Ésaïe 50, 4-7 ; Psaume 24 ; Philippiens 2, 6-11 ; Marc 11, 1-11
Marc 11, 1-11
« Vous prendrez du fruit de beaux arbres, des branches de palmier, des rameaux de l'arbre touffu et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l'Éternel votre Dieu, durant sept jours » (Lévitique 23, 40). Il s’agit de la fête de Soukkoth — la fête des Cabanes…
Les rameaux agités aux cris de « Hosanna » — « donne le salut à présent » — pendant les jours de cette fête de Soukkoth, sont donc un bouquet de feuillages. Des rameaux composés de palmes et de feuillages.
Le premier jour de la fête, on lit le prophète Zacharie (chapitre 14, 1-21) qui annonce un temps où tous les peuples réunis contre Jérusalem seront finalement vaincus. La fête de Soukkoth est alors aussi préfiguration des jours du Messie où l’humanité entière reconnaîtra le Dieu vivant. Le Messie annoncé par ce même Zacharie (ch. 9, 9) arrivant sur un ânon.
Évidemment, notre fête de Rameaux évoque irrésistiblement cette fête de Soukkoth. Et ce n’est pas par hasard. S’annonce alors pour le peuple la venue du Règne du Messie que l’on reconnaît ce jour-là en Jésus.
La fête de Soukkoth célèbre un chemin de liberté dont Rameaux annonce aux disciples de Jésus qu’il arrive à son terme avec : la terre promise, le Règne de Dieu, enfin en vue.
Or la fête de Soukkoth — la fête des Cabanes —, est célébrée au début de l’automne… et pas au temps de la préparation de la Pâque !
Mais voilà que pour l’Évangile, tout se réorganise autour de la croix. Le temps, pour les disciples, est comme brisé par un nouvel aujourd’hui de Dieu, aujourd’hui éternel. Le nœud du temps s’apprête à être dévoilé. On n’est pas encore à Pâques, après le dimanche de Pâques qui annonce la résurrection de toutes choses, quand l’histoire, qui se poursuit, s’avère être passée par la nuit de la croix. Mais ce pic de l’Histoire se dessine déjà, ce nouveau pivot du temps commence à se dresser.
… La croix : ce nouvel axe de toutes choses autour duquel se réorganise le temps, et donc le temps liturgique qui, pour l’Église, place là cette fête de Rameaux.
Vous trouverez tout comme le dit Jésus dit le texte : « répondez : Le Seigneur en a besoin ; il renverra l’ânon ici tout de suite. » Aujourd’hui, maintenant.
Psaume 2, 7 : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. » Et, Psaume 95, 7 : « Il est notre Dieu, Et nous sommes le peuple de son pâturage, Le troupeau que sa main conduit… Oh ! si vous pouviez écouter aujourd’hui sa voix ! » Aujourd’hui, tout de suite.
Aujourd’hui-même : dites : « Le Seigneur en a besoin ; il le renverra, il le renvoie ici tout de suite. »
Et en effet, les disciples « sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d'une porte, dans la rue. Ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : « Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? » Eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit et on les laissa faire.
Le nouvel axe du temps, avec son avant, cet épisode qui prépare l’ânon renvoyant au livre du prophète Zacharie annonçant le Messie, et son après, après Pâques, se dessine déjà. Notre temps liturgique, où Rameaux annonce Pâques, se présente comme le signe de cela.
Déjà se profile le mont des Oliviers et son jardin d’agonie de Jésus (v. 1).
Tout est en place pour accueillir celui qu’en ce jour, on acclame comme le Messie annoncé par Zacharie.
Tout est en place pour l’apparition d’un axe du monde, la croix, autour duquel se présente la nouveauté d’un temps qui va bientôt couvrir la face la terre, qui va bientôt courir par tout l’empire romain et tous les espaces d’un temps nouveau, pour le meilleur ou pour le pire, avant que ne se déploie enfin le meilleur, le jour du Royaume du Prince de la paix, humble et monté sur un ânon, le petit d’une ânesse.
« Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Béni soit le règne qui vient, le règne de David notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! » — entonne déjà la foule, qui ignore pour l’heure que ce nouvel axe du temps qu’elle célèbre déjà, apparaîtra dans quelques jours, demain, dans quelques heures, en fait déjà ici, tout de suite, comme une croix dressée vers le ciel.
« Et il entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme c'était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les Douze. »
Déjà le soir, la nuit de l’axe du temps s’est approchée. L’aujourd’hui de Dieu pour nous : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs ».
Le temple où entre Jésus, où la présence de Dieu se donne comme réalité tangible, et d’où il sort pour se rendre à Béthanie, où s’annonce son calvaire…
Philippiens 2, 6-11...
Marc 11, 1-11
1 Lorsqu'ils approchent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples
2 et leur dit : « Allez au village qui est devant vous : dès que vous y entrerez, vous trouverez un ânon attaché que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le.
3 Et si quelqu'un vous dit : “Pourquoi faites-vous cela ? ” répondez : “Le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite.” »
4 Ils sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d'une porte, dans la rue. Ils le détachent.
5 Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : « Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? »
6 Eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit et on les laissa faire.
7 Ils amènent l'ânon à Jésus ; ils mettent sur lui leurs vêtements et Jésus s'assit dessus.
8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur la route et d'autres des feuillages qu'ils coupaient dans la campagne.
9 Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
10 Béni soit le règne qui vient, le règne de David notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
11 Et il entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme c'était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les Douze.
*
« Vous prendrez du fruit de beaux arbres, des branches de palmier, des rameaux de l'arbre touffu et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l'Éternel votre Dieu, durant sept jours » (Lévitique 23, 40). Il s’agit de la fête de Soukkoth — la fête des Cabanes…
Les rameaux agités aux cris de « Hosanna » — « donne le salut à présent » — pendant les jours de cette fête de Soukkoth, sont donc un bouquet de feuillages. Des rameaux composés de palmes et de feuillages.
Le premier jour de la fête, on lit le prophète Zacharie (chapitre 14, 1-21) qui annonce un temps où tous les peuples réunis contre Jérusalem seront finalement vaincus. La fête de Soukkoth est alors aussi préfiguration des jours du Messie où l’humanité entière reconnaîtra le Dieu vivant. Le Messie annoncé par ce même Zacharie (ch. 9, 9) arrivant sur un ânon.
Évidemment, notre fête de Rameaux évoque irrésistiblement cette fête de Soukkoth. Et ce n’est pas par hasard. S’annonce alors pour le peuple la venue du Règne du Messie que l’on reconnaît ce jour-là en Jésus.
La fête de Soukkoth célèbre un chemin de liberté dont Rameaux annonce aux disciples de Jésus qu’il arrive à son terme avec : la terre promise, le Règne de Dieu, enfin en vue.
Or la fête de Soukkoth — la fête des Cabanes —, est célébrée au début de l’automne… et pas au temps de la préparation de la Pâque !
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Mais voilà que pour l’Évangile, tout se réorganise autour de la croix. Le temps, pour les disciples, est comme brisé par un nouvel aujourd’hui de Dieu, aujourd’hui éternel. Le nœud du temps s’apprête à être dévoilé. On n’est pas encore à Pâques, après le dimanche de Pâques qui annonce la résurrection de toutes choses, quand l’histoire, qui se poursuit, s’avère être passée par la nuit de la croix. Mais ce pic de l’Histoire se dessine déjà, ce nouveau pivot du temps commence à se dresser.
… La croix : ce nouvel axe de toutes choses autour duquel se réorganise le temps, et donc le temps liturgique qui, pour l’Église, place là cette fête de Rameaux.
Vous trouverez tout comme le dit Jésus dit le texte : « répondez : Le Seigneur en a besoin ; il renverra l’ânon ici tout de suite. » Aujourd’hui, maintenant.
Psaume 2, 7 : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. » Et, Psaume 95, 7 : « Il est notre Dieu, Et nous sommes le peuple de son pâturage, Le troupeau que sa main conduit… Oh ! si vous pouviez écouter aujourd’hui sa voix ! » Aujourd’hui, tout de suite.
Aujourd’hui-même : dites : « Le Seigneur en a besoin ; il le renverra, il le renvoie ici tout de suite. »
Et en effet, les disciples « sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d'une porte, dans la rue. Ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : « Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? » Eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit et on les laissa faire.
Le nouvel axe du temps, avec son avant, cet épisode qui prépare l’ânon renvoyant au livre du prophète Zacharie annonçant le Messie, et son après, après Pâques, se dessine déjà. Notre temps liturgique, où Rameaux annonce Pâques, se présente comme le signe de cela.
Déjà se profile le mont des Oliviers et son jardin d’agonie de Jésus (v. 1).
Tout est en place pour accueillir celui qu’en ce jour, on acclame comme le Messie annoncé par Zacharie.
Tout est en place pour l’apparition d’un axe du monde, la croix, autour duquel se présente la nouveauté d’un temps qui va bientôt couvrir la face la terre, qui va bientôt courir par tout l’empire romain et tous les espaces d’un temps nouveau, pour le meilleur ou pour le pire, avant que ne se déploie enfin le meilleur, le jour du Royaume du Prince de la paix, humble et monté sur un ânon, le petit d’une ânesse.
« Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Béni soit le règne qui vient, le règne de David notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! » — entonne déjà la foule, qui ignore pour l’heure que ce nouvel axe du temps qu’elle célèbre déjà, apparaîtra dans quelques jours, demain, dans quelques heures, en fait déjà ici, tout de suite, comme une croix dressée vers le ciel.
« Et il entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme c'était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les Douze. »
Déjà le soir, la nuit de l’axe du temps s’est approchée. L’aujourd’hui de Dieu pour nous : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos cœurs ».
Le temple où entre Jésus, où la présence de Dieu se donne comme réalité tangible, et d’où il sort pour se rendre à Béthanie, où s’annonce son calvaire…
Philippiens 2, 6-11...
6 Lui qui était vraiment divin,Les hommes ne voient que gloire en ce jour où s’approche la nuit de la croix, quand celui qui monte vers le temple au dos d’un ânon, n’est qu’humilité en route vers sa croix, — écho au vide dans lequel le monde a pu prendre place — nouveau lieu du vide à partir duquel se bâtit le monde, le temps et l’histoire, en marche vers le Royaume qui vient dans l’homme qui paraît là, semblable à tout humain…
il ne s'est pas prévalu d'un rang d'égalité avec Dieu,
7 mais il s'est vidé de lui-même
en se faisant vraiment esclave,
en devenant semblable aux humains ;
reconnu à son aspect comme humain,
8 il s'est abaissé lui-même
en devenant obéissant jusqu'à la mort
— la mort sur la croix.
9 C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé
et lui a accordé le nom qui est au-dessus de tout nom,
10 pour qu'au nom de Jésus
tout genou fléchisse
dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
11 et que toute langue reconnaisse
que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu, le Père.
RP
Cagnes, 01.04.12
Cagnes, 01.04.12
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