Exode 22, 20-26 ; Psaume 18 ; 1 Thessaloniciens 1, 5-10 ; Matthieu 22, 34-40
Matthieu 22, 34-40
Aimer Dieu et le prochain. Voilà qui nous conduit au cœur de notre actualité tragique : Dieu, nul ne l’a jamais vu et donc prétendre l’aimer implique reconnaître la valeur infinie de chacune et chacun, faits à son image, en qui uniquement il nous est présenté, et pas dans la façon dont on s’en fait une idole. (« Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? » 1 Jn 4, 20). Ce résumé de la Loi, aimer Dieu et le prochain, est un classique. La question pour les pharisiens est de voir si Jésus le sait. Il vient de donner aux sadducéens, sur la résurrection des morts, une argumentation qui est exactement la même que celle des pharisiens. Alors ils veulent pousser plus loin, voir jusqu’à quel point il connaît l’enseignement biblique. Ils le mettent donc à l’épreuve… (Plutôt que lui « tendre un piège » comme le disent beaucoup de traductions. Ce n’est pas piéger quelqu’un que le questionner sur le cœur des choses.) Question centrale donc : quel est le premier commandement ? Et, réponse de Jésus, il rappelle ce qu’en dit la Loi : l’accord est total avec les pharisiens.
Ce faisant, on est aussi au cœur de la justification par la foi seule — rappelée en ce dimanche de commémoration la Réformation —, qui fonde dans le premier commandement l’accomplissement de tous les autres, selon Luther, dans le Traité de la Liberté du chrétien :
« Car, écrit-il, il n’est pas possible d’honorer Dieu sans lui reconnaître la véracité et toutes les qualités, comme il les possède d’ailleurs vraiment. C’est ce que ne fait aucune bonne œuvre, mais seule le fait la foi du cœur.
Aussi est-ce en elle seule que l’homme devient juste et satisfait aux exigences de tous les commandements. Car celui qui satisfait aux exigences du premier et du plus important d’entre les commandements satisfera sûrement et aisément aux exigences de tous les autres commandements. »
Du premier commandement découlent, via le second, tous les autres. Ainsi le rappelle Paul :
Romains 14, 8-10
Pour illustrer combien l’accord est profond entre Jésus et l’enseignement pharisien, rappelons une petite histoire donnée dans le judaïsme rabbinique et pharisien, sur le cœur du sens du temple d’où sourd le cœur de la Loi de Dieu…
« Le roi Salomon avait hérité de son père David de grandes richesses qu'il avait su, grâce à la sagesse de son gouvernement, faire prospérer. Chacun de ses desseins était toujours mené à bien, et sa gloire se répandait dans le monde entier. Mais, au fond de son cœur, Salomon demeurait attristé.
"À quoi me servent tous ces trésors, si les années s'écoulent sans que soit remplie la promesse faite à mon père ? pensait-il avec amertume. J'ai fait édifier des dizaines de palais, mais le Temple en l'honneur de Dieu n'est toujours pas bâti. Le Seigneur m'est témoin que ce n'est pas mauvaise volonté de ma part si j'en diffère la construction. Comment cependant reconnaîtrais-je l'emplacement qui lui convient le mieux ? La terre d'Israël est tout entière sainte, mais le sol où s'élèveront les murs du Temple devrait être le plus précieux à Dieu."
Une nuit, Salomon songeait de nouveau à l'emplacement où il devait construire l'édifice. Son ancienne promesse lui pesait, et c'est en vain qu'il cherchait le sommeil. À minuit, ne dormant toujours pas, il décida de se lever et d'aller faire un tour. Il s'habilla rapidement et, sans bruit, afin de n'être pas vu des serviteurs, il se glissa hors du palais.
Il marcha dans Jérusalem endormie, passa à proximité de vastes jardins et de bosquets qui murmuraient dans le vent et arriva finalement au pied du mont Moria. C'était juste après la moisson, et sur le flanc sud de la montagne se dressaient des gerbes de blé coupé.
Salomon s'adossa au tronc d'un olivier, ferma les yeux et dans son esprit se mirent à défiler les lieux les plus divers de son royaume. Il revit des collines, des vallées et des bois qui lui avaient semblé destinés au Temple, ainsi que des dizaines d'autres lieux où il était arrivé plein d'espoir, mais qu'il avait quittés déçu.
Soudain Salomon entendit des pas. Il ouvrit les yeux et aperçut dans le clair de lune un homme portant dans ses bras une gerbe de blé. "Un voleur !" pensa-t-il tout de suite.
Il s'apprêtait à sortir de sa cachette, dans l'ombre de l'arbre, mais se ravisa au dernier moment. "Attendons plutôt de voir ce que l'homme mijote", se dit-il.
Le visiteur nocturne travaillait vite et sans bruit. Il déposa la gerbe au bord du champ voisin, puis retourna en chercher d'autres, et continua ainsi jusqu'à ce qu'il eût cinquante gerbes. Puis, jetant un coup d’œil hésitant autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait vu, il s'en alla.
— "Charmant voisin, pensa Salomon. Le propriétaire du champ ne sait sans doute pas pourquoi sa moisson diminue la nuit."
Mais il n'eut pas le temps de réfléchir à la façon de punir le voleur : déjà, non loin de l'olivier sous lequel il se trouvait, un autre homme arrivait. Il contourna les deux champs prudemment et, croyant être seul, prit une gerbe de blé qu'il emporta sur l'autre champ.
Il fit exactement comme le premier visiteur nocturne, si ce n'est qu'il portait le blé en sens inverse. Il reprit ainsi les cinquante gerbes, et repartit sans bruit.
"Ces voisins ne sont pas meilleurs l'un que l'autre, se dit Salomon. Je pensais qu'il n'y en avait qu'un qui volait, mais en fait le voleur lui-même est volé."
Dès le lendemain, Salomon convoqua les deux propriétaires des champs. Il fit attendre le plus âgé dans une pièce contiguë et interrogea le plus jeune sévèrement : — Dis-moi de quel droit tu prends le blé du champ de ton voisin. L'homme regarda Salomon avec surprise, et rougit de honte : — Seigneur, répondit-il, jamais je ne me permettrais pareille chose. Le blé que je transporte m'appartient, et je le dépose sur le champ de mon frère. Je souhaitais que personne ne le sache, mais puisque j'ai été surpris, je te dirai la vérité. Mon frère et moi avons hérité de notre père un champ qui fut partagé en deux moitiés égales, bien que lui soit marié et ait trois enfants, alors que moi je vis seul. Mon frère a besoin de plus de froment que moi, mais il n'accepte pas que je lui donne le moindre épi. C'est pourquoi je lui apporte secrètement les gerbes. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin. Salomon fit passer l'homme dans la pièce contiguë et appela le propriétaire du second champ : — Pourquoi voles-tu ton voisin ? s'enquit-il d'un ton rude. Je sais que tu lui prends du blé pendant la nuit.
— Dieu me garde de faire pareille chose, protesta l'homme, horrifié. C'est en vérité tout le contraire, Salomon. Mon frère et moi avons hérité de notre père deux parts égales d’un champ ; mais, dans mon travail, je suis aidé par ma femme et mes trois enfants, tandis que lui est seul. Il doit faire venir le faucheur, le lieur et le batteur, de sorte qu'il perd plus d'argent que moi et sera plus tôt dans le besoin. Il ne veut pas accepter de moi un seul grain de blé ; c'est pourquoi je lui apporte au moins ces quelques gerbes en secret. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin.
Alors Salomon rappela le premier homme et, serrant avec émotion les deux frères dans ses bras, il dit : — J'ai vu bien des choses dans ma vie, mais jamais je n'ai rencontré de frères aussi désintéressés que vous. Pendant des années, vous vous êtes témoigné une bonté réciproque, que vous avez gardée secrète. Je tiens à vous exprimer toute mon affection et vous prie de me pardonner de vous avoir soupçonnés d'être des voleurs, quand vous êtes les hommes les plus nobles de la terre. À présent, j'ai une prière à vous adresser. Vendez-moi vos champs, que je fasse construire sur ce sol sanctifié par l'amour fraternel le Temple de Dieu. Aucun lieu n'en est plus digne, nulle part le Temple ne trouvera de fondements plus solides.
Les frères accédèrent volontiers au vœu de Salomon. Il lui laissèrent leur champ, et le roi d'Israël les en récompensa richement. En échange, il leur donna des terres plus fertiles et plus vastes, et fit annoncer dans tout le pays que l'emplacement pour le Temple de Dieu avait été trouvé. » (D’après Contes juifs, éditions Grund).
Le propos de Paul : « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres » a tout d’un commentaire de ce conte… Se mettre à la place d’autrui (en ces temps si sombres, mettons-nous à la place de la famille, de l’enfant de 5 ans de M. Paty, assassiné pour avoir enseigné la liberté d’expression) ; se mettre à la place d’autrui, comme Jésus, alors même qu’il était en croix, moqué, pire qu’une caricature, a pardonné la moquerie et a refusé que ses disciples le vengent (leur enseignant de se mettre à la place de ceux qui auraient pu être leurs victimes)…
Luc 23, 34-35
Luc 9, 53-55
L’Esprit du Dieu-amour est celui du serviteur souffrant et humilié, dont on se moque ; lui se confie en Dieu, jamais ne se venge, aime, jusqu’à ses ennemis, et pardonne.
Matthieu 22, 34-40
34 Apprenant qu’il avait fermé la bouche aux Sadducéens, les Pharisiens se réunirent.
35 Et l’un d’eux, un légiste, lui demanda pour l’éprouver :
36 "Maître, quel est le grand commandement dans la Loi ?"
37 Jésus lui déclara : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.
38 C’est là le grand, le premier commandement.
39 Un second est aussi important : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes."
*
Aimer Dieu et le prochain. Voilà qui nous conduit au cœur de notre actualité tragique : Dieu, nul ne l’a jamais vu et donc prétendre l’aimer implique reconnaître la valeur infinie de chacune et chacun, faits à son image, en qui uniquement il nous est présenté, et pas dans la façon dont on s’en fait une idole. (« Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur ; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? » 1 Jn 4, 20). Ce résumé de la Loi, aimer Dieu et le prochain, est un classique. La question pour les pharisiens est de voir si Jésus le sait. Il vient de donner aux sadducéens, sur la résurrection des morts, une argumentation qui est exactement la même que celle des pharisiens. Alors ils veulent pousser plus loin, voir jusqu’à quel point il connaît l’enseignement biblique. Ils le mettent donc à l’épreuve… (Plutôt que lui « tendre un piège » comme le disent beaucoup de traductions. Ce n’est pas piéger quelqu’un que le questionner sur le cœur des choses.) Question centrale donc : quel est le premier commandement ? Et, réponse de Jésus, il rappelle ce qu’en dit la Loi : l’accord est total avec les pharisiens.
Ce faisant, on est aussi au cœur de la justification par la foi seule — rappelée en ce dimanche de commémoration la Réformation —, qui fonde dans le premier commandement l’accomplissement de tous les autres, selon Luther, dans le Traité de la Liberté du chrétien :
« Car, écrit-il, il n’est pas possible d’honorer Dieu sans lui reconnaître la véracité et toutes les qualités, comme il les possède d’ailleurs vraiment. C’est ce que ne fait aucune bonne œuvre, mais seule le fait la foi du cœur.
Aussi est-ce en elle seule que l’homme devient juste et satisfait aux exigences de tous les commandements. Car celui qui satisfait aux exigences du premier et du plus important d’entre les commandements satisfera sûrement et aisément aux exigences de tous les autres commandements. »
Du premier commandement découlent, via le second, tous les autres. Ainsi le rappelle Paul :
Romains 14, 8-10
8 Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car qui aime les autres a rempli la loi.
9 En effet, les commandements : Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
10 L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc la plénitude de la loi.
*
Pour illustrer combien l’accord est profond entre Jésus et l’enseignement pharisien, rappelons une petite histoire donnée dans le judaïsme rabbinique et pharisien, sur le cœur du sens du temple d’où sourd le cœur de la Loi de Dieu…
« Le roi Salomon avait hérité de son père David de grandes richesses qu'il avait su, grâce à la sagesse de son gouvernement, faire prospérer. Chacun de ses desseins était toujours mené à bien, et sa gloire se répandait dans le monde entier. Mais, au fond de son cœur, Salomon demeurait attristé.
"À quoi me servent tous ces trésors, si les années s'écoulent sans que soit remplie la promesse faite à mon père ? pensait-il avec amertume. J'ai fait édifier des dizaines de palais, mais le Temple en l'honneur de Dieu n'est toujours pas bâti. Le Seigneur m'est témoin que ce n'est pas mauvaise volonté de ma part si j'en diffère la construction. Comment cependant reconnaîtrais-je l'emplacement qui lui convient le mieux ? La terre d'Israël est tout entière sainte, mais le sol où s'élèveront les murs du Temple devrait être le plus précieux à Dieu."
Une nuit, Salomon songeait de nouveau à l'emplacement où il devait construire l'édifice. Son ancienne promesse lui pesait, et c'est en vain qu'il cherchait le sommeil. À minuit, ne dormant toujours pas, il décida de se lever et d'aller faire un tour. Il s'habilla rapidement et, sans bruit, afin de n'être pas vu des serviteurs, il se glissa hors du palais.
Il marcha dans Jérusalem endormie, passa à proximité de vastes jardins et de bosquets qui murmuraient dans le vent et arriva finalement au pied du mont Moria. C'était juste après la moisson, et sur le flanc sud de la montagne se dressaient des gerbes de blé coupé.
Salomon s'adossa au tronc d'un olivier, ferma les yeux et dans son esprit se mirent à défiler les lieux les plus divers de son royaume. Il revit des collines, des vallées et des bois qui lui avaient semblé destinés au Temple, ainsi que des dizaines d'autres lieux où il était arrivé plein d'espoir, mais qu'il avait quittés déçu.
Soudain Salomon entendit des pas. Il ouvrit les yeux et aperçut dans le clair de lune un homme portant dans ses bras une gerbe de blé. "Un voleur !" pensa-t-il tout de suite.
Il s'apprêtait à sortir de sa cachette, dans l'ombre de l'arbre, mais se ravisa au dernier moment. "Attendons plutôt de voir ce que l'homme mijote", se dit-il.
Le visiteur nocturne travaillait vite et sans bruit. Il déposa la gerbe au bord du champ voisin, puis retourna en chercher d'autres, et continua ainsi jusqu'à ce qu'il eût cinquante gerbes. Puis, jetant un coup d’œil hésitant autour de lui pour s'assurer que personne ne l'avait vu, il s'en alla.
— "Charmant voisin, pensa Salomon. Le propriétaire du champ ne sait sans doute pas pourquoi sa moisson diminue la nuit."
Mais il n'eut pas le temps de réfléchir à la façon de punir le voleur : déjà, non loin de l'olivier sous lequel il se trouvait, un autre homme arrivait. Il contourna les deux champs prudemment et, croyant être seul, prit une gerbe de blé qu'il emporta sur l'autre champ.
Il fit exactement comme le premier visiteur nocturne, si ce n'est qu'il portait le blé en sens inverse. Il reprit ainsi les cinquante gerbes, et repartit sans bruit.
"Ces voisins ne sont pas meilleurs l'un que l'autre, se dit Salomon. Je pensais qu'il n'y en avait qu'un qui volait, mais en fait le voleur lui-même est volé."
Dès le lendemain, Salomon convoqua les deux propriétaires des champs. Il fit attendre le plus âgé dans une pièce contiguë et interrogea le plus jeune sévèrement : — Dis-moi de quel droit tu prends le blé du champ de ton voisin. L'homme regarda Salomon avec surprise, et rougit de honte : — Seigneur, répondit-il, jamais je ne me permettrais pareille chose. Le blé que je transporte m'appartient, et je le dépose sur le champ de mon frère. Je souhaitais que personne ne le sache, mais puisque j'ai été surpris, je te dirai la vérité. Mon frère et moi avons hérité de notre père un champ qui fut partagé en deux moitiés égales, bien que lui soit marié et ait trois enfants, alors que moi je vis seul. Mon frère a besoin de plus de froment que moi, mais il n'accepte pas que je lui donne le moindre épi. C'est pourquoi je lui apporte secrètement les gerbes. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin. Salomon fit passer l'homme dans la pièce contiguë et appela le propriétaire du second champ : — Pourquoi voles-tu ton voisin ? s'enquit-il d'un ton rude. Je sais que tu lui prends du blé pendant la nuit.
— Dieu me garde de faire pareille chose, protesta l'homme, horrifié. C'est en vérité tout le contraire, Salomon. Mon frère et moi avons hérité de notre père deux parts égales d’un champ ; mais, dans mon travail, je suis aidé par ma femme et mes trois enfants, tandis que lui est seul. Il doit faire venir le faucheur, le lieur et le batteur, de sorte qu'il perd plus d'argent que moi et sera plus tôt dans le besoin. Il ne veut pas accepter de moi un seul grain de blé ; c'est pourquoi je lui apporte au moins ces quelques gerbes en secret. À moi, elles ne manquent pas, tandis que lui en a besoin.
Alors Salomon rappela le premier homme et, serrant avec émotion les deux frères dans ses bras, il dit : — J'ai vu bien des choses dans ma vie, mais jamais je n'ai rencontré de frères aussi désintéressés que vous. Pendant des années, vous vous êtes témoigné une bonté réciproque, que vous avez gardée secrète. Je tiens à vous exprimer toute mon affection et vous prie de me pardonner de vous avoir soupçonnés d'être des voleurs, quand vous êtes les hommes les plus nobles de la terre. À présent, j'ai une prière à vous adresser. Vendez-moi vos champs, que je fasse construire sur ce sol sanctifié par l'amour fraternel le Temple de Dieu. Aucun lieu n'en est plus digne, nulle part le Temple ne trouvera de fondements plus solides.
Les frères accédèrent volontiers au vœu de Salomon. Il lui laissèrent leur champ, et le roi d'Israël les en récompensa richement. En échange, il leur donna des terres plus fertiles et plus vastes, et fit annoncer dans tout le pays que l'emplacement pour le Temple de Dieu avait été trouvé. » (D’après Contes juifs, éditions Grund).
Le propos de Paul : « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres » a tout d’un commentaire de ce conte… Se mettre à la place d’autrui (en ces temps si sombres, mettons-nous à la place de la famille, de l’enfant de 5 ans de M. Paty, assassiné pour avoir enseigné la liberté d’expression) ; se mettre à la place d’autrui, comme Jésus, alors même qu’il était en croix, moqué, pire qu’une caricature, a pardonné la moquerie et a refusé que ses disciples le vengent (leur enseignant de se mettre à la place de ceux qui auraient pu être leurs victimes)…
Luc 23, 34-35
34 Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.
35 Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus.
Luc 9, 53-55
55 [Un village de Samaritains] ne le reçut pas, parce qu'il se dirigeait sur Jérusalem.
54 Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?
55 Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant : Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés.
L’Esprit du Dieu-amour est celui du serviteur souffrant et humilié, dont on se moque ; lui se confie en Dieu, jamais ne se venge, aime, jusqu’à ses ennemis, et pardonne.
RP, Poitiers, 25/10/20 — Dimanche de la Réformation
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