pas été. En matière d’ouverture et d’identité, d’autres décisions, à d’autres moments, visant à clore les relations esquissées, à fermer les frontières de l’Église, auraient de même à terme pu valoir isolement de l’Église — et ont souvent valu des divisions : je pense, puisqu’il est question de rites alimentaires, donc de manducation, à telle ou telle décision d’interprétation de l’Eucharistie, qui divise jusqu’à aujourd’hui…
Face à cela, ce détour par le livre des Actes et cette fameuse décision nous donne une indication sur le sens de ce que l’Évangile de Jean donne comme la promesse de Jésus : « le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »
Cela induit d’abord une grande liberté de l’Esprit, puis en conséquence une grande liberté des disciples du Christ. Une liberté toujours humble face à la parole du Christ, selon que l’Esprit « vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Et en tout cela, demeure la souveraineté de l’Esprit, qui ne s’identifie pas à telle ou telle communauté ou telle pratique rituelle qui lui est propre. Les circonstances — ici celles d’Actes 15, mais il y en aura d’autres — sont un indicatif de la façon dont se déploient librement les enseignements du Christ.
Ce qui vaut pour l'Eglise primitive, vaut en tout temps, et toute circonstance : dans toutes nos difficultés, dans ce qui semble des impasses, l'Esprit saint peut ouvrir tout ce qui enferme, selon la promesse du Christ, nous enseignant toutes choses, nous conduisant dans la vérité.
Actes 15, 19-29
19 […] je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu,
20 mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang.
21 Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu’on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues.
22 Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l’Eglise, de choisir parmi eux et d’envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, Jude appelé Barsabas et Silas, hommes considérés entre les frères.
23 Ils les chargèrent d’une lettre ainsi conçue : Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d’entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut !
24 Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n’avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes,
25 nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabas et Paul,
26 ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
27 Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses.
28 Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire,
29 savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde.
Jean 14, 23-29
26 […] le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
27 Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point.
28 Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi.
29 Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu’elles arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez.
*
Jean 14, 26 : l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Actes 15, 28-29 : il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde.
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Ce texte du livre des Actes des Apôtres (ch. 15) nous situe peu avant le tournant des années 50 ; l’Église prend alors une décision dont les conséquences pour son histoire deviendront bientôt incalculables. Une décision donnée ainsi : il a paru bon au Saint-Esprit et à nous !
Voilà qui sonne étrangement, presque humoristique si on ne se rappelle Jean 14, 26 : l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Voir aussi Jean 16, 13 : quand Lui, l'Esprit de vérité, sera venu, Il vous conduira dans toute la vérité.
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Mais rappelons les circonstances de cette injonction qui a paru bonne au Saint-Esprit et aux dirigeants de l’Eglise : sous la pression des réalités et suite à l’œuvre de Paul principalement, de nombreuses personnes étrangères à la tradition de l’Église d'alors (les non-juifs dans le texte) se sont jointes à la communauté que l’on appellera, pour faire bref, chrétienne — je parle de tradition chrétienne pour faire bref, puisque la religion chrétienne n’existe pas encore : notre texte met en scène des juifs disciples d’un juif crucifié dont ils croient à la résurrection et au nom duquel ils annoncent aux nations la proximité du Royaume de Dieu.
Et à Jérusalem, dans l'Église-mère, on s’interroge sur les modalités d’accueil de ces nouveaux disciples du Crucifié. On voudrait les voir pratiquer les rites communs, les rites traditionnels, la façon légale de manger, etc. Après tout, c'est ce que tout le monde a toujours pratiqué. Mais, suite à l'insistance particulière de Paul, l'Église de Jérusalem, par l'autorité de son ministre Jacques, consent des concessions à ces croyants d'autres origines, issus des nations.
La vivacité des débats laisse à penser que ce ne fut pas facile. La décision de Jérusalem en faveur des nouveaux croyants, étrangers, est pourtant prise. Toutefois, pour être maintenus dans la communion, ils devront observer certains éléments de la Loi biblique, à savoir ce que le judaïsme appelle jusqu'à aujourd'hui la Loi de Noé.
Tirée du Livre de la Genèse, la Loi de Noé, ou Loi « noachique », comprend quelques commandements généraux comme s'abstenir de manger du sang, incluant le meurtre, s'abstenir de relations sexuelles illégitimes, et du culte des idoles (Actes 15, 29), ce qui parait finalement raisonnable et modéré. Jacques donnait ces prescriptions en rappelant que c'est là ce que l'on prêche chaque Shabbat dans les synagogues (v. 21). Sept commandements pour les 613 de la Loi de Moïse.
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Talmud de Babylone traité Sanhédrin 56 a — Nos sages ont enseigné : sept lois ont été données aux fils de Noé [à l’humanité, donc] : établir des tribunaux (1) ; l’interdiction de blasphémer (2) ; l’interdiction de l’idolâtrie (3) ; l’interdiction des unions illicites (4) ; l’interdiction de l’assassinat (5) ; l’interdiction du vol (6) ; l’interdiction d’arracher un membre d’un animal vivant (7).
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Aussi modérée soit-elle, cette décision en accord avec la pratique synagogale, permettant aux étrangers nouveaux venus de ne pas se voir obligés d'observer l’intégralité de la Loi de Moïse, a été difficile à prendre. Et les modalités de l'application de la décision de Jérusalem seront loin de s'imposer d'elles-mêmes.
Car pour les adversaires de Paul, quiconque « mange et boit » tout ce qui se vend sur le marché cosmopolite des villes de l'Antiquité, quiconque, de ce fait transgresse les coutumes alimentaires traditionnelles et légales, quiconque comprend l’ouverture de l'Église à l'universalité à la façon que prône l'Apôtre, se verra, ce qui est compréhensible, suspecté. Paul pourtant recommande lui-même l’abstinence quant aux viandes consacrées aux idoles ! (Qui semble bien ressortir de l’interdiction de participer à l'idolâtrie.)
Or c’est sur l’ouverture façon Paul, mais allant sans doute plus loin que ce qu’enseigne l’Apôtre, que débouchera la très modérée décision de Jérusalem, selon une interprétation sans doute moins restrictive que celle qu’aurait souhaité Jacques, pourtant en accord formel avec Paul lui-même ! Effets imprévus d’une décision et des dérives de son interprétation…
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Et le christianisme comme religion universelle — sans signes de restriction, ou n’en retenant qu’un minimum très réduit (le baptême) —, le christianisme, d’une certaine façon, est né à une universalité concrète de la décision de Jérusalem que nous avons entendue et des ouvertures sans doute imprévues qui s’en sont suivis. Une décision qui ouvrira sur une religion où rien de ce qui est humain n'est à rejeter, y compris en matière alimentaire.
Par la décision de Jérusalem, l'Église, à sa façon dans la ligne des prophètes bibliques et de la tradition juive, réalisait concrètement une espérance ancienne, remontant autour de la Méditerranée des nations non-juives au moins à Alexandre le Grand, l’empereur grec. Il y avait dans l'Antiquité plusieurs Alexandrie, dont la plus célèbre jusqu'à aujourd'hui est celle d'Égypte. Alexandrie, nom de ville qui correspondait au vœu d'Alexandre de réaliser une cité universelle, Alexandrie devenue ville phare d’un judaïsme étendant l’universalisme jusqu’à l’adoption de la langue des nations, jusqu’à y traduire la Bible, le grec. Le projet d’Alexandre, lui, échouerait, on le sait, mais il laisserait des traces et une espérance dont hériterait l'Empire romain, et que commencerait à réaliser, à la suite du judaïsme hellénistique, la communauté juive qu'était l'Église primitive. Mais pour cela, certaines frontières, certaines barrières, ont dû être ouvertes. Une synthèse s’opère entre l’universalisme juif et prophétique, et la mise en place de ses possibilités concrètes par ce qui fut d’abord pour beaucoup du malheur : les conquêtes impériales d’Alexandre, allant de l’Europe jusqu’à l’Inde. Un des points de départ de la synthèse entre ces deux héritages universalistes est dans notre texte.
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Qu’en aurait-il été si l’ouverture promue par le vœu prophétique auquel obéissait l'Église primitive, répondant au commandement divin d'ouverture aux peuples de tout l'univers ; qu’en aurait-il été si le processus qui en relevait avait été interrompu quelque part dans l'histoire, dans une interprétation restrictive de la décision de Jacques ? — décision qui entendait, elle, tenir les deux bouts : ouverture et identité. Si la décision avait été autre, l’Église ultérieure aurait sans doute été autre… Mais il en a paru autrement au Saint-Esprit.
… Au Saint-Esprit et aux premiers disciples… On peut aussi s’interroger à propos d’autres décisions qui ont été prises, ou ne l’ont pas été. En matière d’ouverture et d’identité, d’autres décisions, à d’autres moments, visant à clore les relations esquissées, à fermer les frontières de l’Église, auraient de même à terme pu valoir isolement de l’Église — et ont souvent valu des divisions : je pense, puisqu’il est question de rites alimentaires, donc de manducation, à telle ou telle décision d’interprétation de l’Eucharistie, qui divise jusqu’à aujourd’hui…
*
Face à cela, ce détour par le livre des Actes et cette fameuse décision nous donne une indication sur le sens de ce que l’Évangile de Jean donne comme la promesse de Jésus : « le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »
Cela induit d’abord une grande liberté de l’Esprit, puis en conséquence une grande liberté des disciples du Christ. Une liberté toujours humble face à la parole du Christ, selon que l’Esprit « vous rappellera tout ce que je vous ai dit ». Et en tout cela, demeure la souveraineté de l’Esprit, qui ne s’identifie pas à telle ou telle communauté ou telle pratique rituelle qui lui est propre. Les circonstances — ici celles d’Actes 15, mais il y en aura d’autres — sont un indicatif de la façon dont se déploient librement les enseignements du Christ.
Ce qui vaut pour l'Eglise primitive, vaut en tout temps, et toute circonstance : dans toutes nos difficultés, dans ce qui semble des impasses, l'Esprit saint peut ouvrir tout ce qui enferme, selon la promesse du Christ, nous enseignant toutes choses, nous conduisant dans la vérité.
RP,
Poitiers, 05.05.13
Poitiers, 05.05.13
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