Ésaïe 11, 1-10 ; Psaume 72 ; Romains 15, 4-9 ; Matthieu 3, 1-12
Ésaïe 35, 1-10 ; Psaume 146 ; Jacques 5, 7-10 ; Matthieu 11, 2-11
Ésaïe 11, 1-10
Matthieu 3, 1-6
Plus tard… Matthieu 11, 2-5
Une citation pour commencer, qui date de 1979 : « Notre anxiété fait écho à celle du Voyant [de l'Apocalypse] dont nous sommes plus près que ne le furent nos devanciers, y compris ceux qui écrivirent sur lui, singulièrement l'auteur des Origines du christianisme [Renan], lequel eut l'imprudence d'affirmer : "Nous savons que la fin du monde n'est pas aussi proche que le croyaient les illuminés du premier siècle, et que cette fin ne sera pas une catastrophe subite. Elle aura lieu par le froid dans des milliers de siècles…" L'Évangéliste demi-lettré a vu plus loin que son savant commentateur, inféodé aux superstitions modernes. Point faut s'en étonner : à mesure que nous remontons vers la haute antiquité, nous rencontrons des inquiétudes semblables aux nôtres. La philosophie, à ses débuts, eut, mieux que le pressentiment, l'intuition exacte de l'achèvement, de l'expiration du devenir. » (Emil Cioran, Écartèlement, éd. Gallimard, p. 60-61.)
L’actualité, du rapport du GIEC à la COP 25, donne raison plus à Cioran qu'aux savants expliquant que les propos du Nouveau Testament sur la fin du temps sont insupportables, et aux optimistes qui les suivent en nous invitant à poursuivre les affaires en exploitant la planète et en vivant la fête de la consommation « comme au temps de Noé » (Mt 24, 37)… en tout cas pour ceux qui en ont les moyens. La promesse d’Ésaïe que nous avons lue, annonçant de nouveaux cieux et une nouvelle terre « où habite enfin la justice » (2 Pierre 3, 13), où il ne se fait plus « ni tort ni dommage » (És 11, 9) ; cette promesse qui nous enjoint aujourd’hui au combat spirituel, ancré dans cette espérance : « que ton règne vienne », pose notre responsabilité et récuse ipso facto les théories climato-sceptiques — quand bien même on avancerait l’idée de cycles cosmiques du chaud et du froid pour refuser toute responsabilité humaine… Un tel refus est non seulement extrêmement risqué, mais en outre relève de la soumission à Mammon (l’argent comme idole) — en tant que préférant au témoignage de la foi les bénéfices consuméristes, pour ceux qui en ont les moyens, et qui consument en premier lieu la terre, à commencer par appauvrir les plus pauvres, pour un profit toujours plus destructeur.
Nous voici donc au cœur de l'Avent (selon le mot latin « adventus », qui signifie « la venue »), où, après un 1er dimanche qui nous rappelait que tout n'est pas forcément rose, commence à croître la lumière de la promesse, qu'il s'agit de saisir pour le salut du monde, à travers un appel au changement de comportement, pour qu'un autre avenir se dessine pour tous.
De nos jours, l’Avent — comme fête chrétienne — est devenu synonyme de préparation de la fête de la venue de l’enfant Jésus. Mais l’expression « Venue du Christ » reste volontairement ambiguë, parlant à la fois de Noël et des derniers jours — du Jour du Règne de Dieu, temps du Messie qu'annonce le prophète Ésaïe, et que redit l'appel de Jean le Baptiste à un changement de vie, lancé selon les Évangiles après la naissance de Jésus.
Dans l'attente de la venue du Royaume promis, se déploie l'histoire de l'Alliance de Dieu avec les hommes, scellée avec Abraham, mais remontant à l'éternité, annoncée aux origines de l'humanité, Alliance sans cesse renouvelée avec Israël par la fidélité de Dieu, ouverte à toutes les nations, selon la foi chrétienne par la venue du Christ — célébrée à Noël —, et dont les fruits de paix sont annoncés par les prophètes dans l'espérance du Règne de Dieu accompli au dernier jour — « Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel » (És 11, 9).
L’Avent est observé depuis le Ve siècle, apparu à Tours, quand à partir de la fête de saint Martin, le 11 novembre, jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine. Le concile de Mâcon tenu en 581 adopte la pratique de Tours, et bientôt se généralise ce temps de repentance depuis le 11 novembre jusqu’à Noël. Il est également décidé que les cultes se feraient pendant l'Avent de la même façon que lors du Carême, c'est-à-dire comme un temps de repentance et de jeûne. C’est pourquoi durant l'Avent la couleur liturgique, retenue dans notre Église en sa branche luthérienne, sera la même qu’au temps du Carême : le violet.
Au VIe siècle, une liturgie de l’Avent voit aussi le jour à Rome, où le nombre de quatre dimanches se met en place. Dès le VIIIe siècle, le premier dimanche de l’Avent est marqué comme le commencement de l'année liturgique. Les bougies sont le symbole de la lumière qui vient, apportant l'espoir de la paix. Avant l'ère chrétienne, elles étaient déjà signes de lumière et de joie. Pensons à la fête juive de Hanoukka, célébrée cette année en même temps que Noël.
Au XIXe siècle, un pasteur luthérien allemand (Johann Heinrich Wichern) décida d'allumer chaque jour une bougie disposée sur une roue, pour marquer les 24 jours qui précédent Noël. La roue fût remplacée par une couronne de sapin et les bougies réduites à 4. Elles marquent les 4 dimanches qui précédent Noël. Elles symbolisent également les grandes étapes du Salut : la première est le symbole du pardon accordé à l'homme et à la femme au sortir de l’Éden selon la Genèse ; la seconde est le symbole de la foi d'Abraham avec qui est scellée l'Alliance, et des patriarches qui croient au don de la Terre promise ; la troisième est le symbole de la joie de David dont la lignée conduit jusqu'au jour du Royaume, témoignant de la pérennité de l'Alliance et de la promesse ; et la quatrième et dernière bougie est le symbole de l'enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix. Ou encore, elles symbolisent quatre étapes de l'histoire de l'Alliance en sa relecture chrétienne ; la Création, l'Incarnation, le retour à Dieu, la promesse de son Règne.
Une Alliance, qui nous inscrit dans une mission de coopération avec Dieu (2 Co 6, 1) pour conduire ce monde à la porte d'un paradis, où : « le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère, et l’enfant sevré mettra sa main dans la caverne du serpent. »
Où : « il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. En ce jour […] les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. » (Ésaïe 11, 8-10)
Mais rien n'est gagné d'avance de cette mission, de ce combat. D'où l’appel du Baptiste en écho d'Ésaïe : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. […] Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » (Mt 3, 2-3)
Un repentir, un changement de comportement, un aplanissement des sentiers de celui qui vient, annoncé par Ésaïe et que les chrétiens relisent en Jésus. Un changement de vie possible par la confiance en celui qui promet, celui qui a passé Alliance avec nous, et qui enseigne à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés (Jean 13, 34). Il s'est engagé à ne pas nous lâcher, par cette Alliance qui remonte à l'éternité où se fonde l'envoi de l'humanité, et qui se scelle dans la promesse à Abraham pour être élargie à toutes les nations par Jésus, qui octroie l'Esprit pour aller vers tous les peuples selon la promesse d'Ésaïe : « la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent ».
Alors tout devient possible de ce que prône Paul aux Romains pour la réconciliation de tous (Ro 15, 7-9) : « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu […], que les nations glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : c’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom. »
Tel est le fruit de l'Alliance dont l'Avent nous rappelle le déploiement comme mission via le changement que prêchent les prophètes, la techouva, le retour — sans quoi tout pourrait péricliter. Pas besoin d'être grand prophète pour savoir, comme, entre autres, le rappelle Cioran dès 1979, que le monde court à sa perte, d’exploitation des plus pauvres en meurtres sanglants terroristes ou guerriers et en surexploitation des ressources. C'est de cela, de cette fuite en avant mortifère qu'il s’agit de revenir. Faites techouva, faites retour, crie le Baptiste après tous les prophètes, revenez, repentez-vous de cette fuite vers la mort. « J'ai mis devant toi la mort et la vie, choisis la vie afin que tu vives », dit le Deutéronome. C'est où nous sommes aujourd'hui !… Sans perdre de vue la lumière qui pointe, qui déjà nous illumine depuis Noël qui vient, « car un enfant nous est né, un fils nous est donné » (Ésaïe 9, 5).
Ésaïe 35, 1-10 ; Psaume 146 ; Jacques 5, 7-10 ; Matthieu 11, 2-11
Ésaïe 11, 1-10
1 Puis une nouvelle pousse sortira du tronc de Jessé, un rameau sortira de ses racines.
2 L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui : Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel.
3 Il sera inspiré par le respect de l’Éternel ; Il ne jugera point sur l’apparence, Il ne prononcera point sur un ouï-dire.
4 Mais il jugera les pauvres avec justice, Et il arbitrera avec droiture pour les malheureux de la terre ; Il frappera la terre de sa parole comme d’un bâton, Et du souffle de ses lèvres il fera disparaître le méchant.
5 La justice sera la ceinture de ses hanches, Et la fidélité la ceinture de ses reins.
6 Le loup habitera avec l’agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau ; Le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira.
7 La vache et l’ourse auront un même pâturage, Leurs petits un même gîte ; Et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille.
8 Le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère, Et l’enfant sevré mettra sa main dans la caverne du serpent.
9 Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte ; Car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, Comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent.
10 En ce jour, la racine de Jessé sera là comme un drapeau pour les peuples ; Les nations se tourneront vers lui, Et la gloire sera sa demeure.
Matthieu 3, 1-6
1 En ce temps-là parut Jean le Baptiste, prêchant dans le désert de Judée.
2 Il disait : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.
3 Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète, lorsqu’il dit : C’est ici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.
4 Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
5 Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui ;
6 et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.
Plus tard… Matthieu 11, 2-5
2 Or Jean, dans sa prison, avait entendu parler des œuvres du Christ. Il lui envoya demander par ses disciples :
3 « Es-tu “Celui qui doit venir” ou devons-nous en attendre un autre ? »
4 Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez :
5 les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres […]. »
*
Une citation pour commencer, qui date de 1979 : « Notre anxiété fait écho à celle du Voyant [de l'Apocalypse] dont nous sommes plus près que ne le furent nos devanciers, y compris ceux qui écrivirent sur lui, singulièrement l'auteur des Origines du christianisme [Renan], lequel eut l'imprudence d'affirmer : "Nous savons que la fin du monde n'est pas aussi proche que le croyaient les illuminés du premier siècle, et que cette fin ne sera pas une catastrophe subite. Elle aura lieu par le froid dans des milliers de siècles…" L'Évangéliste demi-lettré a vu plus loin que son savant commentateur, inféodé aux superstitions modernes. Point faut s'en étonner : à mesure que nous remontons vers la haute antiquité, nous rencontrons des inquiétudes semblables aux nôtres. La philosophie, à ses débuts, eut, mieux que le pressentiment, l'intuition exacte de l'achèvement, de l'expiration du devenir. » (Emil Cioran, Écartèlement, éd. Gallimard, p. 60-61.)
L’actualité, du rapport du GIEC à la COP 25, donne raison plus à Cioran qu'aux savants expliquant que les propos du Nouveau Testament sur la fin du temps sont insupportables, et aux optimistes qui les suivent en nous invitant à poursuivre les affaires en exploitant la planète et en vivant la fête de la consommation « comme au temps de Noé » (Mt 24, 37)… en tout cas pour ceux qui en ont les moyens. La promesse d’Ésaïe que nous avons lue, annonçant de nouveaux cieux et une nouvelle terre « où habite enfin la justice » (2 Pierre 3, 13), où il ne se fait plus « ni tort ni dommage » (És 11, 9) ; cette promesse qui nous enjoint aujourd’hui au combat spirituel, ancré dans cette espérance : « que ton règne vienne », pose notre responsabilité et récuse ipso facto les théories climato-sceptiques — quand bien même on avancerait l’idée de cycles cosmiques du chaud et du froid pour refuser toute responsabilité humaine… Un tel refus est non seulement extrêmement risqué, mais en outre relève de la soumission à Mammon (l’argent comme idole) — en tant que préférant au témoignage de la foi les bénéfices consuméristes, pour ceux qui en ont les moyens, et qui consument en premier lieu la terre, à commencer par appauvrir les plus pauvres, pour un profit toujours plus destructeur.
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Nous voici donc au cœur de l'Avent (selon le mot latin « adventus », qui signifie « la venue »), où, après un 1er dimanche qui nous rappelait que tout n'est pas forcément rose, commence à croître la lumière de la promesse, qu'il s'agit de saisir pour le salut du monde, à travers un appel au changement de comportement, pour qu'un autre avenir se dessine pour tous.
De nos jours, l’Avent — comme fête chrétienne — est devenu synonyme de préparation de la fête de la venue de l’enfant Jésus. Mais l’expression « Venue du Christ » reste volontairement ambiguë, parlant à la fois de Noël et des derniers jours — du Jour du Règne de Dieu, temps du Messie qu'annonce le prophète Ésaïe, et que redit l'appel de Jean le Baptiste à un changement de vie, lancé selon les Évangiles après la naissance de Jésus.
Dans l'attente de la venue du Royaume promis, se déploie l'histoire de l'Alliance de Dieu avec les hommes, scellée avec Abraham, mais remontant à l'éternité, annoncée aux origines de l'humanité, Alliance sans cesse renouvelée avec Israël par la fidélité de Dieu, ouverte à toutes les nations, selon la foi chrétienne par la venue du Christ — célébrée à Noël —, et dont les fruits de paix sont annoncés par les prophètes dans l'espérance du Règne de Dieu accompli au dernier jour — « Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel » (És 11, 9).
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L’Avent est observé depuis le Ve siècle, apparu à Tours, quand à partir de la fête de saint Martin, le 11 novembre, jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine. Le concile de Mâcon tenu en 581 adopte la pratique de Tours, et bientôt se généralise ce temps de repentance depuis le 11 novembre jusqu’à Noël. Il est également décidé que les cultes se feraient pendant l'Avent de la même façon que lors du Carême, c'est-à-dire comme un temps de repentance et de jeûne. C’est pourquoi durant l'Avent la couleur liturgique, retenue dans notre Église en sa branche luthérienne, sera la même qu’au temps du Carême : le violet.
Au VIe siècle, une liturgie de l’Avent voit aussi le jour à Rome, où le nombre de quatre dimanches se met en place. Dès le VIIIe siècle, le premier dimanche de l’Avent est marqué comme le commencement de l'année liturgique. Les bougies sont le symbole de la lumière qui vient, apportant l'espoir de la paix. Avant l'ère chrétienne, elles étaient déjà signes de lumière et de joie. Pensons à la fête juive de Hanoukka, célébrée cette année en même temps que Noël.
Au XIXe siècle, un pasteur luthérien allemand (Johann Heinrich Wichern) décida d'allumer chaque jour une bougie disposée sur une roue, pour marquer les 24 jours qui précédent Noël. La roue fût remplacée par une couronne de sapin et les bougies réduites à 4. Elles marquent les 4 dimanches qui précédent Noël. Elles symbolisent également les grandes étapes du Salut : la première est le symbole du pardon accordé à l'homme et à la femme au sortir de l’Éden selon la Genèse ; la seconde est le symbole de la foi d'Abraham avec qui est scellée l'Alliance, et des patriarches qui croient au don de la Terre promise ; la troisième est le symbole de la joie de David dont la lignée conduit jusqu'au jour du Royaume, témoignant de la pérennité de l'Alliance et de la promesse ; et la quatrième et dernière bougie est le symbole de l'enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix. Ou encore, elles symbolisent quatre étapes de l'histoire de l'Alliance en sa relecture chrétienne ; la Création, l'Incarnation, le retour à Dieu, la promesse de son Règne.
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Une Alliance, qui nous inscrit dans une mission de coopération avec Dieu (2 Co 6, 1) pour conduire ce monde à la porte d'un paradis, où : « le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère, et l’enfant sevré mettra sa main dans la caverne du serpent. »
Où : « il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte ; car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. En ce jour […] les nations se tourneront vers lui, et la gloire sera sa demeure. » (Ésaïe 11, 8-10)
Mais rien n'est gagné d'avance de cette mission, de ce combat. D'où l’appel du Baptiste en écho d'Ésaïe : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. […] Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. » (Mt 3, 2-3)
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Un repentir, un changement de comportement, un aplanissement des sentiers de celui qui vient, annoncé par Ésaïe et que les chrétiens relisent en Jésus. Un changement de vie possible par la confiance en celui qui promet, celui qui a passé Alliance avec nous, et qui enseigne à nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés (Jean 13, 34). Il s'est engagé à ne pas nous lâcher, par cette Alliance qui remonte à l'éternité où se fonde l'envoi de l'humanité, et qui se scelle dans la promesse à Abraham pour être élargie à toutes les nations par Jésus, qui octroie l'Esprit pour aller vers tous les peuples selon la promesse d'Ésaïe : « la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent ».
Alors tout devient possible de ce que prône Paul aux Romains pour la réconciliation de tous (Ro 15, 7-9) : « Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu […], que les nations glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu’il est écrit : c’est pourquoi je te louerai parmi les nations, et je chanterai à la gloire de ton nom. »
Tel est le fruit de l'Alliance dont l'Avent nous rappelle le déploiement comme mission via le changement que prêchent les prophètes, la techouva, le retour — sans quoi tout pourrait péricliter. Pas besoin d'être grand prophète pour savoir, comme, entre autres, le rappelle Cioran dès 1979, que le monde court à sa perte, d’exploitation des plus pauvres en meurtres sanglants terroristes ou guerriers et en surexploitation des ressources. C'est de cela, de cette fuite en avant mortifère qu'il s’agit de revenir. Faites techouva, faites retour, crie le Baptiste après tous les prophètes, revenez, repentez-vous de cette fuite vers la mort. « J'ai mis devant toi la mort et la vie, choisis la vie afin que tu vives », dit le Deutéronome. C'est où nous sommes aujourd'hui !… Sans perdre de vue la lumière qui pointe, qui déjà nous illumine depuis Noël qui vient, « car un enfant nous est né, un fils nous est donné » (Ésaïe 9, 5).
RP,
Châtellerault, 2e dimanche de l'Avent, 8/12/19
Poitiers, 3e dimanche de l'Avent, 15/12/19
Châtellerault, 2e dimanche de l'Avent, 8/12/19
Poitiers, 3e dimanche de l'Avent, 15/12/19
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