Matthieu 21, 1-11
Hosanna ! C’est l’acclamation de la foule lorsque Jésus entre en procession royale à Jérusalem. Hosanna : reprise du v. 25 du Ps 118, dit traditionnellement, rameaux en mains, lors de la fête de Souccoth — célébrée en septembre-octobre. (« Hosanna », qui vient du grec, dérive de l’hébreu « Hochi’ah na’ » — « Hoshanna » : sauve, maintenant.) Si le mot Hosanna est devenu une exclamation de joie et de bienvenue, à l’origine c'est une supplique : « Sauve maintenant », sauve tout de suite, dans l’instant présent, dès cet instant, sauve ce temps, sauve notre temps.
Cela peut être assez proche de l’appel des Épîtres (aux Éphésiens 5, 16 ; ou aux Colossiens 4, 5) à « racheter le temps ». En ce sens, cela suppose qu’il y a un autre temps, où « mille ans sont comme un jour » (Ps 90), d’où se « rachète » le temps, comme on sort quelqu’un d’un fleuve. « Béni soit celui qui vient » parmi nous… depuis le « plus haut des cieux », depuis hors du fleuve de ce temps. Où l’on trouve ce sens à « Hoshanna » : le Royaume à venir est aussi présent — de façon cachée, maintenant, « au milieu de nous ». Manifeste-le, rends-le présent, demande-t-on à Jésus. « Hoshanna (du) plus haut des cieux »… « Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient » à la rencontre de Jérusalem, à notre rencontre, dans notre temps.
Notre temps, notre maintenant, est appelé à être sauvé, racheté — car notre temps se corrompt, contrairement au temps éternel inauguré ici-bas dans la résurrection du Christ selon le temps céleste où un jour est comme mille ans et où mille ans sont comme un jour (2 Pierre 3, 8).
L’Écriture nous invite à revêtir en Jésus Christ l’incorruptibilité où le temps cesse d’être perte. Un peu comme devant Jésus, aux Rameaux, on dépouillait ses vêtements du temps pour revêtir le Christ du « plus haut des cieux ». Le temps, notre temps, est celui de l’exil hors de l’éternité. Ce temps, celui de notre monde, qui dès lors « est tout entier au pouvoir du Malin » (1 Jean 5, 19).
Là, on est au cœur du quiproquo des Rameaux. Les foules attendent sans doute une délivrance — à l’égard de l’oppression romaine —, mais qui les laissera, elles l’ignorent, dans ce temps de ténèbres, le nôtre, où « le monde entier est au pouvoir du Malin » — car après Rome, il y en aura d'autres, autant de signes d'une oppression plus fondamentale. Tant que ce monde dure c’est de cette autre oppression, qui porte les oppressions du temps, qu’il s’agit d’être sauvé (cf. Mt 21, 5 / Zacharie 9, 9).
Or qui a accompli cela ? Celui à qui la foule le demande à ce moment-là. Mais la foule ne sait pas exactement ce qu’elle demande — comme Abraham, quand il commence sa montée du mont Morija ne sait pas. Il ne sait pas encore qu'il s'agit de retrouver Isaac en vérité, et non plus tel qu'Abraham le maintenait sous son pouvoir. La foule ne sait pas que celui qu’elle acclame comme un roi temporel devra être sacrifié comme tel, pour rayonner de sa vérité éternelle.
Alors le temps est racheté. Voilà la parole surgie de la foule agitée, de la foule en fête, parole silencieuse derrière les mots, mais qui retentira au dimanche de Pâques en écho de l’éternité dans laquelle est fondé le salut de celles et ceux qui sont dans le temps.
1 Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près de Bethphagé, au mont des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples
2 en leur disant : "Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-la et amenez-les-moi.
3 Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin, et il les laissera aller tout de suite."
4 Cela est arrivé pour que s’accomplisse ce qu’a dit le prophète :
5 Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, humble et monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme.
6 Les disciples s’en allèrent et, comme Jésus le leur avait prescrit,
7 ils amenèrent l’ânesse et l’ânon ; puis ils disposèrent sur eux leurs vêtements, et Jésus s’assit dessus.
8 Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ; certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.
9 Les foules qui marchaient devant lui et celles qui le suivaient, criaient : "Hosanna au Fils de David ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux !"
10 Quand Jésus entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi : "Qui est-ce ?" disait-on ;
11 et les foules répondaient : "C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée."
*
Hosanna ! C’est l’acclamation de la foule lorsque Jésus entre en procession royale à Jérusalem. Hosanna : reprise du v. 25 du Ps 118, dit traditionnellement, rameaux en mains, lors de la fête de Souccoth — célébrée en septembre-octobre. (« Hosanna », qui vient du grec, dérive de l’hébreu « Hochi’ah na’ » — « Hoshanna » : sauve, maintenant.) Si le mot Hosanna est devenu une exclamation de joie et de bienvenue, à l’origine c'est une supplique : « Sauve maintenant », sauve tout de suite, dans l’instant présent, dès cet instant, sauve ce temps, sauve notre temps.
Cela peut être assez proche de l’appel des Épîtres (aux Éphésiens 5, 16 ; ou aux Colossiens 4, 5) à « racheter le temps ». En ce sens, cela suppose qu’il y a un autre temps, où « mille ans sont comme un jour » (Ps 90), d’où se « rachète » le temps, comme on sort quelqu’un d’un fleuve. « Béni soit celui qui vient » parmi nous… depuis le « plus haut des cieux », depuis hors du fleuve de ce temps. Où l’on trouve ce sens à « Hoshanna » : le Royaume à venir est aussi présent — de façon cachée, maintenant, « au milieu de nous ». Manifeste-le, rends-le présent, demande-t-on à Jésus. « Hoshanna (du) plus haut des cieux »… « Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient » à la rencontre de Jérusalem, à notre rencontre, dans notre temps.
Notre temps, notre maintenant, est appelé à être sauvé, racheté — car notre temps se corrompt, contrairement au temps éternel inauguré ici-bas dans la résurrection du Christ selon le temps céleste où un jour est comme mille ans et où mille ans sont comme un jour (2 Pierre 3, 8).
L’Écriture nous invite à revêtir en Jésus Christ l’incorruptibilité où le temps cesse d’être perte. Un peu comme devant Jésus, aux Rameaux, on dépouillait ses vêtements du temps pour revêtir le Christ du « plus haut des cieux ». Le temps, notre temps, est celui de l’exil hors de l’éternité. Ce temps, celui de notre monde, qui dès lors « est tout entier au pouvoir du Malin » (1 Jean 5, 19).
Là, on est au cœur du quiproquo des Rameaux. Les foules attendent sans doute une délivrance — à l’égard de l’oppression romaine —, mais qui les laissera, elles l’ignorent, dans ce temps de ténèbres, le nôtre, où « le monde entier est au pouvoir du Malin » — car après Rome, il y en aura d'autres, autant de signes d'une oppression plus fondamentale. Tant que ce monde dure c’est de cette autre oppression, qui porte les oppressions du temps, qu’il s’agit d’être sauvé (cf. Mt 21, 5 / Zacharie 9, 9).
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Or qui a accompli cela ? Celui à qui la foule le demande à ce moment-là. Mais la foule ne sait pas exactement ce qu’elle demande — comme Abraham, quand il commence sa montée du mont Morija ne sait pas. Il ne sait pas encore qu'il s'agit de retrouver Isaac en vérité, et non plus tel qu'Abraham le maintenait sous son pouvoir. La foule ne sait pas que celui qu’elle acclame comme un roi temporel devra être sacrifié comme tel, pour rayonner de sa vérité éternelle.
Alors le temps est racheté. Voilà la parole surgie de la foule agitée, de la foule en fête, parole silencieuse derrière les mots, mais qui retentira au dimanche de Pâques en écho de l’éternité dans laquelle est fondé le salut de celles et ceux qui sont dans le temps.
(Textes du jour : Ésaïe 50.4-7 ; Psaume 22 ; Philippiens 2.6-11 ; Matthieu 21.1-11)
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