2 Ch 36, 14-23 ; Ps 137 ; Éphésiens 2, 4-10 ; Jean 3, 14-21
Éphésiens 2, 4-10
Jean 3, 14-21
« À cause du grand amour dont il nous a aimés [, …] c’est par la grâce […] que vous êtes sauvés par la foi ; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des œuvres, afin que nul n’en tire orgueil […] ; nous avons été créés en Jésus Christ pour les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous nous y engagions. » (Ép 2, 8-10). C’est au fond tout l’Évangile qui est dit là.
Le ch. 3 de l’Évangile de Jean développe de même, dans un dialogue imagé de Jésus avec un homme à la piété exemplaire, Nicodème, cet Évangile en trois volets : la grâce, la foi, le fruit que sont les œuvres de lumière.
Le premier volet, l’essentiel, la grâce, y est donné dans l’image de la nouvelle naissance qui précède le passage que nous venons de lire. Avec pour chute le v. 8 : « Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » En bref, la naissance d’en Haut, c’est comme la naissance tout court : on n’y peut rien. Le souffle de Dieu, dont on ne connaît pas les voies, en est la source. C'est là la grâce.
Puis, second volet : la foi, don de la grâce. La grâce, comme le vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va, on n’en conçoit rien ; elle nous précède, on n'y peut rien ; la foi on en est conscient : on sait que l’on croit. Mais à part cela, on ne peut pas en dire grand-chose — si ce n’est qu’elle nous prive de la maîtrise du salut.
Jésus illustre cela par l’évocation de l’épisode du serpent d’airain, ce serpent que Moïse avait fait forger pour que quiconque le regarde après avoir été mordu par les serpents, fût guéri.
Il en est de même de la crucifixion du Christ : une élévation sur une perche similaire à l’élévation sur une perche du serpent d’airain de Moïse de sorte que quiconque lève son regard vers lui, croit en lui, ait la vie éternelle, soit sauvé d’une mort aussi certaine que celle qui suit la morsure d’un serpent venimeux.
Quiconque croit en lui, le pendu élevé de la terre, a la vie éternelle de la même façon que quiconque regardait le serpent de Moïse était guéri des morsures des serpents venimeux. Cela nous est juste donné à croire. Et nous voilà avec le verset qui est peut-être le plus connu du Nouveau Testament : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».
Tout est dit dans ces quelques mots. Les versets qui suivent nous éclairent plus avant. Il est question d’extraction des ténèbres vers la lumière.
Quel est donc l’acte de foi qui reçoit la grâce de Dieu donnée en plénitude dans le signe du don de son Fils ? C’est tout simplement le regard qui du cœur des ténèbres, du chaos, du péché et de la culpabilité, de la souffrance, bref : de l’exil loin de Dieu — se tourne vers la lumière sans crainte, comme les pères au désert mordus par les serpents se tournaient vers le serpent d’airain dressé dans la lumière.
Alors s'ouvre le troisième volet : c'est en vue d'un fruit, les œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance. « En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de crainte que ses œuvres ne soient démasquées. Qui fait la vérité vient à la lumière pour que ses œuvres soient manifestées, elles qui ont été accomplies en Dieu. »
On est passé au-delà du jugement : le simple fait de venir au Christ est en soi se détourner des œuvres de ténèbres, et s'engager vers les œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance, comme semence d'une parole appelée à donner un bon fruit. C'est par la grâce que vous êtes sauvés par la foi en vue de ces œuvres bonnes.
Éphésiens 2, 4-10
4 […] Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés,
5 alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ — c’est par grâce que vous êtes sauvés,
6 avec lui, il nous a ressuscités et fait asseoir dans les cieux, en Jésus Christ.
7 Ainsi, par sa bonté pour nous en Jésus Christ, il a voulu montrer dans les siècles à venir l’incomparable richesse de sa grâce.
8 C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés par la foi; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu.
9 Cela ne vient pas des œuvres, afin que nul n’en tire orgueil.
10 Car c’est lui qui nous a faits ; nous avons été créés en Jésus Christ pour les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous nous y engagions.
Jean 3, 14-21
14 Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’homme soit élevé
15 afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle.
16 Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle.
17 Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 Qui croit en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
19 Et le jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
20 En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de crainte que ses œuvres ne soient démasquées.
21 Celui qui fait la vérité vient à la lumière pour que ses œuvres soient manifestées, elles qui ont été accomplies en Dieu."
*
« À cause du grand amour dont il nous a aimés [, …] c’est par la grâce […] que vous êtes sauvés par la foi ; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des œuvres, afin que nul n’en tire orgueil […] ; nous avons été créés en Jésus Christ pour les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous nous y engagions. » (Ép 2, 8-10). C’est au fond tout l’Évangile qui est dit là.
Le ch. 3 de l’Évangile de Jean développe de même, dans un dialogue imagé de Jésus avec un homme à la piété exemplaire, Nicodème, cet Évangile en trois volets : la grâce, la foi, le fruit que sont les œuvres de lumière.
Le premier volet, l’essentiel, la grâce, y est donné dans l’image de la nouvelle naissance qui précède le passage que nous venons de lire. Avec pour chute le v. 8 : « Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » En bref, la naissance d’en Haut, c’est comme la naissance tout court : on n’y peut rien. Le souffle de Dieu, dont on ne connaît pas les voies, en est la source. C'est là la grâce.
Puis, second volet : la foi, don de la grâce. La grâce, comme le vent dont on ne sait ni d’où il vient ni où il va, on n’en conçoit rien ; elle nous précède, on n'y peut rien ; la foi on en est conscient : on sait que l’on croit. Mais à part cela, on ne peut pas en dire grand-chose — si ce n’est qu’elle nous prive de la maîtrise du salut.
Jésus illustre cela par l’évocation de l’épisode du serpent d’airain, ce serpent que Moïse avait fait forger pour que quiconque le regarde après avoir été mordu par les serpents, fût guéri.
Il en est de même de la crucifixion du Christ : une élévation sur une perche similaire à l’élévation sur une perche du serpent d’airain de Moïse de sorte que quiconque lève son regard vers lui, croit en lui, ait la vie éternelle, soit sauvé d’une mort aussi certaine que celle qui suit la morsure d’un serpent venimeux.
Quiconque croit en lui, le pendu élevé de la terre, a la vie éternelle de la même façon que quiconque regardait le serpent de Moïse était guéri des morsures des serpents venimeux. Cela nous est juste donné à croire. Et nous voilà avec le verset qui est peut-être le plus connu du Nouveau Testament : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».
Tout est dit dans ces quelques mots. Les versets qui suivent nous éclairent plus avant. Il est question d’extraction des ténèbres vers la lumière.
Quel est donc l’acte de foi qui reçoit la grâce de Dieu donnée en plénitude dans le signe du don de son Fils ? C’est tout simplement le regard qui du cœur des ténèbres, du chaos, du péché et de la culpabilité, de la souffrance, bref : de l’exil loin de Dieu — se tourne vers la lumière sans crainte, comme les pères au désert mordus par les serpents se tournaient vers le serpent d’airain dressé dans la lumière.
Alors s'ouvre le troisième volet : c'est en vue d'un fruit, les œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance. « En effet, quiconque fait le mal hait la lumière et ne vient pas à la lumière, de crainte que ses œuvres ne soient démasquées. Qui fait la vérité vient à la lumière pour que ses œuvres soient manifestées, elles qui ont été accomplies en Dieu. »
On est passé au-delà du jugement : le simple fait de venir au Christ est en soi se détourner des œuvres de ténèbres, et s'engager vers les œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance, comme semence d'une parole appelée à donner un bon fruit. C'est par la grâce que vous êtes sauvés par la foi en vue de ces œuvres bonnes.
R.P., Poitiers, AG, 11.03.18
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