Cultes au temple suspendus jusqu'à décision du conseil presbytéral suite au décret des pouvoirs publics (du 22 mai 2020) ré-autorisant la célébration des cultes
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Exode 34, 4-9 ; Psaume 148 ; 2 Corinthiens 13, 11-13 ; Jean 3, 16-18
Jean 3, 16-18
« Dieu a aimé le monde ». Dans l’Évangile selon Jean, « le monde » — cosmos — est une notion le plus souvent négative. C’est ce qui est illusoire, vain, superficiel. Un faux arrangement pour lequel Jésus dit ne pas prier lorsqu’il confie les siens au Père dans son discours d’adieu (Jean 17, 9). Non qu’il le dédaigne : il y envoie les siens !
Car ce monde en souffrance, en proie à toutes les détresses, des guerres aux épidémies, des catastrophes écologiques à la haine, au racisme, à tant de fléaux, Dieu l’a tant aimé « qu’il a donné son Fils unique » ! — « pour que le monde soit sauvé par lui ». Il l’a chéri infiniment, ce monde blessé. Et cet amour du monde se traduit dans le don d’une présence, celle de son Fils, pour un salut qui advient par un simple acte de foi en lui— ce que Jésus vient d’illustrer (au verset précédent, v. 15) par l’évocation de l’épisode du serpent d’airain, ce serpent que Moïse avait fait forger pour que quiconque le regarde après avoir été mordu par les serpents venimeux du désert de l’Exode, fût guéri.
Il en est de même de la crucifixion de Jésus, vient-il de dire : une élévation sur une perche similaire à l’élévation sur une perche du serpent d’airain de Moïse de sorte que quiconque lève son regard vers lui, croit en lui, ait la vie éternelle, soit sauvé d’une mort aussi certaine que celle qui suit la morsure d’un serpent venimeux.
Quiconque croit en lui, le pendu élevé de la terre, a la vie éternelle de la même façon que quiconque regardait le serpent de Moïse était guéri des morsures des serpents. Où la croix, moment de ténèbres dressé vers la lumière, devient l’axe du monde nouveau et éternel. Où l’on retrouve et la Genèse et son commentaire par le Prologue de ce même Évangile de Jean, où le monde advient comme création dans la lumière de Dieu qui le fait sortir du chaos et des ténèbres.
Quel est cet acte de foi qui reçoit la grâce de Dieu donnée en plénitude dans le signe du don de son Fils ? C’est juste le regard de foi qui, du cœur des ténèbres, du chaos, du péché et de la culpabilité, de la souffrance, bref de l’exil loin de Dieu— se tourne vers la lumière sans crainte, comme les pères au désert mordus par les serpents se tournaient vers le serpent d’airain dressé dans la lumière.
Tel est l’acte de foi ouvert ici : au-delà de toute crainte qui préférerait rester plongée dans les ténèbres et le chaos, dans les œuvres mauvaises déjà absorbées par la mort — se tourner sans crainte vers celui de qui rayonne la lumière éternelle, par lequel le monde vient à son salut, vers celui qui, pendu au bois, élevé de la terre, fait resplendir la lumière en plénitude, en vie éternelle. La foi seule. La plénitude de la grâce y est donnée.
Ainsi, « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Il n’est ici pas besoin d’autre jugement que celui qui a déjà eu lieu : être dans les ténèbres, puis y rester pour n’être né qu’une fois, n’être né qu’à ces ténèbres. Mais dans le Christ élevé de la terre, le jugement, en quelque sorte s’inverse, devient délivrance par la venue à la lumière, la naissance à la lumière — n’oublions pas qu’on est dans le dialogue de Jésus avec Nicodème, venu de nuit, pour s’entendre annoncer la bonne nouvelle de la naissance d’en-haut. C’est ainsi que le Souffle saint, l’Esprit de Dieu, opère en nous la naissance d’en-haut dans la foi au Fils de Dieu.
On est passé au-delà du jugement de l’ancien monde. Ou plus exactement, ce tournant est le jugement de l’ancien monde, au-delà duquel on passe, par la seule foi en ce qui s’est accompli en Jésus. Le jugement relève d’un passé déjà jugé, mais qui croit en lui n’est pas jugé ; il est passé de la mort à la vie, par la libération à l’égard du poids du mal, du péché, de la culpabilité, bref de la puissance de la mort, comme autant d’aboutissements du mal, qui retenaient le monde captif.
Le don de Jésus est le passage de la mort à laquelle, on ne le sait que trop, est voué notre ancien monde, au monde de la résurrection : le monde nouveau et éternel qui prend place par la seule foi en ce qu’en sa mort, Jésus a mis fin à puissance de la mort. Il a partagé la mort qui est la nôtre pour nous faire accéder en sa résurrection à la vie de résurrection. Telle est la création nouvelle.
Recevoir dans la foi le don de la vie de celui qui a partagé notre mort, c’est être passé au-delà du jugement, qui a eu lieu en lui, Jésus, sur sa croix.
Telle est l’immense nouvelle de ce verset central de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».
Jean 3, 16-18
16 Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle.
17 Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.
18 Qui croit en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
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« Dieu a aimé le monde ». Dans l’Évangile selon Jean, « le monde » — cosmos — est une notion le plus souvent négative. C’est ce qui est illusoire, vain, superficiel. Un faux arrangement pour lequel Jésus dit ne pas prier lorsqu’il confie les siens au Père dans son discours d’adieu (Jean 17, 9). Non qu’il le dédaigne : il y envoie les siens !
Car ce monde en souffrance, en proie à toutes les détresses, des guerres aux épidémies, des catastrophes écologiques à la haine, au racisme, à tant de fléaux, Dieu l’a tant aimé « qu’il a donné son Fils unique » ! — « pour que le monde soit sauvé par lui ». Il l’a chéri infiniment, ce monde blessé. Et cet amour du monde se traduit dans le don d’une présence, celle de son Fils, pour un salut qui advient par un simple acte de foi en lui— ce que Jésus vient d’illustrer (au verset précédent, v. 15) par l’évocation de l’épisode du serpent d’airain, ce serpent que Moïse avait fait forger pour que quiconque le regarde après avoir été mordu par les serpents venimeux du désert de l’Exode, fût guéri.
Il en est de même de la crucifixion de Jésus, vient-il de dire : une élévation sur une perche similaire à l’élévation sur une perche du serpent d’airain de Moïse de sorte que quiconque lève son regard vers lui, croit en lui, ait la vie éternelle, soit sauvé d’une mort aussi certaine que celle qui suit la morsure d’un serpent venimeux.
Quiconque croit en lui, le pendu élevé de la terre, a la vie éternelle de la même façon que quiconque regardait le serpent de Moïse était guéri des morsures des serpents. Où la croix, moment de ténèbres dressé vers la lumière, devient l’axe du monde nouveau et éternel. Où l’on retrouve et la Genèse et son commentaire par le Prologue de ce même Évangile de Jean, où le monde advient comme création dans la lumière de Dieu qui le fait sortir du chaos et des ténèbres.
Quel est cet acte de foi qui reçoit la grâce de Dieu donnée en plénitude dans le signe du don de son Fils ? C’est juste le regard de foi qui, du cœur des ténèbres, du chaos, du péché et de la culpabilité, de la souffrance, bref de l’exil loin de Dieu— se tourne vers la lumière sans crainte, comme les pères au désert mordus par les serpents se tournaient vers le serpent d’airain dressé dans la lumière.
Tel est l’acte de foi ouvert ici : au-delà de toute crainte qui préférerait rester plongée dans les ténèbres et le chaos, dans les œuvres mauvaises déjà absorbées par la mort — se tourner sans crainte vers celui de qui rayonne la lumière éternelle, par lequel le monde vient à son salut, vers celui qui, pendu au bois, élevé de la terre, fait resplendir la lumière en plénitude, en vie éternelle. La foi seule. La plénitude de la grâce y est donnée.
Ainsi, « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Il n’est ici pas besoin d’autre jugement que celui qui a déjà eu lieu : être dans les ténèbres, puis y rester pour n’être né qu’une fois, n’être né qu’à ces ténèbres. Mais dans le Christ élevé de la terre, le jugement, en quelque sorte s’inverse, devient délivrance par la venue à la lumière, la naissance à la lumière — n’oublions pas qu’on est dans le dialogue de Jésus avec Nicodème, venu de nuit, pour s’entendre annoncer la bonne nouvelle de la naissance d’en-haut. C’est ainsi que le Souffle saint, l’Esprit de Dieu, opère en nous la naissance d’en-haut dans la foi au Fils de Dieu.
On est passé au-delà du jugement de l’ancien monde. Ou plus exactement, ce tournant est le jugement de l’ancien monde, au-delà duquel on passe, par la seule foi en ce qui s’est accompli en Jésus. Le jugement relève d’un passé déjà jugé, mais qui croit en lui n’est pas jugé ; il est passé de la mort à la vie, par la libération à l’égard du poids du mal, du péché, de la culpabilité, bref de la puissance de la mort, comme autant d’aboutissements du mal, qui retenaient le monde captif.
Le don de Jésus est le passage de la mort à laquelle, on ne le sait que trop, est voué notre ancien monde, au monde de la résurrection : le monde nouveau et éternel qui prend place par la seule foi en ce qu’en sa mort, Jésus a mis fin à puissance de la mort. Il a partagé la mort qui est la nôtre pour nous faire accéder en sa résurrection à la vie de résurrection. Telle est la création nouvelle.
Recevoir dans la foi le don de la vie de celui qui a partagé notre mort, c’est être passé au-delà du jugement, qui a eu lieu en lui, Jésus, sur sa croix.
Telle est l’immense nouvelle de ce verset central de l’Évangile : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».
RP, 7.06.2020
À suivre ici :Méditations quotidiennes
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