Actes 2, 1-11 ; Psaume 104 ; Galates 5, 16-25 ; Jean 15, 26-27 & 16, 12-15
Actes 2, 1-8
Il s’en est passé des choses depuis ce moment du livre des Actes des Apôtres, où s’annonçait un envoi vers toutes nations et toutes langues ! Et cela ne s’est pas toujours passé pour le mieux, dans cette extension de l’Évangile aux nations. Que de peuples pour pleurer suite à la violence de l’histoire dans les soutes de laquelle est trop souvent arrivé l’Évangile ! Et voilà les grands témoins du Dieu consolateur, de l’Esprit consolateur, pleurant avec les peuples, comme déjà Moïse au livre des Nombres déplorait cette attitude voulant que l’Esprit soit réservé à d’aucuns (fût-ce à lui-même), qui en viennent ensuite à prétendre régner en son nom, et finissent par se faire oppresseurs ! Cela parce que leur perte de contrôle au profit de l’Esprit de Dieu n'a pas eu lieu !
Une promesse de Jésus, celle d'une perte de contrôle au profit de l'Esprit…
Jean 15, 26-27
Jean 16, 12-15
Des langues qui se séparent, pour une perte de contrôle, perte de maîtrise du langage et partage de l'Esprit, écho au livre des Nombres…
Nombres 11, 25-29
Il eût très souvent mieux valu que l'on perdît le contrôle ! Ce serait cela qu’avait pressenti Moïse… qui est d’abord, en ce chapitre du livre des Nombres, en proie au découragement. Car Moïse est découragé, comme les Apôtres au départ de leur maître, jusqu’à ce jour de Shavouoth, fête juive du don de la Torah, qui fait écho au Sinaï, où Moïse la recevait au milieu du vent et du feu.
Moïse bientôt découragé d’être le pasteur d’un peuple récalcitrant comme celui du désert ! Ce à quoi Dieu a répondu… en partageant son Esprit (v. 23) : « Crois-tu que j’ai le bras trop court ? Tu vas voir maintenant si ma parole se réalise ou non pour toi. » Parole qui va se réaliser d’une façon qui peut sembler étrange : Moïse va recevoir des coopérateurs, que Dieu va doter de son Esprit.
Ces coopérateurs sont choisis par Moïse — mais c’est Dieu qui les qualifie (ce n’est pas au contrôle de Moïse), en leur donnant de son Esprit pour leur mission.
Dieu avait dit à Moïse : « Rassemble-moi soixante-dix des anciens d’Israël, tu les amèneras à la tente de la rencontre, je prélèverai un peu de l’Esprit qui est sur toi pour le mettre en eux… » Moïse fait donc une liste de soixante-dix personnes, et les convoque à la Tente de la Rencontre, c’est-à-dire la Tente qui abritait l’Arche d’Alliance, qui est dressée hors du campement où demeure le peuple. Désormais il sera donc entouré d’une sorte de sénat, (selon le sens équivalent en latin au mot ancien), ou de conseil presbytéral (selon le grec).
Tous convoqués pour aller à la Tente de la rencontre, hors du camp, il s’en trouve deux, Eldad (nom qui signifie : Dieu a aimé) et Medad (bien aimé), qui n’y vont pas, mais restent dans le camp. Le texte ne dit pas pourquoi. Quoi qu’il en soit, ce qui va suivre va montrer à quel point Moïse ne s’est pas trompé, ou à quel point il est inspiré, doué de l’Esprit de Dieu, parce que ces deux-là s’avèrent bel et bien être appelés et qualifiés par Dieu — et s’ils ont, peut-être, résisté à Moïse, ils ne sauraient résister à Dieu, à l’appel intérieur ; et bon gré mal gré, ils prophétiseront — c’est-à-dire diront la parole de Dieu —, fût-ce au milieu du campement.
Et Moïse, sans doute, le sait bien. Peut-être lui ont-ils, apparemment, résisté à lui, mais au fond, il sait qu’il s’agit de bien autre chose… Perte de contrôle. Quiconque a connu la vocation, l’appel de Dieu et a répliqué d’abord : « pourquoi moi ? » — le sait bien. Et Moïse lui même n’a-t-il pas d’abord répondu à Dieu l’envoyant en Égypte — « pourquoi moi ? Envoie quelqu’un d’autre de plus doué, plus compétent, etc. »
Dans notre texte, Dieu fait comme il avait dit : il « prélève une part de l’Esprit qui reposait sur Moïse, pour le donner aux soixante-dix anciens ». Manière imagée de dire que, désormais, les anciens sont en mission autour de Moïse et donc que l’Esprit du Dieu qui les a appelés, qui les a vraiment lui-même appelés, ce don de l’Esprit en est le signe — l’Esprit les accompagne, et les précède.
Et Josué de s’affoler : « Moïse, mon maître, arrête-les ! » Réflexe d’inquiétude qui signifie aussi : « au secours, nous perdons le contrôle ! Nous ne maîtrisons plus rien ! » Moïse, lui, ne s’en fait manifestement pas : il sait. On peut même imaginer qu’il se souvient de sa propre vocation, qui ne s’est donc pas faite non plus sans difficultés. « Pourquoi moi ? »
Dès le départ, Moïse savait qu’il acceptait de ne plus tout maîtriser. Et il s’en réjouit. D’autant plus qu’à présent, l’Esprit du Seigneur accompagne de toute façon Eldad et Medad. On a entendu la réponse de Moïse : « Serais-tu jaloux pour moi ? Si seulement tout le peuple du Seigneur devenait un peuple de prophètes sur qui le Seigneur aurait mis son Esprit ! »
70 Anciens pour commencer (70, chiffre rond, ou 72 si on compte comme deux de plus Eldad et Medad — car selon le Talmud Dieu a accordé à Moïse que le nombre d'anciens représente chaque tribu par nombre égal : 6 anciens pour chacune des douze tribus, ce qui fait 72). Symbole de tout le peuple comme plus tard, en Actes 2, les 12 Apôtres, premiers d'une multitude, de toutes les nations qui sont sous le ciel (Actes 2, 5), 70 étant dans la Bible le chiffre des nations. Les 70 sont alors le signe de la l’avancée du Royaume. Selon le Targoum, ancienne version araméenne paraphrasée de la Bible, Eldad et Medad, dans leurs prophéties que la Bible ne transmet pas, ont annoncé parmi les 70 la délivrance finale d’Israël et la résurrection des morts ?
Les 70 anciens deviennent la préfiguration de toutes les étapes vers le Royaume. Ils deviendront le modèle du sanhédrin, en quelque sorte témoin de la parole de Moïse et de sa loi au sein du peuple. Puis ils donneront leur titre, 70 — septante — à la version de la Bible destinée à tous les peuples, la traduction grecque du même nom : Septante.
Puis, dans le Nouveau Testament, 70 disciples (ou 72 si l'on n'arrondit pas) seront choisis par Jésus pour préfigurer en Israël la prochaine mission universelle de l’Église. Toujours l’élargissement de la promesse à toutes les nations. Écho à l’événement, en Actes 2, la prophétie bien connue de Joël : « Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos anciens auront des songes, Et vos jeunes gens des visions » (Joël 3, 1&). On sait que c’est cette prophétie qui sera reprise par Pierre au livre des Actes (ch. 2, 16 sq.), lors de l’événement de Pentecôte, signe décisif de l’élargissement de l’Alliance à toutes les nations. Écho aussi à Ésaïe : mon Esprit couvrira la terre comme l’eau couvre le fond des mers.
Voilà une prophétie qui est bien celle de la perte contrôle, de notre perte de contrôle. Dieu seul, son Esprit, prend l’initiative pour amener à la concrétisation de l’élargissement de l’Alliance scellée avec Moïse.
Promesse de Jésus, Jean 16, 12-15 :
Dieu appelle chacun d’entre nous, de chaque peuple, il appelle chacun à entendre son appel, chacun à son rôle, et envoyés par l’Esprit de Dieu qui souffle où il veut pour l’espérance et la promesse de son Royaume. Dieu appelle chacun de nous individuellement aussi à discerner quelle est la tâche qu’il nous confie dans cette grande œuvre : l’avènement de cieux nouveaux et d’une terre nouvelle où la justice habitera, dans cette Cité nouvelle qui, selon le livre d'Hénoch (ch. 14, v. 9 et 15) dans la Bible de l'Église éthiopienne, est entourée de langues de feu, bâtie de langues de feu.
À nous à présent de perdre le contrôle. L’histoire nous a montré tragiquement combien il est urgent de laisser agir l’Esprit de Dieu, en nous, par nous, et par celles et ceux par qui il veut surprendre le monde, les Eldad — que « Dieu a aimé » — et Medad — « au bénéfice de son amour ».
Actes 2, 1-8
1 Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu.
2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis.
3 Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres ; il s’en posa sur chacun d'eux.
4 Ils furent tous remplis d’Esprit saint et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’énoncer.
5 Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel habitaient Jérusalem.
6 Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue.
7 Étonnés, stupéfaits, ils disaient : Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?
8 Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?
9 Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d'Asie,
10 de Phrygie, de Pamphylie, d'Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains,
11 Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de Dieu !
*
Il s’en est passé des choses depuis ce moment du livre des Actes des Apôtres, où s’annonçait un envoi vers toutes nations et toutes langues ! Et cela ne s’est pas toujours passé pour le mieux, dans cette extension de l’Évangile aux nations. Que de peuples pour pleurer suite à la violence de l’histoire dans les soutes de laquelle est trop souvent arrivé l’Évangile ! Et voilà les grands témoins du Dieu consolateur, de l’Esprit consolateur, pleurant avec les peuples, comme déjà Moïse au livre des Nombres déplorait cette attitude voulant que l’Esprit soit réservé à d’aucuns (fût-ce à lui-même), qui en viennent ensuite à prétendre régner en son nom, et finissent par se faire oppresseurs ! Cela parce que leur perte de contrôle au profit de l’Esprit de Dieu n'a pas eu lieu !
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Une promesse de Jésus, celle d'une perte de contrôle au profit de l'Esprit…
Jean 15, 26-27
26 “Lorsque viendra le Consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra lui-même témoignage de moi ;
27 et à votre tour, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.
Jean 16, 12-15
12 J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.
13 lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir.
14 Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.
15 Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera.
*
Des langues qui se séparent, pour une perte de contrôle, perte de maîtrise du langage et partage de l'Esprit, écho au livre des Nombres…
Nombres 11, 25-29
25 Le SEIGNEUR descendit dans la nuée et parla à Moïse ; il prit de l’esprit qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens. Dès que l’esprit se posa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais ils ne continuèrent pas.
26 Deux hommes étaient restés dans le camp ; ils s’appelaient l’un Eldad, l’autre Médad ; l’esprit se posa sur eux — ils étaient en effet sur la liste, mais ils n’étaient pas sortis pour aller à la tente — et ils prophétisèrent dans le camp.
27 Un garçon courut avertir Moïse : "Eldad et Médad sont en train de prophétiser dans le camp !"
28 Josué, fils de Noun, qui était l’auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, intervint : "Moïse, mon seigneur, arrête-les !"
29 Moïse répliqua : "Serais-tu jaloux pour moi ? Si seulement tout le peuple du SEIGNEUR devenait un peuple de prophètes sur qui le SEIGNEUR aurait mis son esprit !"
Il eût très souvent mieux valu que l'on perdît le contrôle ! Ce serait cela qu’avait pressenti Moïse… qui est d’abord, en ce chapitre du livre des Nombres, en proie au découragement. Car Moïse est découragé, comme les Apôtres au départ de leur maître, jusqu’à ce jour de Shavouoth, fête juive du don de la Torah, qui fait écho au Sinaï, où Moïse la recevait au milieu du vent et du feu.
Moïse bientôt découragé d’être le pasteur d’un peuple récalcitrant comme celui du désert ! Ce à quoi Dieu a répondu… en partageant son Esprit (v. 23) : « Crois-tu que j’ai le bras trop court ? Tu vas voir maintenant si ma parole se réalise ou non pour toi. » Parole qui va se réaliser d’une façon qui peut sembler étrange : Moïse va recevoir des coopérateurs, que Dieu va doter de son Esprit.
Ces coopérateurs sont choisis par Moïse — mais c’est Dieu qui les qualifie (ce n’est pas au contrôle de Moïse), en leur donnant de son Esprit pour leur mission.
Dieu avait dit à Moïse : « Rassemble-moi soixante-dix des anciens d’Israël, tu les amèneras à la tente de la rencontre, je prélèverai un peu de l’Esprit qui est sur toi pour le mettre en eux… » Moïse fait donc une liste de soixante-dix personnes, et les convoque à la Tente de la Rencontre, c’est-à-dire la Tente qui abritait l’Arche d’Alliance, qui est dressée hors du campement où demeure le peuple. Désormais il sera donc entouré d’une sorte de sénat, (selon le sens équivalent en latin au mot ancien), ou de conseil presbytéral (selon le grec).
Tous convoqués pour aller à la Tente de la rencontre, hors du camp, il s’en trouve deux, Eldad (nom qui signifie : Dieu a aimé) et Medad (bien aimé), qui n’y vont pas, mais restent dans le camp. Le texte ne dit pas pourquoi. Quoi qu’il en soit, ce qui va suivre va montrer à quel point Moïse ne s’est pas trompé, ou à quel point il est inspiré, doué de l’Esprit de Dieu, parce que ces deux-là s’avèrent bel et bien être appelés et qualifiés par Dieu — et s’ils ont, peut-être, résisté à Moïse, ils ne sauraient résister à Dieu, à l’appel intérieur ; et bon gré mal gré, ils prophétiseront — c’est-à-dire diront la parole de Dieu —, fût-ce au milieu du campement.
Et Moïse, sans doute, le sait bien. Peut-être lui ont-ils, apparemment, résisté à lui, mais au fond, il sait qu’il s’agit de bien autre chose… Perte de contrôle. Quiconque a connu la vocation, l’appel de Dieu et a répliqué d’abord : « pourquoi moi ? » — le sait bien. Et Moïse lui même n’a-t-il pas d’abord répondu à Dieu l’envoyant en Égypte — « pourquoi moi ? Envoie quelqu’un d’autre de plus doué, plus compétent, etc. »
Dans notre texte, Dieu fait comme il avait dit : il « prélève une part de l’Esprit qui reposait sur Moïse, pour le donner aux soixante-dix anciens ». Manière imagée de dire que, désormais, les anciens sont en mission autour de Moïse et donc que l’Esprit du Dieu qui les a appelés, qui les a vraiment lui-même appelés, ce don de l’Esprit en est le signe — l’Esprit les accompagne, et les précède.
Et Josué de s’affoler : « Moïse, mon maître, arrête-les ! » Réflexe d’inquiétude qui signifie aussi : « au secours, nous perdons le contrôle ! Nous ne maîtrisons plus rien ! » Moïse, lui, ne s’en fait manifestement pas : il sait. On peut même imaginer qu’il se souvient de sa propre vocation, qui ne s’est donc pas faite non plus sans difficultés. « Pourquoi moi ? »
Dès le départ, Moïse savait qu’il acceptait de ne plus tout maîtriser. Et il s’en réjouit. D’autant plus qu’à présent, l’Esprit du Seigneur accompagne de toute façon Eldad et Medad. On a entendu la réponse de Moïse : « Serais-tu jaloux pour moi ? Si seulement tout le peuple du Seigneur devenait un peuple de prophètes sur qui le Seigneur aurait mis son Esprit ! »
70 Anciens pour commencer (70, chiffre rond, ou 72 si on compte comme deux de plus Eldad et Medad — car selon le Talmud Dieu a accordé à Moïse que le nombre d'anciens représente chaque tribu par nombre égal : 6 anciens pour chacune des douze tribus, ce qui fait 72). Symbole de tout le peuple comme plus tard, en Actes 2, les 12 Apôtres, premiers d'une multitude, de toutes les nations qui sont sous le ciel (Actes 2, 5), 70 étant dans la Bible le chiffre des nations. Les 70 sont alors le signe de la l’avancée du Royaume. Selon le Targoum, ancienne version araméenne paraphrasée de la Bible, Eldad et Medad, dans leurs prophéties que la Bible ne transmet pas, ont annoncé parmi les 70 la délivrance finale d’Israël et la résurrection des morts ?
Les 70 anciens deviennent la préfiguration de toutes les étapes vers le Royaume. Ils deviendront le modèle du sanhédrin, en quelque sorte témoin de la parole de Moïse et de sa loi au sein du peuple. Puis ils donneront leur titre, 70 — septante — à la version de la Bible destinée à tous les peuples, la traduction grecque du même nom : Septante.
Puis, dans le Nouveau Testament, 70 disciples (ou 72 si l'on n'arrondit pas) seront choisis par Jésus pour préfigurer en Israël la prochaine mission universelle de l’Église. Toujours l’élargissement de la promesse à toutes les nations. Écho à l’événement, en Actes 2, la prophétie bien connue de Joël : « Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos anciens auront des songes, Et vos jeunes gens des visions » (Joël 3, 1&). On sait que c’est cette prophétie qui sera reprise par Pierre au livre des Actes (ch. 2, 16 sq.), lors de l’événement de Pentecôte, signe décisif de l’élargissement de l’Alliance à toutes les nations. Écho aussi à Ésaïe : mon Esprit couvrira la terre comme l’eau couvre le fond des mers.
Voilà une prophétie qui est bien celle de la perte contrôle, de notre perte de contrôle. Dieu seul, son Esprit, prend l’initiative pour amener à la concrétisation de l’élargissement de l’Alliance scellée avec Moïse.
Promesse de Jésus, Jean 16, 12-15 :
12 J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.
13 lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière. Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il vous communiquera tout ce qui doit venir.
14 Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.
15 Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera.
Dieu appelle chacun d’entre nous, de chaque peuple, il appelle chacun à entendre son appel, chacun à son rôle, et envoyés par l’Esprit de Dieu qui souffle où il veut pour l’espérance et la promesse de son Royaume. Dieu appelle chacun de nous individuellement aussi à discerner quelle est la tâche qu’il nous confie dans cette grande œuvre : l’avènement de cieux nouveaux et d’une terre nouvelle où la justice habitera, dans cette Cité nouvelle qui, selon le livre d'Hénoch (ch. 14, v. 9 et 15) dans la Bible de l'Église éthiopienne, est entourée de langues de feu, bâtie de langues de feu.
À nous à présent de perdre le contrôle. L’histoire nous a montré tragiquement combien il est urgent de laisser agir l’Esprit de Dieu, en nous, par nous, et par celles et ceux par qui il veut surprendre le monde, les Eldad — que « Dieu a aimé » — et Medad — « au bénéfice de son amour ».
RP, Poitiers, 20.05.18
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