Ésaïe 55, 1-11 ; Ésaïe 12 ; 1 Jean 5, 1-9 ; Marc 1, 7-11
Ésaïe 55
Marc 1, 7-11
« Ainsi se comporte ma parole du moment qu’elle sort de ma bouche : elle ne retourne pas vers moi sans résultat » (Es 55, 10). Et au bout du compte, un résultat heureux : joie, paix, acclamations, réconciliation de la création entière — à commencer par celle d’Israël, puis des nations.
Quels que soient les malheurs concrets que traverse le peuple à ce moment-là, le texte passe d'emblée à leur enracinement éternel, à ce qu'ils se situent en vis-à-vis d'une promesse de consolation éternelle. Face à un vis-à-vis qui crée une soif et une faim dont l'assouvissement ne s'achète pas, une soif et une faim que rien ne peut assouvir en fait, sinon Celui dont cette soif dit le manque.
Une soif et une faim qui s'inscrivent dans une mystique nuptiale et amoureuse. « Le ch. 55 prolonge le ch. 54 » écrit une note de la TOB 2010 (sic). Cela peut sembler être une tautologie. Mais il s’agit au ch. 55 d'une application au peuple, concrétisation de ce que proclame le ch. 54 sur Jérusalem. J'ajoute que comme le ch. 55 prolonge le ch. 54, le ch. 54 prolonge le ch. 53, sur le serviteur souffrant, qui n'est jamais nommé : on ne sait pas qui c'est, ce qui à être attentif, renvoie à celui qui se cache derrière, le Dieu dont on ne connaît que ce qu'il dévoile en le cachant, le Dieu que nul n'a jamais vu, au point que celui qui le fait connaître, enseigne qu'il nous est avantageux qu'il s'en aille, sans quoi l'Esprit saint, présence intime de ce Dieu, ne viendra pas ! Cette présence intime de l'Esprit saint que les mystiques ont assimilé à un mariage spirituel…
Une présence intime dont Ésaïe nous dit le manque, qui ne peut se fonder que dans une union avec Dieu.
Le baptême de Jean, renvoyant aux grandes traversées historiques des exodes et des retours d’exil, redit ce manque, appelant au retour à Dieu — comme on revenait d’exil en traversant forcément le Jourdain, vers la Terre-symbole de la Présence du Dieu dont on manque. Après ces exils, fruits de catastrophes qui ont marqué les mémoires en Israël, vient le retour, signifié à travers le Jourdain, comme un baptême de « retour », et, donc, en vérité de retour à Dieu, de « repentance » : ainsi se présente le baptême de Jean.
Ce faisant, le baptême de Jésus par Jean renvoie à quelque chose de profondément inscrit, derrière nos manques, dans nos angoisses. Le Jourdain, rappel de l'exil à Babylone, puis du retour. Rappel de l'exil au pays de Pharaon aussi, puis de l'Exode, « nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer », écrit Paul (1 Co 10, 1-2). Jésus descendant dans l'eau du Jourdain, est descendu aussi dans l'Égypte de nos esclavages (« j'ai appelé mon fils hors d'Égypte », écrit Matthieu, ch. 2 v. 15, citant le prophète Osée, ch. 11 v. 1). Et, au-delà, référence à cette dimension plus enfouie encore dans l'allusion au déluge. Il est descendu avec nous au cœur de nos peurs les plus enfouies, au cœur de nos détresses, au cœur du déluge de nos manques et de nos morts, mais il y est descendu pour nous en faire remonter, pour donner un sens à tout ce qui ne semble que vide et manque, un sens porté par l’Esprit de Dieu, le souffle de Dieu qui renouvelle sa présence intime.
Cette descente de Jésus au séjour des morts, annoncée à son baptême, profile le trajet qui sera celui de son ministère, et qui débouche sur ce qu'il annonce en ces termes : l'autre « baptême dont je dois être baptisé », qui est sa mort (Mc 10, 39 ; Lc 12, 50) — cf. 1 Pierre 3, 18-21 :
Le rapport entre baptême et déluge, autour de la plongée du Christ dans notre chaos, se précise bien. C’est sans doute tout le sens de la descente aux enfers de ce passage de 1 Pierre, qu’un Calvin considère comme concernant essentiellement l’agonie à Gethsémané.
Ainsi, la mort du Christ est bien un élément de sa plongée dans notre enfer et nos manques d’ici-bas, annoncée à son baptême.
Le Christ plongeant au plus bas de l’humanité, au cœur d'un déluge, mais assoiffé (« J'ai soif », dit-il au moment de sa mort — Jean 19, 28), au cœur du manque de Dieu, tel est le signe de la solidarité avec chacune et chacun de nous jusqu'au cœur chaotique de son manque, marqué par la présence de cet autre signe, la colombe, rappel de la fin du déluge, et signe de l’Esprit de Dieu, planant d'abord au dessus des eaux, puis qui va donner forme au chaos. Le baptême de Jésus dit aussi cela, en nous conduisant d'abord à une parole terrible sur nous-mêmes, nous-mêmes, humanité.
Car pourquoi se soumettre à ce signe de repentir qu'est le baptême de Jean pour un homme qui n'a pas à se repentir, Jésus ?! Dans ce baptême de repentir Jésus nous rejoint jusqu'en ce que nous, voire nos prières, avons de plus trouble, il se repent de nos péchés. Il se solidarise avec nous à ce point !
Voilà qui nous conduit dès lors très loin dans le tragique de notre condition… — pour nous en faire enfin sortir : c’est la bonne nouvelle que porte pour nous Jésus à son baptême.
Mais en vis-à-vis de cela, en deçà de cela, parlant de repentir, nous sommes renvoyés à la parole la plus terrible prononcée par la Bible à propos de l’humanité : Genèse 6, 6 : « le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre. » Parole qui précède et origine le déluge.
Dieu « se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre » ! Dieu ne s’est pas repenti d’avoir fait les cafards, les crocodiles, les requins et autres animaux redoutables, mais l’homme ! — Un repentir tel qu'il débouche sur l’engloutissement du déluge !
Où l’on trouve peut-être les protestations de Job ! — auquel Dieu répond, justement, qu’il a aussi créé les Léviathan, Béhémoth et autres monstres.
Quant à l’homme, il aurait peut-être fallu y penser avant, avant de le créer, plutôt que de se repentir après, semble dire Job, et avec lui Jérémie, et pas mal d’autres dans l’histoire : il aurait mieux valu que je ne naisse pas ! — disent-ils ! Parole insensée, parole de révolté !
Parole de sagesse aussi, selon l’Ecclésiaste : « L’avorton, celui qui n’a pas vu le jour, vaut mieux que celui qui ne se rassasie pas de bonheur » (Ecc 6, 3), mais qui à la place ne voit que le malheur qui se vit sous le soleil !
Eh bien c’est au cœur de ce chaos-là, au cœur de ce drame, que Jésus nous rejoint par son baptême, début d’un ministère qui à vue humaine laisse à se demander si la vie de cet homme, Jésus, valait bien d’être vécue ! — pour se terminer comme elle s’est terminée…
Puis Jésus remonta de l’eau, dit alors l’évangile… les cieux se déchirant et l’Esprit, comme une colombe, descendant sur lui. Tandis que des cieux vint une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. » Or cette proclamation céleste se produit au moment où Jésus vient de marquer sa solidarité avec toute l'humanité. Il est, à ce moment, chacune et chacun de nous, renouvelant pour chacune et chacun l'appel du prophète Ésaïe : « Ô vous tous qui êtes assoiffés, venez vers les eaux ».
Ésaïe 55
1 Ô vous tous qui êtes assoiffés, venez vers les eaux,
même celui qui n’a pas d’argent, venez !
Demandez du grain, et mangez ; venez et buvez !
– sans argent, sans paiement –
du vin et du lait.
2 A quoi bon dépenser
votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez donc, écoutez-moi, et mangez ce qui est bon ;
que vous trouviez votre jouissance dans des mets savoureux :
3 tendez l’oreille, venez vers moi,
écoutez et vous vivrez.
Je conclurai avec vous une alliance perpétuelle,
oui, je maintiendrai les bienfaits de David.
4 Voici : j’avais fait de lui un témoin pour les clans,
un chef et une autorité pour les populations.
5 Voici : une nation que tu ne connais pas,
tu l’appelleras,
et une nation qui ne te connaît pas courra vers toi,
du fait que le SEIGNEUR est ton Dieu,
oui, à cause du Saint d’Israël, qui t’a donné sa splendeur.
6 Recherchez le SEIGNEUR puisqu’il se laisse trouver,
appelez-le, puisqu’il est proche.
7 Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme malfaisant, ses pensées.
Qu’il retourne vers le SEIGNEUR,
qui lui manifestera sa tendresse,
vers notre Dieu,
qui pardonne abondamment.
8 C’est que vos pensées ne sont pas mes pensées
et mes chemins ne sont pas vos chemins
– oracle du SEIGNEUR.
9 C’est que les cieux sont hauts, par rapport à la terre :
ainsi mes chemins sont hauts, par rapport à vos chemins,
et mes pensées, par rapport à vos pensées.
10 C’est que, comme descend la pluie
ou la neige, du haut des cieux,
et comme elle ne retourne pas là-haut
sans avoir saturé la terre,
sans l’avoir fait enfanter et bourgeonner,
sans avoir donné semence au semeur
et nourriture à celui qui mange,
11 ainsi se comporte ma parole
du moment qu’elle sort de ma bouche :
elle ne retourne pas vers moi sans résultat,
sans avoir exécuté ce qui me plaît
et fait aboutir ce pour quoi je l’avais envoyée.
Marc 1, 7-11
7 [Jean] proclamait : « Celui qui est plus fort que moi vient après moi, et je ne suis pas digne, en me courbant, de délier la lanière de ses sandales.
8 Moi, je vous ai baptisés d’eau, mais lui vous baptisera d’Esprit Saint. »
9 Or, en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain.
10 A l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit, comme une colombe, descendre sur lui.
11 Et des cieux vint une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. »
*
« Ainsi se comporte ma parole du moment qu’elle sort de ma bouche : elle ne retourne pas vers moi sans résultat » (Es 55, 10). Et au bout du compte, un résultat heureux : joie, paix, acclamations, réconciliation de la création entière — à commencer par celle d’Israël, puis des nations.
Quels que soient les malheurs concrets que traverse le peuple à ce moment-là, le texte passe d'emblée à leur enracinement éternel, à ce qu'ils se situent en vis-à-vis d'une promesse de consolation éternelle. Face à un vis-à-vis qui crée une soif et une faim dont l'assouvissement ne s'achète pas, une soif et une faim que rien ne peut assouvir en fait, sinon Celui dont cette soif dit le manque.
Une soif et une faim qui s'inscrivent dans une mystique nuptiale et amoureuse. « Le ch. 55 prolonge le ch. 54 » écrit une note de la TOB 2010 (sic). Cela peut sembler être une tautologie. Mais il s’agit au ch. 55 d'une application au peuple, concrétisation de ce que proclame le ch. 54 sur Jérusalem. J'ajoute que comme le ch. 55 prolonge le ch. 54, le ch. 54 prolonge le ch. 53, sur le serviteur souffrant, qui n'est jamais nommé : on ne sait pas qui c'est, ce qui à être attentif, renvoie à celui qui se cache derrière, le Dieu dont on ne connaît que ce qu'il dévoile en le cachant, le Dieu que nul n'a jamais vu, au point que celui qui le fait connaître, enseigne qu'il nous est avantageux qu'il s'en aille, sans quoi l'Esprit saint, présence intime de ce Dieu, ne viendra pas ! Cette présence intime de l'Esprit saint que les mystiques ont assimilé à un mariage spirituel…
Une présence intime dont Ésaïe nous dit le manque, qui ne peut se fonder que dans une union avec Dieu.
*
Le baptême de Jean, renvoyant aux grandes traversées historiques des exodes et des retours d’exil, redit ce manque, appelant au retour à Dieu — comme on revenait d’exil en traversant forcément le Jourdain, vers la Terre-symbole de la Présence du Dieu dont on manque. Après ces exils, fruits de catastrophes qui ont marqué les mémoires en Israël, vient le retour, signifié à travers le Jourdain, comme un baptême de « retour », et, donc, en vérité de retour à Dieu, de « repentance » : ainsi se présente le baptême de Jean.
Ce faisant, le baptême de Jésus par Jean renvoie à quelque chose de profondément inscrit, derrière nos manques, dans nos angoisses. Le Jourdain, rappel de l'exil à Babylone, puis du retour. Rappel de l'exil au pays de Pharaon aussi, puis de l'Exode, « nos pères ont tous été sous la nuée, qu’ils ont tous passé au travers de la mer, qu’ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer », écrit Paul (1 Co 10, 1-2). Jésus descendant dans l'eau du Jourdain, est descendu aussi dans l'Égypte de nos esclavages (« j'ai appelé mon fils hors d'Égypte », écrit Matthieu, ch. 2 v. 15, citant le prophète Osée, ch. 11 v. 1). Et, au-delà, référence à cette dimension plus enfouie encore dans l'allusion au déluge. Il est descendu avec nous au cœur de nos peurs les plus enfouies, au cœur de nos détresses, au cœur du déluge de nos manques et de nos morts, mais il y est descendu pour nous en faire remonter, pour donner un sens à tout ce qui ne semble que vide et manque, un sens porté par l’Esprit de Dieu, le souffle de Dieu qui renouvelle sa présence intime.
Cette descente de Jésus au séjour des morts, annoncée à son baptême, profile le trajet qui sera celui de son ministère, et qui débouche sur ce qu'il annonce en ces termes : l'autre « baptême dont je dois être baptisé », qui est sa mort (Mc 10, 39 ; Lc 12, 50) — cf. 1 Pierre 3, 18-21 :
18 Le Christ lui-même a souffert pour les péchés, une fois pour toutes, lui juste pour les injustes, afin de vous présenter à Dieu, lui mis à mort en sa chair, mais rendu à la vie par l’Esprit.
19 C’est alors qu’il est allé prêcher même aux esprits en prison,
20 aux rebelles d’autrefois, quand se prolongeait la patience de Dieu aux jours où Noé construisait l’arche, dans laquelle peu de gens, huit personnes, furent sauvés par l’eau.
21 C’était l’image du baptême qui vous sauve maintenant.
Le rapport entre baptême et déluge, autour de la plongée du Christ dans notre chaos, se précise bien. C’est sans doute tout le sens de la descente aux enfers de ce passage de 1 Pierre, qu’un Calvin considère comme concernant essentiellement l’agonie à Gethsémané.
Ainsi, la mort du Christ est bien un élément de sa plongée dans notre enfer et nos manques d’ici-bas, annoncée à son baptême.
Le Christ plongeant au plus bas de l’humanité, au cœur d'un déluge, mais assoiffé (« J'ai soif », dit-il au moment de sa mort — Jean 19, 28), au cœur du manque de Dieu, tel est le signe de la solidarité avec chacune et chacun de nous jusqu'au cœur chaotique de son manque, marqué par la présence de cet autre signe, la colombe, rappel de la fin du déluge, et signe de l’Esprit de Dieu, planant d'abord au dessus des eaux, puis qui va donner forme au chaos. Le baptême de Jésus dit aussi cela, en nous conduisant d'abord à une parole terrible sur nous-mêmes, nous-mêmes, humanité.
Car pourquoi se soumettre à ce signe de repentir qu'est le baptême de Jean pour un homme qui n'a pas à se repentir, Jésus ?! Dans ce baptême de repentir Jésus nous rejoint jusqu'en ce que nous, voire nos prières, avons de plus trouble, il se repent de nos péchés. Il se solidarise avec nous à ce point !
Voilà qui nous conduit dès lors très loin dans le tragique de notre condition… — pour nous en faire enfin sortir : c’est la bonne nouvelle que porte pour nous Jésus à son baptême.
Mais en vis-à-vis de cela, en deçà de cela, parlant de repentir, nous sommes renvoyés à la parole la plus terrible prononcée par la Bible à propos de l’humanité : Genèse 6, 6 : « le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre. » Parole qui précède et origine le déluge.
Dieu « se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre » ! Dieu ne s’est pas repenti d’avoir fait les cafards, les crocodiles, les requins et autres animaux redoutables, mais l’homme ! — Un repentir tel qu'il débouche sur l’engloutissement du déluge !
Où l’on trouve peut-être les protestations de Job ! — auquel Dieu répond, justement, qu’il a aussi créé les Léviathan, Béhémoth et autres monstres.
Quant à l’homme, il aurait peut-être fallu y penser avant, avant de le créer, plutôt que de se repentir après, semble dire Job, et avec lui Jérémie, et pas mal d’autres dans l’histoire : il aurait mieux valu que je ne naisse pas ! — disent-ils ! Parole insensée, parole de révolté !
Parole de sagesse aussi, selon l’Ecclésiaste : « L’avorton, celui qui n’a pas vu le jour, vaut mieux que celui qui ne se rassasie pas de bonheur » (Ecc 6, 3), mais qui à la place ne voit que le malheur qui se vit sous le soleil !
Eh bien c’est au cœur de ce chaos-là, au cœur de ce drame, que Jésus nous rejoint par son baptême, début d’un ministère qui à vue humaine laisse à se demander si la vie de cet homme, Jésus, valait bien d’être vécue ! — pour se terminer comme elle s’est terminée…
*
Puis Jésus remonta de l’eau, dit alors l’évangile… les cieux se déchirant et l’Esprit, comme une colombe, descendant sur lui. Tandis que des cieux vint une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. » Or cette proclamation céleste se produit au moment où Jésus vient de marquer sa solidarité avec toute l'humanité. Il est, à ce moment, chacune et chacun de nous, renouvelant pour chacune et chacun l'appel du prophète Ésaïe : « Ô vous tous qui êtes assoiffés, venez vers les eaux ».
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