Marc 4, 30-34
Le Royaume de Dieu est comme une graine de moutarde. Équivalent du thème de la naissance d’en haut dans l’Évangile de Jean (ch. 3), mais invitant à aller plus loin : naître, mais aussi grandir. D’une autre façon, le prophète Ésaïe nous dit (ch. 55) : quand elle est semée, « ma Parole — apparemment insignifiante — ne retourne pas vers moi sans avoir agi ». Autant de façons de dire que ce qui se passe nous échappe et ne dépend pas de nous.
C’est que la parole de Dieu, et ce qui la fait grandir, en nous et pour le monde, son souffle, son Esprit, précèdent ce qui arrive, précèdent même la foi. Et cela nous fait perdre tout pouvoir sur les choses et sur nous. Le Royaume de Dieu, la graine devenue grande plante où les oiseaux viennent faire leurs nids, vient par l’effet d’une parole sur laquelle et sur les conséquences de laquelle nous n’avons aucun pouvoir.
Autrement dit, nous sommes appelés à nous abandonner avec confiance, à laisser tout ce que nous croyons savoir sur Dieu, tous nos préjugés, pour le laisser agir et faire grandir en nous ce que sa parole y sème, jusqu’à ce que cela s’étende pour tous. Cela peut se traduire de toutes sortes de façon, y compris un appel au ministère — à l’heure où manquent les pasteurs de paroisses.
Tout comme le vent, l’Esprit souffle où il veut (Jn 3, 8), tout comme on ne peut pas naître par la force de la volonté, personne ne peut préjuger du fruit d’une semence ni expliquer la raison finale de sa germination, qui est au-delà de nos volontés et de nos refus. « C’est pourquoi, […] recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes. » (Jacques 1, 21)
Que nous dit au fond cette image parlant de graine minuscule devenant une grande plante ? Que le salut du monde, notre salut, « ne vient pas de façon à frapper les regards » — la graine est si petite ! — ; qu’on ne fait avancer le Royaume ni par nos soucis, ni par nos enthousiasmes ; qu’il n’a rien à voir avec tout ce que nous prétendrions en construire à force de forcer les choses.
Cela nous conduit au cœur de l’Évangile, la bonne nouvelle de la foi, de la confiance seule. Elle est de l’ordre de la semence à recevoir de la seule écoute de la Parole de Dieu… à même de fructifier en abondance. C’est la seule façon qu’a proposée Dieu de faire venir son Royaume. En le forçant, on le gâche. Vous connaissez peut-être la tradition qui consiste à faire pousser des lentilles dans une assiette. Cela se faisait quand j'étais enfant : il s’agissait de mettre quelques lentilles dans une assiette, de les couvrir de coton imbibé d’eau, et les lentilles germaient, jusqu’à ce que poussent leur jolies tiges vertes. Tentation énorme : tirer sur la petite tige, ou juste soulever le coton pour voir où ça en était, avec du coup, le risque de gâcher la germination…
Il s’agit simplement d’être ouvert à la Parole de Dieu avec cette confiance : « Comme descend la pluie ou la neige, du haut des cieux, et comme elle ne retourne pas là-haut sans avoir saturé la terre, sans l’avoir fait enfanter et bourgeonner, sans avoir donné semence au semeur et nourriture à celui qui mange, ainsi se comporte ma Parole du moment qu’elle sort de ma bouche : elle ne retourne pas vers moi sans résultat, sans avoir exécuté ce qui me plaît et fait aboutir ce pour quoi je l’ai envoyée. » (Ésaïe 55, 10-11)
La parole de Dieu ne retourne pas à lui sans avoir fait ce pourquoi elle a été envoyée, ce qui nous invite à la modestie : c’est Dieu qui agit par sa parole. De même la parabole de la graine de moutarde, invite à la plus grande humilité de chacune et chacun, et aussi à la plus grande humilité de l’Église. Si l’on est attentif à ce texte de l’Évangile, il est clair que le grain de moutarde ne devient pas Église mais Royaume. Une plante immense qui évoque l’arbre de vie qui germe et croît pour la guérison des nations.
Apocalypse 22, 1-2 : « [L’ange] me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. »
L’Église, et nous-mêmes, ne sommes que pour répandre en la mettant en acte cette semence qui est la parole de Dieu, et qui produit son fruit, qui n’est pas limitée à l’Église, mais qui est pour le Royaume, dont les feuilles sont pour la guérison des nations qui viennent s’y abriter comme les oiseaux, et qui grandit jusque là de la seule puissance de Dieu !
« Moi, le Seigneur, j’ai parlé, et j’agirai. » (Ézéchiel 17, 24)
30 […] « À quoi comparerons-nous le Royaume de Dieu ? Avec quelle parabole en parlerons-nous ?
31 Il est comme une graine de moutarde ; quand on la sème dans la terre, elle est la plus petite de toutes les graines du pays.
32 Mais quand on l'a semée, elle monte et devient la plus grande de toutes les plantes du jardin. Elle pousse des branches si grandes que les oiseaux du ciel font leurs nids à son ombre. »
33 Jésus donnait son enseignement en utilisant beaucoup de paraboles de ce genre, selon ce que ses auditeurs étaient capables de comprendre.
34 Il ne leur parlait pas sans paraboles ; mais il expliquait tout à ses disciples quand il était seul avec eux.
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Le Royaume de Dieu est comme une graine de moutarde. Équivalent du thème de la naissance d’en haut dans l’Évangile de Jean (ch. 3), mais invitant à aller plus loin : naître, mais aussi grandir. D’une autre façon, le prophète Ésaïe nous dit (ch. 55) : quand elle est semée, « ma Parole — apparemment insignifiante — ne retourne pas vers moi sans avoir agi ». Autant de façons de dire que ce qui se passe nous échappe et ne dépend pas de nous.
C’est que la parole de Dieu, et ce qui la fait grandir, en nous et pour le monde, son souffle, son Esprit, précèdent ce qui arrive, précèdent même la foi. Et cela nous fait perdre tout pouvoir sur les choses et sur nous. Le Royaume de Dieu, la graine devenue grande plante où les oiseaux viennent faire leurs nids, vient par l’effet d’une parole sur laquelle et sur les conséquences de laquelle nous n’avons aucun pouvoir.
Autrement dit, nous sommes appelés à nous abandonner avec confiance, à laisser tout ce que nous croyons savoir sur Dieu, tous nos préjugés, pour le laisser agir et faire grandir en nous ce que sa parole y sème, jusqu’à ce que cela s’étende pour tous. Cela peut se traduire de toutes sortes de façon, y compris un appel au ministère — à l’heure où manquent les pasteurs de paroisses.
Tout comme le vent, l’Esprit souffle où il veut (Jn 3, 8), tout comme on ne peut pas naître par la force de la volonté, personne ne peut préjuger du fruit d’une semence ni expliquer la raison finale de sa germination, qui est au-delà de nos volontés et de nos refus. « C’est pourquoi, […] recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes. » (Jacques 1, 21)
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Que nous dit au fond cette image parlant de graine minuscule devenant une grande plante ? Que le salut du monde, notre salut, « ne vient pas de façon à frapper les regards » — la graine est si petite ! — ; qu’on ne fait avancer le Royaume ni par nos soucis, ni par nos enthousiasmes ; qu’il n’a rien à voir avec tout ce que nous prétendrions en construire à force de forcer les choses.
Cela nous conduit au cœur de l’Évangile, la bonne nouvelle de la foi, de la confiance seule. Elle est de l’ordre de la semence à recevoir de la seule écoute de la Parole de Dieu… à même de fructifier en abondance. C’est la seule façon qu’a proposée Dieu de faire venir son Royaume. En le forçant, on le gâche. Vous connaissez peut-être la tradition qui consiste à faire pousser des lentilles dans une assiette. Cela se faisait quand j'étais enfant : il s’agissait de mettre quelques lentilles dans une assiette, de les couvrir de coton imbibé d’eau, et les lentilles germaient, jusqu’à ce que poussent leur jolies tiges vertes. Tentation énorme : tirer sur la petite tige, ou juste soulever le coton pour voir où ça en était, avec du coup, le risque de gâcher la germination…
Il s’agit simplement d’être ouvert à la Parole de Dieu avec cette confiance : « Comme descend la pluie ou la neige, du haut des cieux, et comme elle ne retourne pas là-haut sans avoir saturé la terre, sans l’avoir fait enfanter et bourgeonner, sans avoir donné semence au semeur et nourriture à celui qui mange, ainsi se comporte ma Parole du moment qu’elle sort de ma bouche : elle ne retourne pas vers moi sans résultat, sans avoir exécuté ce qui me plaît et fait aboutir ce pour quoi je l’ai envoyée. » (Ésaïe 55, 10-11)
La parole de Dieu ne retourne pas à lui sans avoir fait ce pourquoi elle a été envoyée, ce qui nous invite à la modestie : c’est Dieu qui agit par sa parole. De même la parabole de la graine de moutarde, invite à la plus grande humilité de chacune et chacun, et aussi à la plus grande humilité de l’Église. Si l’on est attentif à ce texte de l’Évangile, il est clair que le grain de moutarde ne devient pas Église mais Royaume. Une plante immense qui évoque l’arbre de vie qui germe et croît pour la guérison des nations.
Apocalypse 22, 1-2 : « [L’ange] me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. »
L’Église, et nous-mêmes, ne sommes que pour répandre en la mettant en acte cette semence qui est la parole de Dieu, et qui produit son fruit, qui n’est pas limitée à l’Église, mais qui est pour le Royaume, dont les feuilles sont pour la guérison des nations qui viennent s’y abriter comme les oiseaux, et qui grandit jusque là de la seule puissance de Dieu !
« Moi, le Seigneur, j’ai parlé, et j’agirai. » (Ézéchiel 17, 24)
(Textes du jour : Ézéchiel 37, 12-14 ; Psaume 130 ; Romains 8, 8-11 ; Jean 11, 1-45)
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