Ésaïe 7, 10-16 ; Psaume 24 ; Romains 1, 1-7 ; Matthieu 1, 18-25
Psaume 24
Matthieu 1, 18-25
« Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels !
Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
« Ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint »
— est-il annoncé à Joseph concernant Marie.
Un Psaume de dédicace du Temple, tel est le Psaume 24 — en écho d’une réflexion de David sur le Temple à bâtir : « Tu vois, avait dit David au prophète Nathan, je suis installé dans une maison de cèdre, tandis que l'arche de Dieu est installée au milieu d'une tente de toile » (2 Samuel 7, 2).
On connaît la réponse de Nathan, qui concerne d’abord, apparemment, le fils de David Salomon et ses successeurs : « j'élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j'établirai fermement sa royauté. C’est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom » (2 S 7, 12-13).
Un constructeur du Temple qui, apparemment, serait Salomon, fils de David. Et en effet, quant au Temple de pierre, il est bien attribué à Salomon, mais est-ce là la demeure de Dieu, quand Salomon confesse que les cieux ne peuvent le contenir (1 Rois 8, 27 ; 2 Chroniques 6, 18) ?
« Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! » chante le Psaume 24, psaume de dédicace du Temple, car pour le Roi de gloire annoncé pour le Temple, les linteaux faits de mains d’hommes sont décidément trop bas !
Quel rapport avec l’annonce à Joseph ?
Joseph est de la descendance de David, précise Matthieu — « Joseph, fils de David » —, comme Salomon fils de David, qui donne un Temple au peuple.
Et Matthieu parle aussi d’habitation de Dieu, par l’Esprit saint au milieu de nous, au milieu du peuple, représenté en l’occurrence par l’épouse de Joseph, Marie : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint » — la voilà donc comme la demeure de l’Esprit saint ; comme figurant le Temple du Très-haut — ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint !
Le Psaume annonçait un Temple qui n’est pas fait de mains d’hommes : « Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
Et puis, en Matthieu : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit saint ». Marie qui en vient à figurer la demeure de l’Esprit saint, le « lieu » où Dieu « demeure » ; comme en un Temple — si tant est que Dieu demeure en un lieu !
Car voilà une « demeure » qui n’est pas un lieu !
La parole annoncée à Joseph est alors reprise de la promesse. Et Marie en devient la représentante du peuple de la promesse, le peuple étant le « lieu » où Dieu réside. « Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai au milieu d’eux » précisait la Torah (Exode 25, 8). Car Dieu n’habite pas dans le sanctuaire, mais au milieu du peuple. Alors la promesse s’accomplit : voilà la fille du peuple, l’épouse de Joseph, réceptacle privilégié de la promesse.
Où l’enfant à naître sera donc à la fois l’héritier de la promesse d'Alliance faite à David — fils de David, maison de David —, mais aussi en un sens plus fort, que sous-tendent les textes sur la construction du Temple. Puisque la maison y est donnée comme n’étant pas faite de mains d’homme : « le Seigneur t'annonce que le Seigneur te fera une maison », annonçait à David le prophète Nathan.
Voilà que se préfigure le Temple éternel, annoncé bientôt par les disciples comme étant le corps de l’enfant à naître, le corps du Christ ressuscité.
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit saint... Elle enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : "Dieu avec nous". »
Pour qu’entre le roi de gloire, des portes faites de mains d’hommes sont décidément trop basses ! « Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
La promesse d'Alliance concernant le Temple annonçait un autre roi à venir, qui le construirait, tout d’abord au sens le plus simple : « Salomon » bâtisseur du Temple — et, se profilant en perspective, le Messie promis, figure du roi de gloire du Psaume 24, Dieu.
De même que le double sens de la promesse concernait le constructeur du Temple — rappelons-nous : « ton fils » construira le Temple, selon la promesse de Nathan à David, et le Seigneur selon le même texte.
Ainsi d’une part, 1 Rois 5, 5 : « Ton fils, celui que je mettrai à ta place sur ton trône, c'est lui qui bâtira cette Maison pour mon nom ». Et d’autre part, 1 Chroniques 17, 10 : « J'ai soumis tous tes ennemis et je t'ai annoncé que le SEIGNEUR te bâtirait une maison » — c’est moi qui construirai ta maison !
Ainsi le nouveau roi à venir est présenté dans l’évangile comme étant Jésus, fils de David en vertu de son adoption par Joseph ; et il est présenté comme l’auteur du Temple, qui accomplit le double sens de la promesse. Jésus, comme fils de David et comme Fils de Dieu.
« Qui donc posséderait la force de lui bâtir une Maison, alors que les cieux et les cieux des cieux ne peuvent le contenir ? Et qui serais-je, moi, pour lui bâtir une Maison ? » (2 Chroniques 2, 6 / 2-5). « Est-ce que vraiment Dieu pourrait habiter avec les hommes sur la terre ? Les cieux eux-mêmes et les cieux des cieux ne peuvent te contenir ! Combien moins cette Maison que j'ai bâtie ! », disait Salomon (1 Rois 8, 27 ; 2 Chroniques 6, 18).
« Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
Alors s’annonce le parallèle entre le Temple en passe d’être détruit par les Romains et la Résurrection de Jésus.
En Jean, Jésus disait à ses contemporains : «"Détruisez ce Temple et, en trois jours, je le relèverai." Alors ils lui dirent : "Il a fallu quarante-six ans pour construire ce Temple et toi, tu le relèverais en trois jours?" Mais lui parlait du Temple de son corps » précise le texte (Jean 2, 19-21). « Je vous le déclare, il y a ici plus grand que le Temple », affirmait-il dans Matthieu (Matthieu 12, 6).
Alors se dévoile toute une profondeur de signification : sa résurrection dévoile Jésus comme le Temple de Dieu. Jésus ressuscité est le lieu de la présence de Dieu, ce qui du coup, est vrai dès sa conception et sa naissance, comme le révèle la transfiguration — le montrant ressuscité avant même le dimanche de Pâques. Parole de Dieu, réceptacle de la parole de Dieu, Jésus est le Temple de Dieu de toute éternité, et dans son humanité, dès sa naissance, dès sa conception. Marie elle-même figure donc le Temple de Dieu ; en ce qu’elle a reçu en son sein le fruit de la Parole de Dieu.
Cela pour un nouvel élargissement de la promesse : le Temple de Dieu est tout le peuple de Dieu, à l’image de Marie, pourvu que comme elle il garde la parole de Dieu : « une femme éleva la voix du milieu de la foule (Luc 11, 27-28) et dit à Jésus : "Heureuse celle qui t'a porté et allaité !" Mais lui, il dit : "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent !" ».
C’est ainsi que Paul peut dire aux Corinthiens :
« Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » [...] « le Temple de Dieu est saint, et ce Temple, c’est vous. » (1 Corinthiens 3, 16-17).
« Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est le Temple du Saint Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas? » (1 Corinthiens 6, 19).
Ou encore : « nous sommes, nous, le Temple du Dieu vivant comme Dieu l'a dit: Au milieu d’eux, j’habiterai et je marcherai, je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (2 Corinthiens 6, 16).
Cela concerne chacun de nous, et donc l’Église : ainsi, poursuit Paul, « c'est en lui que toute construction de l’Eglise s'ajuste et s'élève pour former un Temple saint dans le Seigneur » (Éphésiens 2, 21).
Alors se scelle l’Alliance dans la promesse, telle qu’elle est renouvelée. « La première alliance a un rituel pour le culte et un Temple terrestre », selon l’Épître aux Hébreux (Hébreux 9, 1).
« Mais de Temple, écrit le prophète de l’Apocalypse, je n'en vis point dans la cité, car son Temple, c'est le Seigneur, le Dieu tout-puissant ainsi que l'agneau » (Apocalypse 21, 22). Il habite au milieu de son peuple.
Voilà un peu de ce que nous apprend ce texte de Noël, réalisation de la promesse d'Alliance faite à David. La lumière de Noël, en ce dernier dimanche de l’Avent, rayonne alors sur nous d’une toute nouvelle intensité. Que Dieu donne à chacun de nous d’accueillir aujourd’hui sa Parole, devenue tout proche de nous en Jésus et de devenir ainsi, à notre tour, Temple de Dieu et signe de sa présence pour ceux que nous côtoyons.
Psaume 24
1 De David. Psaume.
Au SEIGNEUR la terre et ce qui la remplit, Le monde et ceux qui l’habitent !
2 Car c’est lui qui l’a fondée sur les mers Et affermie sur les fleuves.
3 Qui montera à la montagne du SEIGNEUR ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ?
4 — Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur ; Celui qui ne livre pas son âme aux choses vaines, Et qui ne jure pas pour tromper.
5 Il obtiendra la bénédiction du SEIGNEUR, La justice du Dieu de son salut.
6 Telle est la génération de ceux qui le recherchent, de ceux qui cherchent ta face, de Jacob !
7 Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée !
8 Qui est ce roi de gloire ? — Le SEIGNEUR le fort et le héros, Le SEIGNEUR, le héros de la guerre.
9 Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-les, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée !
10 Qui donc est ce roi de gloire ? — Le SEIGNEUR, le tout-puissant : C’est lui, le roi de gloire !
Matthieu 1, 18-25
18 Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint.
19 Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer publiquement, résolut de la répudier secrètement.
20 Il avait formé ce projet, et voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: "Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint,
21 et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés."
22 Tout cela arriva pour que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète:
23 Voici que la vierge concevra et enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit: "Dieu avec nous".
24 A son réveil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse,
25 mais il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
*
« Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels !
Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
« Ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint »
— est-il annoncé à Joseph concernant Marie.
Un Psaume de dédicace du Temple, tel est le Psaume 24 — en écho d’une réflexion de David sur le Temple à bâtir : « Tu vois, avait dit David au prophète Nathan, je suis installé dans une maison de cèdre, tandis que l'arche de Dieu est installée au milieu d'une tente de toile » (2 Samuel 7, 2).
On connaît la réponse de Nathan, qui concerne d’abord, apparemment, le fils de David Salomon et ses successeurs : « j'élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j'établirai fermement sa royauté. C’est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom » (2 S 7, 12-13).
Un constructeur du Temple qui, apparemment, serait Salomon, fils de David. Et en effet, quant au Temple de pierre, il est bien attribué à Salomon, mais est-ce là la demeure de Dieu, quand Salomon confesse que les cieux ne peuvent le contenir (1 Rois 8, 27 ; 2 Chroniques 6, 18) ?
« Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! » chante le Psaume 24, psaume de dédicace du Temple, car pour le Roi de gloire annoncé pour le Temple, les linteaux faits de mains d’hommes sont décidément trop bas !
Quel rapport avec l’annonce à Joseph ?
Joseph est de la descendance de David, précise Matthieu — « Joseph, fils de David » —, comme Salomon fils de David, qui donne un Temple au peuple.
Et Matthieu parle aussi d’habitation de Dieu, par l’Esprit saint au milieu de nous, au milieu du peuple, représenté en l’occurrence par l’épouse de Joseph, Marie : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint » — la voilà donc comme la demeure de l’Esprit saint ; comme figurant le Temple du Très-haut — ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint !
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Le Psaume annonçait un Temple qui n’est pas fait de mains d’hommes : « Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
Et puis, en Matthieu : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit saint ». Marie qui en vient à figurer la demeure de l’Esprit saint, le « lieu » où Dieu « demeure » ; comme en un Temple — si tant est que Dieu demeure en un lieu !
Car voilà une « demeure » qui n’est pas un lieu !
La parole annoncée à Joseph est alors reprise de la promesse. Et Marie en devient la représentante du peuple de la promesse, le peuple étant le « lieu » où Dieu réside. « Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai au milieu d’eux » précisait la Torah (Exode 25, 8). Car Dieu n’habite pas dans le sanctuaire, mais au milieu du peuple. Alors la promesse s’accomplit : voilà la fille du peuple, l’épouse de Joseph, réceptacle privilégié de la promesse.
Où l’enfant à naître sera donc à la fois l’héritier de la promesse d'Alliance faite à David — fils de David, maison de David —, mais aussi en un sens plus fort, que sous-tendent les textes sur la construction du Temple. Puisque la maison y est donnée comme n’étant pas faite de mains d’homme : « le Seigneur t'annonce que le Seigneur te fera une maison », annonçait à David le prophète Nathan.
Voilà que se préfigure le Temple éternel, annoncé bientôt par les disciples comme étant le corps de l’enfant à naître, le corps du Christ ressuscité.
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit saint... Elle enfantera un fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : "Dieu avec nous". »
Pour qu’entre le roi de gloire, des portes faites de mains d’hommes sont décidément trop basses ! « Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
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La promesse d'Alliance concernant le Temple annonçait un autre roi à venir, qui le construirait, tout d’abord au sens le plus simple : « Salomon » bâtisseur du Temple — et, se profilant en perspective, le Messie promis, figure du roi de gloire du Psaume 24, Dieu.
De même que le double sens de la promesse concernait le constructeur du Temple — rappelons-nous : « ton fils » construira le Temple, selon la promesse de Nathan à David, et le Seigneur selon le même texte.
Ainsi d’une part, 1 Rois 5, 5 : « Ton fils, celui que je mettrai à ta place sur ton trône, c'est lui qui bâtira cette Maison pour mon nom ». Et d’autre part, 1 Chroniques 17, 10 : « J'ai soumis tous tes ennemis et je t'ai annoncé que le SEIGNEUR te bâtirait une maison » — c’est moi qui construirai ta maison !
Ainsi le nouveau roi à venir est présenté dans l’évangile comme étant Jésus, fils de David en vertu de son adoption par Joseph ; et il est présenté comme l’auteur du Temple, qui accomplit le double sens de la promesse. Jésus, comme fils de David et comme Fils de Dieu.
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« Qui donc posséderait la force de lui bâtir une Maison, alors que les cieux et les cieux des cieux ne peuvent le contenir ? Et qui serais-je, moi, pour lui bâtir une Maison ? » (2 Chroniques 2, 6 / 2-5). « Est-ce que vraiment Dieu pourrait habiter avec les hommes sur la terre ? Les cieux eux-mêmes et les cieux des cieux ne peuvent te contenir ! Combien moins cette Maison que j'ai bâtie ! », disait Salomon (1 Rois 8, 27 ; 2 Chroniques 6, 18).
« Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-vous, portails éternels ! Que le roi de gloire fasse son entrée ! »
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Alors s’annonce le parallèle entre le Temple en passe d’être détruit par les Romains et la Résurrection de Jésus.
En Jean, Jésus disait à ses contemporains : «"Détruisez ce Temple et, en trois jours, je le relèverai." Alors ils lui dirent : "Il a fallu quarante-six ans pour construire ce Temple et toi, tu le relèverais en trois jours?" Mais lui parlait du Temple de son corps » précise le texte (Jean 2, 19-21). « Je vous le déclare, il y a ici plus grand que le Temple », affirmait-il dans Matthieu (Matthieu 12, 6).
Alors se dévoile toute une profondeur de signification : sa résurrection dévoile Jésus comme le Temple de Dieu. Jésus ressuscité est le lieu de la présence de Dieu, ce qui du coup, est vrai dès sa conception et sa naissance, comme le révèle la transfiguration — le montrant ressuscité avant même le dimanche de Pâques. Parole de Dieu, réceptacle de la parole de Dieu, Jésus est le Temple de Dieu de toute éternité, et dans son humanité, dès sa naissance, dès sa conception. Marie elle-même figure donc le Temple de Dieu ; en ce qu’elle a reçu en son sein le fruit de la Parole de Dieu.
Cela pour un nouvel élargissement de la promesse : le Temple de Dieu est tout le peuple de Dieu, à l’image de Marie, pourvu que comme elle il garde la parole de Dieu : « une femme éleva la voix du milieu de la foule (Luc 11, 27-28) et dit à Jésus : "Heureuse celle qui t'a porté et allaité !" Mais lui, il dit : "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent !" ».
C’est ainsi que Paul peut dire aux Corinthiens :
« Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » [...] « le Temple de Dieu est saint, et ce Temple, c’est vous. » (1 Corinthiens 3, 16-17).
« Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est le Temple du Saint Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas? » (1 Corinthiens 6, 19).
Ou encore : « nous sommes, nous, le Temple du Dieu vivant comme Dieu l'a dit: Au milieu d’eux, j’habiterai et je marcherai, je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » (2 Corinthiens 6, 16).
Cela concerne chacun de nous, et donc l’Église : ainsi, poursuit Paul, « c'est en lui que toute construction de l’Eglise s'ajuste et s'élève pour former un Temple saint dans le Seigneur » (Éphésiens 2, 21).
Alors se scelle l’Alliance dans la promesse, telle qu’elle est renouvelée. « La première alliance a un rituel pour le culte et un Temple terrestre », selon l’Épître aux Hébreux (Hébreux 9, 1).
« Mais de Temple, écrit le prophète de l’Apocalypse, je n'en vis point dans la cité, car son Temple, c'est le Seigneur, le Dieu tout-puissant ainsi que l'agneau » (Apocalypse 21, 22). Il habite au milieu de son peuple.
Voilà un peu de ce que nous apprend ce texte de Noël, réalisation de la promesse d'Alliance faite à David. La lumière de Noël, en ce dernier dimanche de l’Avent, rayonne alors sur nous d’une toute nouvelle intensité. Que Dieu donne à chacun de nous d’accueillir aujourd’hui sa Parole, devenue tout proche de nous en Jésus et de devenir ainsi, à notre tour, Temple de Dieu et signe de sa présence pour ceux que nous côtoyons.
R.P., Poitiers, 4e dimanche de l'Avent, 18/12/16
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