Actes 1, 1-11 ; Psaume 47 ; Éphésiens 4, 1-13 ; Marc 16, 9-20
Marc 16, 9-20
Les versets qui nous sont proposés pour ce temps de l'Ascension parlent de ce qu’a d’incroyable le Royaume advenu dans la résurrection du Christ. Cet incroyable qui fige les disciples, les uns après les autres dans l'incrédulité, malgré l’annonce de Marie de Magdala (cf. Luc 8, 2), témoin première (cf. Jean 20), remarquable et privilégiée, de l'incroyable.
Car c'est bien d'incroyable qu'il s'agit. Le texte le souligne, en mentionnant dans un résumé les apparitions du Ressuscité que l'on trouve dans l’Évangile de Luc (ch. 24) : les Onze, incrédules, les disciples d'Emmaüs et à nouveau les Onze, à nouveau incrédules — soulignant combien il n'est pas naturel de croire en une chose pareille, qui avait effrayé les femmes découvrant le tombeau vide.
Il est important pour les Onze qui vont être envoyés — et pour nous après eux — de bien comprendre que ce qu'ils vont annoncer est incroyable, que nos cœurs — durs, dit le Ressuscité — n'y ont pas accès. Ce qu’il est capital de comprendre : la foi est un don, une œuvre de Dieu en nous. Rien de naturel et d'évident.
La foi est un acte de Création divine. C'est ce qui est signifié par le baptême, que je ne peux pas m'administrer moi-même, pour sceller que la foi ne vient pas de moi. Elle est le don d’un autre, Dieu lui-même.
Le baptême, administré par autrui, en Église, vient le souligner : le salut par la foi ne dépend pas de nous. Non pas que le baptême serait une condition du salut (cf. v. 16 : l'absence de baptême n'est pas mentionnée comme signe de condamnation), mais il vient souligner que la foi est surnaturelle, qu’elle ne vient pas de nous. Le baptême vient souligner que le don de Dieu est créateur d'une foi impossible par nous-mêmes.
Avec la résurrection du Christ on est entré dans un monde nouveau, le Royaume qui vient, auquel on n'accède pas selon sa volonté propre : « la chair et le sang n’héritent pas du Royaume de Dieu », soulignera Paul.
Voilà donc que s'est approché le Royaume universel, nouvelle Création que les disciples sont chargés d’annoncer à l’univers, selon un don surnaturel accompagné, pour cette génération-là, qui précède la fin d’un temps, scellée pour l’an 70, par les signes annoncés par les prophètes. C'est ce qui va advenir pour les Onze et ceux de leur génération, tel Paul, jusqu’en l’an 70. Dès avant cette date, qui verra la tragique destruction du temple de Jérusalem, le Royaume universel inauguré au tombeau vide s'étend à toutes les nations, en toutes leurs langues.
Dominant les serpents et les scorpions, les disciples annoncent cet Évangile dans de nouvelles langues (dès le jour de Pentecôte), annonce appuyée par des signes miraculeux, comme le pouvoir des disciples sur les démons, c’est-à-dire les esprits des idoles, les maladies et autres serpents ou venins, au long du livre des Actes des Apôtres. Actes 28, 3-6 :
Comme le texte de Marc le souligne, cela concerne la génération de l'avènement du Royaume qui vient par le Ressuscité (v. 20) : « le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient », dit le texte (au passé) — cela selon la promesse de Jésus (v. 17-18) : « tels sont les signes pour ceux qui auront cru, ces [signes des envoyés qui les] accompagneront en mon nom : [les envoyés] chasseront les démons [, les idoles], ils parleront des langues nouvelles, ils prendront dans leurs mains des serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur fera aucun mal ; ils imposeront les mains à des malades, et ceux-ci seront guéris. » Ce sont bien les envoyés, les Onze, Paul, etc., qui opèrent les signes, pas les bénéficiaires, ni a fortiori, nous, deux mille ans plus tard ! (Des « signes pour ceux qui auront cru », rapporte Marc 16, 17-18.)
En parallèle, comme après coup, l’Épître aux Hébreux rappelle, au passé (ch. 2, 3b-4) : « […] un pareil salut, qui commença à être annoncé par le Seigneur, puis fut confirmé pour nous par ceux qui l’avaient entendu, et fut appuyé aussi du témoignage de Dieu par des signes et des prodiges, des miracles de toute sorte, et par des dons de l’Esprit Saint répartis selon sa volonté » — où l’on retrouve Marc 16, 19-20 : « le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils partirent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. »
On a affaire à des signes du Royaume. Des signes de ce que le Royaume qui s’est approché en Jésus s’est approché par la Parole de ses envoyés : des signes miraculeux accompagnent toujours dans la Bible les temps où le Règne de Dieu s’approche. Ils n’adviennent qu’en ces temps-là, depuis Moïse et les Prophètes : lors du don de la Loi (signes opérés par Moïse et ses successeurs), au temps des Prophètes bibliques (Élie, puis Élisée), lors de la venue du Règne de Dieu en Jésus (par Jésus, puis les Apôtres).
Pour nous, il s'agit de croire ce que l’on n’a pas vu, mais que d’autres ont vu (Mc 16, 14). Mc 16, 16 : « qui croira […] sera sauvé ». Au-delà de nous, cela concerne toute la Création (v. 15) — c’est du salut de toute la Création qu’il s’agit (v. 15) — menacée d’être condamnée (v. 16b), mais appelée à être sauvée. Ce qui retrouve une troublante actualité à l’heure des menaces pandémiques et écologiques.
Dans notre texte, on est aux jours de l’extension du Règne de Dieu aux nations, au jour où pour la première fois de cette façon, les frontières se rompent, cela annoncé par le miracle des langues au jour de Pentecôte, et par le passage au-delà de l'impureté séparatrice — les serpents et le venin qui ne font aucun mal ont aussi ce sens là. Actes 10, 11-14 :
La référence biblique en arrière-plan se trouve au livre du Deutéronome, ch. 32, v. 32-33 :
De quoi s'agit-il ? De la menace de l'exil — où le vin, censé être consacré à Dieu, l'est à des idoles. Le Deutéronome le dit clairement, annonçant l’exil où la nourriture est comme un poison d'impureté d'idoles.
Et voilà que le Ressuscité inaugurant le Royaume a transformé l'exil en mission — témoins : ses envoyés de la 1ère génération que ni serpents ni poison n’atteignent : le temps qui va de la Résurrection du Christ à la fin du temps de cette génération, avec la destruction du Temple en 70, est comme une parenthèse de présence palpable du Royaume. Puis, « le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu », annonçant les quarante ans qui les sépare de l’an 70, symbolisés par les quarante jours que donne Luc avant l'absence de Jésus — ce quarantième jour que nous commémorons aujourd’hui.
Le Royaume a été inauguré, cela accompagné des signes, à commencer par le plus fulgurant, bien sûr, le tombeau vide, la mort vaincue, dont la mémoire nous accompagne pour le temps de l'absence, ce temps qui suit l’Ascension, absence jusqu'au jour du Royaume rendu visible dans la Parousie, le Venue finale du Ressuscité. Jusqu’alors, il s’est absenté, entré dans son règne. Pour nous, nous voilà dans le temps à nouveau, ce temps qui s’use, mais empli désormais de la bonne nouvelle : l’Éternité est venue jusqu'à nous.
Marc 16, 9-20
9 Ressuscité le matin du premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie de Magdala, dont il avait chassé sept démons.
10 Celle-ci partit l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui et qui étaient dans le deuil et les pleurs.
11 Mais, entendant dire qu’il vivait et qu’elle l’avait vu, ceux-ci ne la crurent pas.
12 Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux qui faisaient route pour se rendre à la campagne.
13 Et ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres ; eux non plus, on ne les crut pas.
14 Ensuite, il se manifesta aux Onze, alors qu’ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité.
15 Et il leur dit : « Allez par le monde entier, proclamez l’Évangile à toute la Création.
16 Qui croira et sera baptisé sera sauvé, qui ne croira pas sera condamné.
17 Et voici les signes pour ceux qui auront cru, qui les accompagneront en mon nom : [les envoyés] chasseront les démons, ils parleront des langues nouvelles,
18 ils prendront dans leurs mains des serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur fera aucun mal ; ils imposeront les mains à des malades, et ceux-ci seront guéris. »
19 Donc le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.
20 Quant à eux, ils partirent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
*
Les versets qui nous sont proposés pour ce temps de l'Ascension parlent de ce qu’a d’incroyable le Royaume advenu dans la résurrection du Christ. Cet incroyable qui fige les disciples, les uns après les autres dans l'incrédulité, malgré l’annonce de Marie de Magdala (cf. Luc 8, 2), témoin première (cf. Jean 20), remarquable et privilégiée, de l'incroyable.
Car c'est bien d'incroyable qu'il s'agit. Le texte le souligne, en mentionnant dans un résumé les apparitions du Ressuscité que l'on trouve dans l’Évangile de Luc (ch. 24) : les Onze, incrédules, les disciples d'Emmaüs et à nouveau les Onze, à nouveau incrédules — soulignant combien il n'est pas naturel de croire en une chose pareille, qui avait effrayé les femmes découvrant le tombeau vide.
Il est important pour les Onze qui vont être envoyés — et pour nous après eux — de bien comprendre que ce qu'ils vont annoncer est incroyable, que nos cœurs — durs, dit le Ressuscité — n'y ont pas accès. Ce qu’il est capital de comprendre : la foi est un don, une œuvre de Dieu en nous. Rien de naturel et d'évident.
La foi est un acte de Création divine. C'est ce qui est signifié par le baptême, que je ne peux pas m'administrer moi-même, pour sceller que la foi ne vient pas de moi. Elle est le don d’un autre, Dieu lui-même.
Le baptême, administré par autrui, en Église, vient le souligner : le salut par la foi ne dépend pas de nous. Non pas que le baptême serait une condition du salut (cf. v. 16 : l'absence de baptême n'est pas mentionnée comme signe de condamnation), mais il vient souligner que la foi est surnaturelle, qu’elle ne vient pas de nous. Le baptême vient souligner que le don de Dieu est créateur d'une foi impossible par nous-mêmes.
Avec la résurrection du Christ on est entré dans un monde nouveau, le Royaume qui vient, auquel on n'accède pas selon sa volonté propre : « la chair et le sang n’héritent pas du Royaume de Dieu », soulignera Paul.
Voilà donc que s'est approché le Royaume universel, nouvelle Création que les disciples sont chargés d’annoncer à l’univers, selon un don surnaturel accompagné, pour cette génération-là, qui précède la fin d’un temps, scellée pour l’an 70, par les signes annoncés par les prophètes. C'est ce qui va advenir pour les Onze et ceux de leur génération, tel Paul, jusqu’en l’an 70. Dès avant cette date, qui verra la tragique destruction du temple de Jérusalem, le Royaume universel inauguré au tombeau vide s'étend à toutes les nations, en toutes leurs langues.
Dominant les serpents et les scorpions, les disciples annoncent cet Évangile dans de nouvelles langues (dès le jour de Pentecôte), annonce appuyée par des signes miraculeux, comme le pouvoir des disciples sur les démons, c’est-à-dire les esprits des idoles, les maladies et autres serpents ou venins, au long du livre des Actes des Apôtres. Actes 28, 3-6 :
Paul ayant ramassé un tas de broussailles et l’ayant mis au feu, une vipère en sortit par l’effet de la chaleur et s’attacha à sa main. Quand les habitant virent l’animal suspendu à sa main, ils se dirent les uns aux autres : Assurément cet homme est un meurtrier, puisque la Justice [divine] n’a pas voulu le laisser vivre […]. Paul secoua l’animal dans le feu, et ne ressentit aucun mal. Ces gens s’attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement ; mais, après avoir longtemps attendu, voyant qu’il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent d’avis et [se] dirent que c’était un dieu.
Comme le texte de Marc le souligne, cela concerne la génération de l'avènement du Royaume qui vient par le Ressuscité (v. 20) : « le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient », dit le texte (au passé) — cela selon la promesse de Jésus (v. 17-18) : « tels sont les signes pour ceux qui auront cru, ces [signes des envoyés qui les] accompagneront en mon nom : [les envoyés] chasseront les démons [, les idoles], ils parleront des langues nouvelles, ils prendront dans leurs mains des serpents, et s’ils boivent quelque poison mortel, cela ne leur fera aucun mal ; ils imposeront les mains à des malades, et ceux-ci seront guéris. » Ce sont bien les envoyés, les Onze, Paul, etc., qui opèrent les signes, pas les bénéficiaires, ni a fortiori, nous, deux mille ans plus tard ! (Des « signes pour ceux qui auront cru », rapporte Marc 16, 17-18.)
En parallèle, comme après coup, l’Épître aux Hébreux rappelle, au passé (ch. 2, 3b-4) : « […] un pareil salut, qui commença à être annoncé par le Seigneur, puis fut confirmé pour nous par ceux qui l’avaient entendu, et fut appuyé aussi du témoignage de Dieu par des signes et des prodiges, des miracles de toute sorte, et par des dons de l’Esprit Saint répartis selon sa volonté » — où l’on retrouve Marc 16, 19-20 : « le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils partirent prêcher partout : le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. »
On a affaire à des signes du Royaume. Des signes de ce que le Royaume qui s’est approché en Jésus s’est approché par la Parole de ses envoyés : des signes miraculeux accompagnent toujours dans la Bible les temps où le Règne de Dieu s’approche. Ils n’adviennent qu’en ces temps-là, depuis Moïse et les Prophètes : lors du don de la Loi (signes opérés par Moïse et ses successeurs), au temps des Prophètes bibliques (Élie, puis Élisée), lors de la venue du Règne de Dieu en Jésus (par Jésus, puis les Apôtres).
Pour nous, il s'agit de croire ce que l’on n’a pas vu, mais que d’autres ont vu (Mc 16, 14). Mc 16, 16 : « qui croira […] sera sauvé ». Au-delà de nous, cela concerne toute la Création (v. 15) — c’est du salut de toute la Création qu’il s’agit (v. 15) — menacée d’être condamnée (v. 16b), mais appelée à être sauvée. Ce qui retrouve une troublante actualité à l’heure des menaces pandémiques et écologiques.
*
Dans notre texte, on est aux jours de l’extension du Règne de Dieu aux nations, au jour où pour la première fois de cette façon, les frontières se rompent, cela annoncé par le miracle des langues au jour de Pentecôte, et par le passage au-delà de l'impureté séparatrice — les serpents et le venin qui ne font aucun mal ont aussi ce sens là. Actes 10, 11-14 :
Pierre vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe […] où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur.
La référence biblique en arrière-plan se trouve au livre du Deutéronome, ch. 32, v. 32-33 :
Leur vigne est du plant de Sodome et du terroir de Gomorrhe ; leurs raisins sont des raisins empoisonnés, leurs grappes sont amères ; Leur vin, c’est le venin des serpents, c’est le poison cruel des aspics.
De quoi s'agit-il ? De la menace de l'exil — où le vin, censé être consacré à Dieu, l'est à des idoles. Le Deutéronome le dit clairement, annonçant l’exil où la nourriture est comme un poison d'impureté d'idoles.
Et voilà que le Ressuscité inaugurant le Royaume a transformé l'exil en mission — témoins : ses envoyés de la 1ère génération que ni serpents ni poison n’atteignent : le temps qui va de la Résurrection du Christ à la fin du temps de cette génération, avec la destruction du Temple en 70, est comme une parenthèse de présence palpable du Royaume. Puis, « le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu », annonçant les quarante ans qui les sépare de l’an 70, symbolisés par les quarante jours que donne Luc avant l'absence de Jésus — ce quarantième jour que nous commémorons aujourd’hui.
Le Royaume a été inauguré, cela accompagné des signes, à commencer par le plus fulgurant, bien sûr, le tombeau vide, la mort vaincue, dont la mémoire nous accompagne pour le temps de l'absence, ce temps qui suit l’Ascension, absence jusqu'au jour du Royaume rendu visible dans la Parousie, le Venue finale du Ressuscité. Jusqu’alors, il s’est absenté, entré dans son règne. Pour nous, nous voilà dans le temps à nouveau, ce temps qui s’use, mais empli désormais de la bonne nouvelle : l’Éternité est venue jusqu'à nous.
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